Hocine Aït Ahmed, le sens du passage par le quartier de Belouizdad

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Aux origines de l’Organisation spéciale ! Hocine Ait-Ahmed « boude » les officiels et va à la rencontre de Mohamed Belouizdad pour un moment de ressourcement.
Tôt ou tard, l’Histoire lèvera un coin du voile sur les ultimes volontés de Hocine Ait-Ahmed. Tôt ou tard, les Algériens en sauront un peu plus sur le dispositif voulu par « Da L’Ho » au soir de sa vie pour convenir, avec les siens, de l’organisation de ses funérailles.
En attendant cet éclairage – élément important s’il en est pour remettre en perspective l’histoire conflictuelle de l’Algérie contemporaine -, deux éléments sont déjà connus. Autant Da L’Ho a décidé d’opposer une fin de non-recevoir à l’offre officielle de ses funérailles en tournant le dos au cimetière d’El Alia, à l’état-major gouvernemental, à l’avion et à la berline officiels; autant il a recommandé à ce que le cortège funèbre passe par le quartier de Belcourt/Belouizdad.

Loin d’être un choix de pure forme, le passage de la dépouille du leader historique par ce quartier populaire d’Alger-Est est un instantané lourd de sens. En empruntant la plus célèbre des artères de Belcourt, la rue Mohamed Belouizdad, le cortège funèbre a réveillé une page lourde de l’histoire du mouvement national.

Ce faisant, et avant d’aller tirer sa révérence à l’ombre d’un olivier du village natal, Hocine Ait-Ahmed a tenu à effectuer un ultime « pèlerinage » aux origines du 1er novembre 1954. Une manière à lui de rappeler l’Algérie endeuillée au souvenir des sources de la Révolution.
En choisissant de passer par Belcourt/Belouizdad, Da L’ho a veillé à faire une escale au cimetière de Sidi M’Hamed, histoire de dire bonjour à Mohamed Belouizdad (1924-1953), histoire de saluer la mémoire de son chef à la tête de l’Organisation spéciale.
Capricieuse, l’Histoire a habitué les Algériens à des sorties inattendues dont elle a le secret. Contre toute attente, en ce vendredi 1er janvier, elle a permis aux Algériens d’oublier leur piteuse conjoncture pour se ressourcer aux origines du FLN exemplaire, un FLN aux antipodes de l’appareil grossier du sieur Saadani.
Le temps du passage du cortège funèbre de Da L’ho par Belcourt/Belouizdad, les Algériens ont assisté à la rencontre entre le premier chef de l’OS, Mohamed Belouizdad, et son successeur, son cadet de deux ans Hocine Ait-Ahmed.

Premier responsable de l’organisation paramilitaire clandestine du MTLD à sa création en février 1947, l’enfant de Belcourt est rattrapé par une méchante tuberculose qui l’empêche de jouer son rôle comme il l’entend. Du coup, il passe la main au natif d’Ait-Yahia/Ain El Hammam le 13 novembre 1947. Ait-Ahmed vient de souffler sa 21eme bougie depuis à peine trois mois.

En réalité, l’intronisation de Da L’Ho à la tête de l’OS était une option somme toute logique. Chef politique de l’Organisation dès sa naissance, militant débordant d’ardeur, H.A.A a fait montre d’un sens singulier de l’organisation. Résultat, son profil a séduit Mohamed Belouizdad.
Sitôt l’Organisation mise sur pied en février 1947, le jeune Hocine Ait-Ahmed été investi d’une mission de premier plan. Il en parle longuement dans « Mémoires d’un combattant », son récit autobiographique publié en 1983 à Paris puis réédité et traduit vers l’arabe aux éditions Barzakh, chez Bouchène.

« Belouizdad m’avait demandé de réfléchir sur les orientations et les structures de l’OS et, quand j’irais en Kabylie, de prospecter sur place les militants et les cadres susceptibles d’entrer dans cette nouvelle organisation ».

Entre autres éléments rappelés par Hocine Aït Ahmed dans ses mémoires au sujet de l’étape décisive de l’OS, le lancement de l’organisation, la mise en place de ses structures, la désignation des responsables et la répartition des tâches.
Morceau choisi : « Nos cinq zones étant calquées sur les circonscriptions territoriales du parti, il fallait cinq responsables, ayant autant que possible des compétences militaires. Pour le Constantinois, Belouizdad proposa Mohamed Boudiaf, qui avait fait son service en temps de paix dans l’artillerie, et, pour l’Algérois, Mohamed Maroc, qui avait été présenté par Cherchalli et avait eu un petit grade dans l’armée française. Pour Alger-ville, Belouizdad et moi avions déjà avancé le nom de Djelali Reguimi… Pour la Kabylie, je proposai Amar Ould Hamouda, qui avait, lui aussi, accompli ses deux ans de service militaire ; pour l’Oranie, le Dr Lamine proposa Ahmed Ben Bella… Il y aurait également un instructeur militaire, Djilali Belhadj, sorti aspirant de l’école d’élèves-officiers de Cherchell et chaudement recommandé par Cherchalli ».

3 Commentaires

  1. QUE LA MORT DE DDA L HO PUISSE FAIRE SORTIR CE PEUPLE DE SA LETHARGIE….LE MEILLEUR DES HOMMAGES QUE TOUS LES PATRIOTES PUISSENT LUI FAIRE ET DE MILITER ET ENCORE MILITER POUR DONNER A L HISTOIRE SON VRAIS SENS DE SEPARER LE MELANGE DES GENRES ET D ENTREPRENDRE DES MAINTENANT LA LABORIEUSE ENTREPRISE DE REAPPROPRIATION DE NOS DROITS
    – a une citoyennete complete
    – a une justice qui n obeit qu a la loi
    – a la criminalisation de l impunite.
    -a la sacralisation de la chose publique.
    -a la revalorisatiion de l effort et la consideration des competances.
    -au developpement de toutes les regions du pays
    -a un environnement structure par le savoir ou aucun « chacal »ne puisse trouver de places
    c est le reve de DA L ‘LHO QUE CE SOIT NOTRE REVE A TOUS!!!

  2. Allah yarrahmak ya DALHOCINE et on souhaite que le peuple algérien se retrouve en vous et réalisera l’unité du pays dans toute sa composition berbero-arabo-musulmane. Et que tous les despotes tombent incessamment!!!

  3. Belouizdad Malade passe le flambeau à Hocine Ait Ahmed contrairement à boutef.
    eh ouai, il n’est pas Belouizdad qui veut.

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