À propos du tweet de Manuel Valls : quelle est la part du complot ?

9
4153

Bouteflika4Après la diffusion des images du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, le montrant dans un état lamentable, les officiels Algériens crient au scandale. Au fond, de quel complot s’agit-il ? Bien qu’il puisse y avoir une arrière-pensée de la part du diffuseur de la vidéo, en l’occurrence Manuel Valls, il n’en reste pas moins qu’elle n’est ni inventée ni retouchée. Donc, il s’agit bien d’une vidéo traduisant la réalité.
Ainsi, malgré une campagne offensive des dirigeants algériens, accusant certains de complaisance avec l’ « ennemi » et d’autres de comploteurs, force est de reconnaître que, depuis quatre ans, le chef de l’État a une santé chancelante. Alors que le pays a besoin d’un président qui dirige, les tenants du statu quo voulaient et veulent encore le maintien du chef grabataire.
Dans ces conditions, pourquoi l’équipe dirigeante n’assume pas uniment cette réalité ? Après tout, ils peuvent dire qu’ils ont imposé leur protégé, et ce, malgré son état de santé déplorable. D’ailleurs, son porte-parole en 2014 n’a-t-il pas dit, lors d’un de ses meetings, que Bouteflika était plus intelligent que tous les Algériens réunis.
Par ailleurs, a-t-on besoin d’attendre la vidéo postée par Manuel Valls pour s’apercevoir que le chef de l’État est dans l’incapacité de gouverner ? En effet, le fait qu’il survive à l’AVC en avril 2013 est en soi un miracle. Qu’ils arrêtent de nous faire croire que le chef de l’État jouit de toutes ses forces, voire de son alacrité, pour reprendre l’expression de François Hollande.
Bien que les partisans du statu quo aient pu imposer un quatrième mandat injuste à tous les égards, force est d’admettre que la nouvelle donne –chute des prix du pétrole provoquant une crise économique aiguë et la menace aux frontières –nécessite une autre approche de l’exercice du pouvoir. Ainsi, quitte à avoir un chef désigné par les décideurs, autant que ce soit un homme ou une femme jouissant de toutes ses facultés physique et morale.
En tout cas, en l’absence d’une cohésion plus large entre les partis de l’opposition, l’Algérie ne peut pas échapper à ce modèle, c’est-à-dire une désignation qui échappe littéralement au contrôle du peuple. D’ailleurs, la revendication d’une certaine opposition consistant à l’application de l’article 102 de la constitution n’a aucune chance d’aboutir.
Et pour cause ! Pour que le conseil constitutionnel puisse mettre en application cet article, il faudrait que les pouvoirs soient équilibrés. Or, en Algérie, le pouvoir exécutif domine la vie politique nationale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que dans l’état actuel des choses, il est peu probable que le changement intervienne à court terme.
Pour conclure, il va de soi que l’image de l’Algérie est ternie. La responsabilité incombe évidemment au régime. En effet, alors que les pays avancent, le régime fait le choix de plomber le pays sous prétexte que le peuple algérien n’est pas apte à participer à la gestion des affaires du pays. Résultat des courses : le pays devient de plus en plus vulnérable, à l’image de la santé de son premier responsable. Pour détourner l’attention, les tenants du régime crient à la manipulation et accusent leurs compatriotes qui réclament la gestion transparente d’être les complices d’un gouvernement étranger. Ceux qui ont donné leur sang pour la libération de ce pays apprécieraient le spectacle.
Aït Benali Boubekeur

9 Commentaires

  1. Où moment où des pays comme la Chine, le brésil; la Turquie, même le vietnam se développe!, nous on est toujours avec nos anciens moudjahidine nos dirigeant bouteflika et compagnie et la France bien sûr qui en veut qu’on reste un pays sous ses ordres et sous développé, il faut une véritable révolution afin d’éviter que nos enfants vivent dans la soumission, notre cher drapeau ne vaut rien aujourd’hui, de plus nos enfants sont devenus délinquants abandonnat l’école a un age très jeune et s’intègre dans la délinquence le problème est très grave.

