La dissolution du DRS n’implique pas forcément l’avènement de l’État civil.

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DRSLes changements opérés au sein du DRS et sa dissolution pure et simple en janvier 2016 ne sont porteurs de progrès que si les nouveaux services rompent avec les anciennes pratiques. En d’autres termes, si leur mission consiste toujours à contrôler la société en vue d’empêcher l’émergence d’une dynamique de changement, on pourra dire que le DRS n’a changé que de nom.
Ainsi, bien que les Saidani and Co essayent de tromper l’opinion en invoquant l’avènement de l’État civil, la réalité finira vite par les rattraper. Car, comme le démontre si bien Yassine Temlali, dans un article intitulé « fin de la police politique ou restauration d’une présidence régalienne », aucun des deux modèles ne permettrait le renforcement de l’État civil tant rêvé par les Algériens avant même que le pays n’accède à sa souveraineté.
Et pourtant, si cette décision avait été prise en toute transparence, elle aurait bénéficié d’un large consensus. En effet, cette ancienne revendication de l’opposition constitue le premier pas vers la refondation de l’État moderne. Ainsi, bien que l’Algérie doive avoir, comme tous les pays du monde, des services secrets, il n’en reste pas moins que ces derniers ne doivent en aucun cas jouer les premiers rôles dans la vie politique du pays.
Du coup, avant de s’enflammer après l’annonce de la dissolution du DRS, force est de reconnaître que la façon opaque dans laquelle le changement est intervenu n’augure pas d’un grand bouleversement. Contrairement à ce que l’on puisse entendre ça et là sur la nécessité d’une telle restructuration –il faut par ailleurs rappeler que cette idée de dissolution du puissant service dirigé par le général Toufik était inimaginable dans les années 1990 –, si les pratiques ne changent pas, on risque de tomber de charybde à Scylla.
C’est-à-dire, comme l’étaie Yassine Temlali, les affairistes risquent tout bonnement de prendre la place des hommes forts des années 1990. Parmi ces hommes forts, le nom d’Ali Haddad revient avec acuité. Chef d’une petite entreprise familiale, Haddad est désormais incontournable. Son soutien au chef de l’État lui permet de bénéficier « depuis 1999 de 2,5 milliards de dollars de marchés publics ».
Cependant, bien qu’on ne puisse pas regretter la disparition d’une structure qui a plombé la vie politique du pays depuis près de trois décennies, les inquiétudes ne disparaissent pas pour autant. Et pour cause ! Comme la distribution des marchés, le débat échappe totalement au citoyen. D’ailleurs, le simple observateur a l’impression qu’il s’agit d’une victoire d’un clan sur un autre.
De la même manière, le manque de clarté renseigne sur le déficit démocratique de nos institutions. Ailleurs, on sait que les services secrets sont sous la tutelle du pouvoir politique. Aux États-Unis, par exemple, la nomination du responsable de la CIA n’est commentée que pour signaler le changement à la tête de la plus puissante centrale d’espionnage. D’ailleurs, les rôles sont tellement définis au préalable que la presse ne s’attarde pas sur l’événement. Ce qui n’est pas le cas en Algérie. Les nostalgiques regrettent même la disparition de ce service.
Pour conclure, il va de soi que la promesse d’un État civil répondant aux normes démocratiques est loin de voir le jour. À moins que celui-ci soit entre les mains d’une bourgeoisie sans scrupules. Force est d’admettre que ce dernier ne diffère pas de celui qui a existé jusque-là, dans la mesure où les deux empêchent justement l’avènement de l’État de droit.
Aït Benali Boubekeur

6 Commentaires

  1. Une fois de plus vous faites une bonne analyse. Permettez moi de rajouter qu’il y a une grande différence entre ce qu’à déclarer ouyahia ( l’homme des sales besogne) et le fameux décret non publiable tel que rapporté par les médias. La lecture du second fait référence à une agence de renseignement englobant la police, la gendarmerie et ce qui reste du DRS avec tartag comme coordonnateur. Sachant que Hamel et Menad sont aussi des généraux majors et tout ce qu’implique en cas de désistement pour raison de santé de tartag ou de sa disparition. La correction d’ouyahia pour moi, est un message adressé à l’intérieur (EM) et à l’extérieur (la France et les USA en particulier).

  2. UN CLOU CHASSE L AUTRE! ETAT-CIVIL? de qui se moque T -ON? DANS UN ETAT DIT CIVIL QUAND ON NOMME UN SENATEUR C EST DANS LA CULTURE DE  » HISSER  » au RANG QUI EST LE LEURS LES GRANDES « PERSONNALITES » PAR PERSONNALITES ON ENTEND BIEN SUR DES GENS QUI PRODUISENT DES IDEES MOBILISATRICES DES IDES QUI NE LAISSENT PAS LA FOULE INDIFERENTES DONC DES CHERCHEURS DE GRANDS AVOCATS DE GRANDS HOMMES DE LETTRES DE CULTURES….DES HISTORIQUES A LA REPUTATION INTACTE…..AUJOURD’hui ON NOMME CES MESSIEURS POUR QU ILS PUISSENT VOTER UNE CONSTITUTION DONT LA PORTEE MORALE N AUTORISE QUE LE PEUPLE POUR L AFFRANCHIR OU LA REJETER!
    dans l etat civil la justice est AUTONOMME ET INDEPENDANTE ELLE EST AU SERVICE DU PEUPLE§
    DANS L ETAT CIVIL LES CITOYENS NOMMENT ET DEGOMMENT LEURS ELUS
    DANS L ETAT CIVIL UN PROCUREUR OUVRE UNE ENQUETE POUR TOUTES MALVERSATIONS SUPPOSEES .
    COMBIEN SOMMES NOUS LOINS DE CET ETAT CIVIL OU TOUTES UNE CONSTITUTION QUI DEVRAIT LA CONSOCREE EST MIJOTEE ET VOTEE SANS NOUS!!!!
    on parle de l etat civil par opposition a l etat militaire…donc ceux qui vont chasser les anciens dictateurs vont prendre leurs place!!!! ils oublient une chose les grands equilibres naturels qui fausseront tout! deja le petrole s ecroule …d autres surprises fausseront toutes les certitudes….

