ANLC : La lutte contre la corruption en Algérie Un combat perdu d’avance dans le contexte actuel

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 ANLCCCommuniqué à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption
Le constat de l’association nationale de lutte contre la corruption de l’année 2015 se résume en quelques points :

Une convention qui est entrée en vigueur le 14 décembre 2005.
Le pouvoir algérien viole ouvertement les aspects les plus importants de la lutte contre la corruption que sont la prévention, l’incrimination, la coopération internationale, le recouvrement d’avoirs et la participation de la société civile à la lutte contre la corruption.

  • L’instabilité du régime et la mainmise de l’oligarchie sur tous les pouvoirs et la rente pétrolière ont généré des fuites de sommes faramineuses vers  l’étranger sous différentes formes.

Les organes contrôlés par l’oligarchie et qui sont directement incriminés dans ce processus sont la banque d’Algérie, les services de douanes et les organes de contrôle.
Le climat international défavorable incite les Etats dits démocratiques à utiliser l’argent sale des responsables algériens.
La fuite des capitaux semble ne pas intéresser les organisations non gouvernementales étrangères qui militent dans le cadre de la lutte contre la corruption.

  • L’ensemble des procès ubuesques passés devant la justice, ne sont en réalité que des mises en scène du pouvoir pour clore définitivement les grands dossiers de corruption.
  • La loi de finances 2016 concrétise la légalisation de la corruption par des dispositifs approuvés par un organe producteur de la corruption politique.

Ceci entre dans le cadre des pratiques de promulgation des lois sur mesure et sur commande de l’oligarchie financière.

  • Le lien étroit entre les droits de l’homme et la lutte contre la corruption : la corruption nous prive des droits de l’homme les plus élémentaires à savoir le choix de ses dirigeants, le droit au travail, à l’éducation et à la santé. La corruption politique qui nous détourne du mode démocratique et prive le peuple algérien du libre choix de ses représentants légitimes, de choisir son modèle économique et de militer librement pour ses droits sociaux et économiques.
  • Face à cette corruption institutionnalisée au plus haut niveau du système politique, les militants qui luttent contre ce fléau économique, véritables lanceurs d’alerte, sont régulièrement intimidés et réprimés, tout comme leurs associations sont interdites d’activité légale.

Devant ces graves dérives touchant à nos richesses et à la souveraineté nationale et devant ce bradage économique plus particulièrement au profit de l’ex-puissance coloniale, et en ces temps d’incertitude marqués par une patente déliquescence du régime miné par ses propres contradictions, nous lançons un appel solennel à notre peuple pour se mobiliser et s’unir en vue de mettre un terme à cette politique suicidaire mettant en péril notre Nation et ses richesses et hypothéquant l’avenir des générations futures. Seul un changement radical et pacifique mettant un terme à l’illégitimité du pouvoir qui perdure depuis l’indépendance permettra de sortir de cette impasse et de cette faillite et de construire un Etat de Droit et souverain.
Halim Feddal : Le secrétaire Général  de l’association nationale de lutte contre la corruption Algérie «  ANLC »

3 Commentaires

  1. Bonjour à tous,
    Lutte contre la corruption en Algérie, un combat perdu d’avance dans le contexte actuel??? Moi je me remémore la cour des comptes tout simplement. L’ordonnance de 2010 a élargit les missions de la Cour des comptes quant au renforcement de la prévention et de la lutte contre les diverses formes de fraude, de pratiques illégales ou illicites qui portent atteinte au patrimoine et aux deniers publics. Elle exerce un contrôle sur la gestion des sociétés, et entreprises quel que soit leur statut juridique, dans lesquels l’Etat détient, conjointement ou séparément, une participation majoritaire au capital ou un pouvoir prépondérant de décision. L’ordonnance prévoit le pouvoir de consultation de la Cour des comptes dans l’élaboration des avant-projets annuels de loi de règlement budgétaire et cette révision confère au président de la République l’attribution de saisir la Cour des comptes pour tout dossier d’importance nationale dont, en premier lieu, le renforcement de la prévention et de la lutte contre les diverses formes de fraude, de pratiques illégales ou illicites, portant atteinte au patrimoine et aux deniers publics. Mais qu’observe t’on chez nous? quel est le poids de cette cour des comptes chez nous malgré tout le poids que lui confère la loi dans ses prérogatives à l’égard de notre économie et nos finances? en d’autres termes tout le monde sait que ce n’est point une question de prérogatives ou de renforcement de textes de lois. On déroge à tout chez nous par celui qui détient le pouvoir. Dès lors, il ne s’agit plus de textes de lois mais de volonté de personnes à combattre la corruption et la fraude. A partir du moment où il y a cette volonté, on peut dresser tout une panoplie de textes et de règles pour lutter contre la corruption et la fraude. Ce ne sont que des détails techniques dans des circuits bien connus. A t’on vraiment eu cette volonté chez nous 50 ans durant?? je sais que tous connaissez la réponse.

  2. voyons voir disait l’aveugle à sa femme qui était sourde , pour supprimer la corruption il faudrait un miracle, et il y a bien longtemps que je ne crois plus au miracle la corruption et dans nos gènes le fils garde en mémoire le comportement et les manières de son père et les reproduit a son tour ainsi de suite, il faut dire que nous avons un bel exemple nos politicards(voyous) qui volent, méprisent le petit peuple en toute impunités depuis 1962 .

  3. Pour se représenter la politique de lutte contre la corruption en Algérie, il faut se représenter un lutteur spécialiste de la lutte greco-romaine qui lutte contre lui-même, sous les yeux d’une foule qui regarde ailleurs.
    Un observatoire de la corruption en Algérie ou une politique contre l’argent sale et les pots-de-vin sont pour la consommation des médias ou celles des opinions occidentales à attirer. Un petit patron algérien privé y croit autant que l’on croit, aujourd’hui, au socialisme. Le premier constat est que la corruption n’existe pas en Algérie, c’est pourquoi on ne peut pas lutter contre. On ne la voit jamais, mais il arrive que l’on puisse en sentir les lignes de forces et l’univers discret et pesant dans les propos d’un petit patron algérien qui tente sa survie dans le complexe général de cette industrie libre et qui se laisse aller à la confidence. Elle a ses règles qui sont strictes et obéit à des normes qui lui assurent la marge clandestine.
    ( Un Jeune Kabyle à Naples )

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