  2. Depuis 2013, nous assistons à un défilé de personnalités politiques de pays étrangers venir spécialement pour « ausculter » notre président, usurpant au passage une profession qui n’est pas la leur, et à l’issu de leurs examens minutieux et approfondis, ils nous donnent sans qu’on ait besoin de leur demander un diagnostic complet, définitif et irréfutable de sa santé. Nous avons donc droit à ces bilans politico-sanitaires sans complaisance de notre président de manière régulière, c’est tellement récurent que c’est devenu la seule activité visible et connue du président et des services protocolaires. Cette situation inédite a conduit à la règle suivante : La principale tâche d’un chef d’Etat en visite en Algérie consiste, en fait, à informer le peuple algérien sur la bonne santé du président Bouteflika.
    C’est ainsi que le président français F. Holland s’est cru obligé lors de sa visite en 2015 de pousser le ridicule très loin jusqu’à nous annoncer je cite : « la grande maîtrise intellectuelle » de son homologue algérien, en ajoutant sans rire et sans se dire qu’il y a peut être des limites au ridicule : « C’est rare de rencontrer un chef d’Etat qui a cette alacrité, cette capacité de jugement ».
    C’est avec l’assentiment de nos gouvernats que ce président d’un état donneur de leçons en matière de droits de l’Homme et de démocratie s’est cru obligé de se prêter à cette basse œuvre de propagande avec autant d’ indignité voire de lâcheté. Pouvait-on s’attendre à mieux de la part d’anciens colonisateurs me diriez-vous ? Mais s’il y avait des hommes à la tete de notre état je suis sure que ce petit rigolo n’aurait jamais pu s’autorisé à nous humilier comme ça.
    Le plus consternant dans tout cela c’est que maintenant ce régime s’offusque, on s’indigne et on se met dans tous ses états pour une image tweetée par ces mêmes amis qu’on invitait pour cacher la vérité au peuple Algérien.
    Depuis longtemps maintenant, les médias nationaux et étrangers dénoncent vigoureusement et de façon récurrente les scandaleux montages auxquels se livre de façon déshonorante la télévision algérienne pour dissimuler l’état de santé du président Bouteflika. Ce n’est donc pas nouveau, sauf que cette fois ci, s’est venu d’un « ami » de surcroit un premier ministre d’un pays important et ça c’est considéré comme une trahison. Peu importe donc la situation dans laquelle se trouve le pays et les conséquences à venir à cause de cette désastreuse non gestion, l’essentiel c’est d’assurer le statut quo par n’importe quel moyen et à n’importe quel prix.
    Si nous continuons à avaler ces couleuvres, alors pourquoi exiger des comptes à Bouchouareb ou s’offusquer du retour au pays de Chakib Khellil et des visites qu’il effectue aux Zaouias, à ce propos, je dois avouer que ce type a du toupet, lui qui a passé le plus claire de sa vie aux états unis, à exercer nous dit-on même à la banque mondiale, aller demander la bénédictions des Zaouias c’est fort. Ne me dites surtout pas que lorsqu’il était aux USA, il ne sirotait que du thé benaanaa et qu’il ne touchait jamais à ce liquide très prisé dans ce pays mais que nos Zaouias s’interdissent d’y toucher et encore moins d’y gouter car formellement interdit par notre religion. Alors pourquoi les membres de ces Zaouias ont-ils accepté le deal. Est-ce qu’ils ont bu sans s’en rendre compte ce liquide dont l’abus fait perdre la raison ou alors ont-ils touché en guise de ziara des billets de couleur verte qui eux aussi sont fabriqués dans ce grand pays ?. Je vous prie d’éclairer ma lanterne merci d’avance.

  3. « La responsabilité incombe évidemment au régime. »
    VOUS AVEZ ABSOLUMENT TOUT DIT….. MR. AIT BENALI BOUBEKEUR.
    Chapeau bas !!!

  4. YA FATMA..LORSQUE LE REPRESENTANT DE LA « PLUS GRANDE DEMOCRATIE DU MONDE » »J.KERRY » VIENT ICI MEME EN ALGERIE EN PLEINE CAMPAGNE ELECTORALE POUR SOUTENIR LE 4EME MANDAT LE PLUS CONTESTABLE DE L HISTOIRE DES NATIONS..on ne viole pas les regles DE L ETHIQUE POUR RIEN !!! CA A DU COUTER TRES CHERS …CE SYSTEME A DE QUOI ARROSER PLUS QUE CA…LA CONJONCTURE FLORISSANTES DE TOUTE UNE DECENNIE AVEC UN BARIL A UN COURS JAMAIS ATTEIND A PERMIS TOUTES LES DERIVES…si au lieu DE REALISER UNE AUTOROUTESQUI VA SUPPORTER 99% DU TRAFIC DES BIENS ET DES PERSONNES ET QUI VA VITE SE FATIGUER ….ON AURAIT DU REALISER UNE AUTRE AUTOROUTE CELLE DU SAVOIR…CELLE QUI VA NOUS PROPULSER AU NIVEAU QUI DEVRAIT ETRE LE NOTRE ET RENDRE CES ARCHAISMES IMPOSSIBLES…MAIS MALHEUREUSEMENT LA MATURITE DE NOTRE SOCIETE FAIT ENCORE DEFAUT….NOUS ASSISTONS IMPUISSANTS A NOTRE DECONFITURE COMME S IL S AGISSAIT D UNE FATALITE……..