  3. Bonjour cher compatriote, Lyes Laribi.
    Votre commentaire est très intéressant. En fait, la modeste analyse que j’ai faite est le fruit de quelques lectures. Je me suis permis aussi de temps en temps de donner mon point de vue. Mais ce que vous rajoutez comme complément d’information est capital pour tout lecteur cherchant la vérité. Et ce sont incontestablement des détails qui permettent de démêler l’écheveau. Encore une fois, je vous salue chaleureusement.

  4. ya ouedi vous analysez un etat en desordre, kahouet khali moh echrob kahoua ou roh !
    pour vous simplifier les choses, le DRS est une mafia desagregee, ses membres ont pris leurs argent il ya bien longtemps les affaires roulent mieux qu à lasvegas et pour finir tata zohra drif elle aussi joue la comedie avec des boutiques de luxe a elle et son mari bitat a paris, alors s’il vous plait vous n’allez pas tout de meme comparer ses personnes tribales avec le CIA , la guerre froide et j’en passe, yaou kouri khirmen hadhelblad !

  5. Bonjour à tous,
    Nous voila encore dans des analyses savantes et à essayer d’expliquer les choses par des démonstrations magistrales. En fait on tente d’expliquer quelque chose d’extrêmement simple. Il y a une mafia, un système tentaculaire qui s’est accaparé du pouvoir pour s’enrichir en tenant la rente pétrolière entre ses mains (seule source de richesse du pays) et qui ne partira que par la force. C’est aussi simple que cela. Vous aurez beau dire, beau expliquer tous les dessous des diverses combines et affaires du pays, tout tourne autour de l’argent et de l’enrichissement illicite. Il n y a que ça (je parle pour une majorité). Et rien ne dit que si cette mafia quitte le pouvoir, le remplaçant ne fera pas de même. Alors lorsqu’on tente d’expliquer tout ce qui s’opère au sein de nos décideurs, gouvernants et autres institutions, on ne fait qu’amuser les citoyens en les tenants en « haleine » sur les dessous du chapeau du pays. Makan ma kan. Il n y a jamais eu rien de sérieux chez nous. La preuve, on est tributaire de l’eau qui vient du ciel et du prix du baril pour prétendre bien vivre un tant soit peu et ce depuis d’indépendance. Yezzina mel khorti. Il n y aucune action intelligente digne de ce nom où diligentée pour promouvoir le pays. Il n y a que des affaires scabreuses qui découlent du seul axiome qui régit le pays « l’enrichissement à outrance et aux dernières limites » point barre. Bien à vous tous.

  6. La dernière changements opérés au sein du D.R.S. ainsi que le changement du nom patronymique de D.R.S. à celui de D.S.S. n’est qu’un simple ravalement de façades. Point à la ligne. Mais une chose à présent est certaine c’est l’armée qui détient tous les rênes du pays. Ce n’est ni le petit Saïd ni encore son grand frère impotent et encore moins ce minable Haddad que vous citez, cher Monsieur. Le D.S.S. est au coeur du pouvoir algérien et par cette dernière opération, il sort beaucoup plus renforcé et structuré que ne l’était le D.R.S. Il ne faut pas continuer de se leurrer.
    Le D.S.S est entrain d’opérer à de très grands changements en catimini et de manière soft pour éviter au pays et au peuple d’autres drames plus horribles de ce que nous avons subis.
    Face à tout ce qui se passe dans les pays voisins et dans le monde arabe et la Lybie qui vient de subir les premiers bombardements U.S….. Il faut être vigilants et faire confiance au D.S.S. on n’a pas le choix. Car ces premiers bombardements U.S. vont forcément obliger
    DAECH de se replier en Algérie et en Tunisie… Attention!!! Yal khawa, l’heure n’est plus à la rigolade… Faisons gaffe. Beware, lads…!!! Le danger est bien désormais à nos portes.
    Je n’essaye nullement de faire peur ou quoique ce soit, ce n’est ni mon rôle ni encore moins mon intention mais la réalité est là et bien là, maintenant.
    Restons unis comme les doigts d’une seule main et faisons confiance en notre armée et à nos officiers du D.S.S. croyez-moi.
    Qu’ALLAH AL AÂZIZ AL QADIR PROTÈGE NOTRE PAYS ET NOTRE PEUPLE: LA NATION ALGÉRIENNE!!!
    TAHYA EL DJAZAYER!!!
    ALLAH YERHAM ECHOUHADAS AL ABRAR!!!!!!!!

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