A la une en Algérie. La révolte, l'esclavage et l'héritage

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Publié par Saoudi Abdelaziz

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A Boudouaou. Photo DR

A Boudouaou. Photo DR

La loi et la réglementation est brandie pour refuser de négocier la titularisation des enseignants contractuels. L’administration s’en tient aux textes quand ça l’arrange. Aux dernières nouvelles, Nouria Benghebrit a accepté une rencontre directe avec les enseignants contractuels. Pendant ce temps, venant des cités populaires, la montée de la révolte des humbles commence à perturber sérieusement le sommeil lourd des autorités, et un arrogant représentant de nos élites mondialisées est prise au piège du conflit d’intérêt.
 
La révolte des défavorisées
« Journée de barricades à Annaba » titre la une de Liberté. Les autorités anonymes de Annaba interrogées par le correspondant local du quotidien « n’arrivent pas encore à expliquer le nombre de manifestations enregistrées en différentes zones, et surtout dans la même période ». N’est-ce pas tout simplement un effet de contagion dans ces cités populaires qui ceinturent Annaba et qui partagent le même abandon généralisé des pouvoirs publics qui tournent le dos aux besoins des catégories les plus défavorisées ? Eau potable, éclairage public, réseaux d’assainissement, ou encore l’emploi, tout est pénurie et désolation. « Le point noir que les manifestations signalent avec force reste celui des coupures fréquentes d’électricité » rapporte B. Badis, le correspondant. Des équipement élémentaires inexistants sont exigés dans les cités en révolte. Dans une des cités à El Bouni où « le maire n’a jamais mis les pieds » il n’existe pas d’école primaire, obligeant les nombreux écoliers à parcourir plusieurs kilomètres, pour atteindre  Kherraza, où se trouve leur école.
 
L’esclavage codifié des enfants
« L’inquiétude pour ne pas dire la consternation ont été les deux sentiments largement partagés », samedi à Oran, au terme d’une rencontre-débat initiée par la Confédération (CGATA) des syndicats autonomes, des universitaires et des avocats, sur le projet de nouveau code du travail.
Certaines dispositions prévoient le travail des enfants mineurs de moins de 16 ans des deux sexes, avec l’autorisation des parents ou du tuteur. Des articles, notamment 48, 49, et 50, ouvrent la porte à des interprétations et des dépassements graves. Un universitaire dira : “C’est de l’esclavage des enfants dont il est question ici, laissé à l’appréciation des recruteurs et employeurs.”
L’héritage de Bouchouarab
C’est pour « gérer des biens que le ministre a hérités« , que Bouchouarab a créé une société et un compte bancaire explique le porte parole de la société du minisitre. Cette société, basée au paradis panaméen, est spécialisée dans « la représentation commerciale et la négociation, les contrats commerciaux, les travaux publics et le transport maritime et ferroviaire« . Elle est active en Algérie, en Turquie et au Royaume Uni. Quant au compte bancaire, il est détenu dans la banque suisse NBAD Private Bank SA.
Faut-il aider le ministre à démissionner pour lui permettre de faire fructifier son héritage ou le mettre au piquet pour conflit d’interêt?
 
POST-SCRIPTUM
Le FMI prêt à pousser la Grèce à la faillite
« Ils ont cédé un peu sur la réforme de l’impôt sur le revenu, sur les retraites complémentaires… Mais c’est très peu ». Wikileaks révèle une conversation entre deux responsables du Fonds monétaire international chargés du dossier de la Grèce. Mediapart qui commente cette révélation note : « Ceux-ci semblent prêts à aller jusqu’à pousser la Grèce à la faillite pour obtenir un accord européen sur l’allégement de la dette grecque et amener le gouvernement grec à faire toutes les réformes souhaitées par le FMI ».

La conversation, retranscrite par Wikileaks, (lire ici l’ensemble de la transcription, en anglais) s’est tenue le 19 mars entre Poul Thomsen, responsable du département européen du FMI, alors à Washington, et Delia Velculescu, chef de la mission du FMI en Grèce. Le gouvernement grec est jugé bien trop dilettante. « Ils ont cédé un peu sur la réforme de l’impôt sur le revenu, sur les retraites complémentaires… Mais c’est très peu », résume Delia Velculescu. Le plan du FMI est établi de longue date. Delia Velculescu rappelle le plan du FMI établi de longue date: « C’est très simple, il s’agit de la réforme des retraites, de celle sur l’impôt sur le revenu, de celle sur la TVA, de celle sur les salaires, et quelques taxes, une ou deux… C’est tout. ». « C’est tout, en effet commente Martine Orange dans Mediapart C’est juste l’ensemble des équilibres financiers, sociaux et démocratiques d’un pays qui est en jeu ».

Pour Poul Thomsen, « Qu’est-ce qui peut amener à prendre une décision ? Dans le passé, il n’y a qu’une fois où cela s’est produit, quand ils [les Grecs] étaient étranglés financièrement et sur le point de faire faillite ? Pas vrai ? »

Le gouvernement grec a dénoncé le chantage du FMI, à la suite des révélations de Wikileaks. Le premier ministre Alexis Tsipras a écrit dès samedi à Christine Lagarde, directrice générale du FMI, pour lui demander si les propos rapportés des deux responsables reflétaient la position de l’ensemble de l’institution. « Utiliser un défaut de paiement comme moyen de pression sur la Grèce et sur les autres États membres est clairement au-delà des limites dans une négociation », accuse-t-il. 

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