  5. Bonjour,
    Errecham hmida et laab hmida. On se disperse encore à croire qu’il y a de la réflexion, de la stratégie (même dans le but de nuire au pays), du brainstorming (????), de l’imagination, de la pensée à bien faire…etc…etc. Il n’en est rien. C’est de l’abrutissement pur et simple. Du simple d’esprit qui ne sait que compter les billets. Du savoir à l’arnaque et à la malhonnêteté. Du banditisme de haute facture. De la crapulerie savamment érigée…etc…etc. Voila ce que sont les dirigeants du pays ou le régime de bananes si vous voulez utiliser le terme régime. On compte les sous pour s’enrichir. On connait toutes les ficelles pour détourner l’argent de la rente. On se goinfre à tous les râteliers… et cela dans une vitrine diaboliquement présentée à l’extérieur. S’ils le voulaient, ils nous auraient certainement fait passer un président en excellente santé et auraient jeté l’actuel à la casse bien avant 2014. Mais c’est l’actuel qui fait leurs affaires à ne pas en douter et ça n’étonnerait personne qu’il y ait un cinquième mandat voire un sixième…au point ou on en est est ce que quelqu’un se dresserait pour les en empêcher? Bonne journée à tous.

  6. Monsieur Amar en disant à juste titre d’ailleurs « qu’on aurait du réaliser une autre autoroute celle du savoir, celle qui va nous propulser au niveau qui devrait être le notre… » Vous me rappelez par exemple que durant les années 70 ce sont nos voisins Tunisiens qui venaient acquérir le savoir dans nos instituts et universités, aujourd’hui vous savez ce qu’il en reste. Durant ces mêmes années nous étions mieux que la Corée du Sud, Taïwan ou encore le Vietnam. Les deux premiers pays cités ont connu des transformations qui se sont accompagnées de progrès très importants en matière de développement économique, à tel point qu’ils se sont imposés parmi les nations les plus riches en tant pays à la pointe des innovations technologiques. Le Vietnam qui n’a accédé à son indépendance qu’en 1975 sort ravagé de plusieurs guerres et doit affronter de multiples difficultés économiques mais à partir des années 1980, le Vietnam a entamé des reformes économiques qui lui ont permis de s’affirmer progressivement comme un pays émergent dynamique. Je n’ai pas besoin de donner d’autres exemples tant ils sont légions et ce n’est pas la peine de retourner le couteau dans la plaie.
    A quand donc la paix et le bonheur pour notre peuple ? Combien de temps allons nous encore subir ces prédateurs sans foi ni loi ?

  7. الجزائر على حافة الهاوية: ماذا حقّقت الأعوام السبعة عشر من حكم بوتفليقة
    http://carnegie-mec.org/2016/04/28/ar-63483/ixqe
    بعد سبعة عشر عاماً من حكم بوتفليقة، تواجه الجزائر واقعاً جديداً سوف يُضطر خلفه إلى التكيّف معه. بيد أن عجز قادة الجزائر عن تجديد النظام السياسي المحلّي أو إعادة النظر في طبيعة السلوك الجزائري في الخارج، يمكن أن يطرح مخاطر حقيقية على مستقبل البلاد.
    Algeria on the Verge: What Seventeen Years of Bouteflika Have Achieved.
    Lien
    http://carnegie-mec.org/2016/04/28/algeria-on-verge-what-seventeen-years-of-bouteflika-have-achieved/ixqf
    Ce que je retiens de cet article.
    After seventeen years of Bouteflika in power, Algeria is facing new realities to which the president’s successor will have to adapt. But the inability of its leaders to rejuvenate the domestic political system or reconsider the nature of Algerian behavior abroad could represent genuine risks for the country’s future.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici