Disparition d’une des grandes figures intellectuelles et politiques du mouvement national, le Dr Chawki Mostefaï

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Chawki Mostefaï : Un grand militant de la cause nationale

Publication: Mis à jour:
CHAWKI MOSTEFA
 http://www.huffpostmaghreb.com/

Lorsque l’histoire du mouvement national se fera à l’avenir, établie sur une véritable connaissance des faits et des évènements, je pense que les historiens situeront le Dr Chawki Mostefaï, en compagnie de Messali et de Lamine Debaghine, au sommet de l’élite militante nationaliste des années 1940.

Chawki Mostefaï est né le 5 novembre 1919 à M’Sila où son père est cadi. Il entre à l’école primaire à Bordj Bou Arreridj et poursuit ses études au lycée de Sétif. En 1939, il entame ses études de médecine à la Faculté d’Alger.

C’est au cours de sa première année d’études universitaires que, suite au projet formé par une dizaine d’étudiants de déclencher une insurrection nationale en Octobre 1940, il est convaincu par le Dr Lamine Debaghine de rejoindre les rangs du Parti du Peuple Algérien. Il est aussitôt admis au sein de la Direction du Parti pour y représenter les étudiants nationalistes et pour étendre leur influence au sein de la jeunesse.

Durant la première moitié des années 1940, aux côtés de Lamine Debaghine qui, en l’absence de Messali, privé de liberté, tour à tour incarcéré ou déporté, dirige le PPA, Chawki Mostefaï, déploiera son intelligence et son énergie au service de l’idée politique fondamentale du PPA : Unifier le peuple algérien autour de l’objectif de la libération nationale par la lutte armée.

Après les évènements de 1945, il jouera un rôle décisif dans la création du MTLD. En 1948, c’est lui qui transmet l’instruction de la Direction du Parti à Ait Ahmed, chef de l’OS, de préparer ce qui deviendra le « Rapport de Zeddine ». Lorsqu’éclate la crise, dite berbériste, de 1949, c’est encore lui que le PPA charge, en compagnie de Belkacem Radjef et du Capitaine Saidi, de reprendre le contrôle de la Fédération de France et de maintenir son unité et sa mobilisation pour le combat anticolonial.

A son retour de France, il prend part à la réunion du comité central de mai 1951 dont l’objet principal est la stratégie d’alliance avec les autres forces nationales, notamment l’UDMA. A la suite d’échanges stériles, conclus par une violente intervention de Messali, il présente sa démission du Parti.

Le déclenchement de la lutte armée par le FLN, qui avait motivé son adhésion au PPA quatorze années plus tôt, le conduit à reprendre des responsabilités, d’abord comme représentant du FLN à Tunis en 1956, puis comme représentant du GPRA à Rabat en 1960.

Son action à Rabat contribuera d’une façon importante à faire échouer le plan français de séparer, à la veille de l’indépendance, le Sahara du reste de l’Algérie. A Rabat, il recevra longuement Nelson Mandela et lui exposera dans le détail l’expérience algérienne du combat libérateur. A ce propos, Mandela dira plus tard :  » Nous avons été éduqués par la Révolution algérienne. »

« A l’approche de l’indépendance, il est choisi par le GPRA pour être le chef du groupe FLN au sein de l’Exécutif provisoire, organe bipartite algéro-français chargé de la transition vers l’indépendance. Il aura ainsi à faire face à la situation explosive qui a alors prévalu du fait du terrorisme de l’OAS.

L’indépendance acquise, le Dr Chawki Mostefaï se retire définitivement de la scène politique du pays qu’il a contribué à libérer de la domination coloniale.

Amin Khan
Le 29 mai 2016

9 Commentaires

    • ils ont fait la guerre car ils avaient le bien-être des siens (Tous les Algeriens) qui passaient avant leurs intérêts personnels..houb li akhika ma touhibou li nefssika.
      ils ont affronté des fusils mitrailleurs, des mitrailleuses de tanks, du napalm, des gegenes avec des fusil au gros sel c’est ce qu’ on appel avec des guts et le tout pour la nation, la patrie, ils ont avaient marre de subir la hoggra ou bien de la voir subit par ces concitoyens ou compatriotes, maintenant nous sommes devenu des ikhwanes bila ounwane….

  1. Ils ont été aux premières lignes lorsqu’il faisait chaud même très chaud et ils ont été mis au placard lorsqu’il faisait bon. C’est ainsi les révolutions, ceux qui mangent les marrons ce n’est pas ceux qu’ils les ont retirés du feu. Mes condoléances à sa famille.

  2. Que Dieu ait son âme.
    Sincères condoléances à sa famille, ses compagnons d’armes et tout le peuple algérien.
    Beaucoup sont les GRANDS militants sincères qui se sont retirés de la scène politique, une foi l’indépendance arrachée, après une éternité d’un colonialisme esclavagiste.
    Pour eux, la mission était accomplie. C’est au peuple algérien libéré de prendre son destin en main.
    Hélas !
    Nombreux sont ceux qui péchaient dans les eaux troubles et qui ont fait dévier la révolution de sa trajectoire…
    Le jour ou l’Algérie aura des hommes de la trempe du Dr. Chawki Mostefaï, des 22 historiques et de tous les glorieux martyrs et sincères moudjahidin , on peut espérer l’émergence du marasme mortel que connait le peuple algérien.

  3. J’ai été sidéré lors de l’enterrement hier du militant de la 1ere heure et intellectuel du mouvement national, le Dr Chawki Mostefaï au cimetière de Ain Benian, de ne voir qu’une centaine de compatriotes assister à l’inhumation. Outre sa proche famille, il y avait quelques rares militants survivants de sa génération. Très peu de jeunes et aucune trace des voyoucrates, en dehors de 3 ou 4 « chaouchs » retraités du régime.
    Il faut reconnaître que le système a réussi à effacer des tablettes de l’Histoire Nationale et de la mémoire de notre jeunesse des figures historiques comme celles du Dr Mostefaï, du Dr Lamine Debaghine et autres authentiques militants de la Cause Nationale.
    Comme me le disait mon frère aîné et Ami, Si Abdelwahab Hammouda, présent sur les lieux : « Il trouvera In Cha Allah dans l’Au-Delà la Juste Récompense qu’il mérite pour ce qu’il a fait humblement pour l’Algérie ».
    رحمه الله برحمته الواسعة و اسكنه فسيح جنانه

    • Premièrement mes sincères condoléances a sa famille et qu’Allah le miséricordieux l’accueil en son sein.

      Mon cher Dr Sidhoum, je suis content d’apprendre par vos écrits qu’aucunes souillures n’étaient présentes a son enterrement (ils ne méritent pas, ces souillures, de venir prendre la baraka d’un militant de la taille du Dr Mostefai)

      DIEU reconnaitra les siens je n’ai aucune peurs.

      Secondo, ce n’est pas le pouvoir qui a effacé des livres d’histoire ou de la mémoire de notre jeunesse les véritables héros de notre nation, c’est nous mêmes qui avons failli, nous avons laissé notre jeunesse a l’abandon et cette dernière son pire ennemi est l’oisiveté, ce vide sidéral a été occupé par ce que Einstein a appelé la technologie qui rendra notre jeunesses imbécile (Facebook and Co…)

      Vous êtes mon ainé et j’ai encore du respects envers mes ainés même ceux que je ne connais pas, mais notre jeunesse n’a même pas de respect envers leur paternel comme quoi l’ ancienne école a disparue a qui la faute ?
      Nous avons grandi avec un livre par classe et nous occupons aujourd’hui différents posts de cadres ou techniques, sans calculatrice et sans google ni téléphone intelligent, juste un dictionnaire Larousse pour les chanceux eeeeet pourtant nous sommes aux quatre coins du monde….

      Allah yerham echouhada

      @Ali,

      pour avoir encore de l’espoir de voir des hommes de la taille des 22 et des vrais héros de la révolution et des lions tombés au champs d’honneur, j’aurai besoin de boire bcp de jus de pomme de terre made un russia.

      Nous sommes maudits car nous avons trahi le serment fait aux 22 et des vrais héros de la révolution et des lions tombés au champs d’honneur.

      La relève n’a rien relevé du tout mis a part son c……….et courbé son échine…pour ramasser les miettes tombées du museau des porcs qui nous servent de gouverneurs et de représentants du peuple et qui ne représentent qu’eux même.

      Respectueusement votre Alilou le maudit la rage au ventre

      • @ Alilou

        A voir la situation de notre pays, tout porte à croire que ce que tu penses ne peut être que vrai.
        Il a fallu 125 ans de souffrances, sous l’hégémonie d’un colonialisme esclavagiste, pour qu’un groupe, de jeunes nationalistes algériens, ait l’initiative de déclencher une révolution globale qui a fini par libérer le PEUPLE et la TERRE.
        Il est vrai qu’aujourd’hui les conditions de vie, de la majorité, du PEUPLE algérien ne sont pas aussi catastrophiques que pendant l’époque coloniale, mais on est vraiment loin des idéaux des glorieux martyrs.
        Ce qui chagrine le plus est que les forces du mal ont réussi à déconnecter le PEUPLE de sa révolution.
        Faut-il attendre un autre siècle pour recoller les morceaux ?
        Je hais de le dire mais c’est vraiment le cas.

  4. Des Intellectuels de la trompe du Dr Chawki Mostéfai(QU’Allah ait son âme et l’accepte dans Son Vaste Paradis)sont très rares,de nos jours,pour ne pas dire inexistants dans ce beau pays,notre Algérie à tous.
    Dans le Manifeste du Dr Chawki Mostéfai et à la veille de l’Indépendance tout en exhortant l’OAS à déposer les armes et à cesser les destructions il n’oublia pas de viser les chantiers immenses qui attendent l’Algérie.
    Win rana par rapport à ces Militants des Causes Justes et aux Principes Nobles!!
    Ya Soubhane Allah!
    C’est à ne rien comprendre à cette khalouta de commentaires:
    il y a des gens qui n’ont aucun principe dans cette vie ni aucune conviction d’ailleurs,un jour ils sont avec le chacal contre l’agneau,un autre jour c’est complètement l’inverse.Allez-y comprendre quelques choses chez ces pseudo-intellectuels qui se vantent d’être parmi l’élite de la nation,alors qu’ils ne représentent que la Couleur du « jour » présent.
    Les Caméléons devant-eux sont minables.
    « Yaklou Fel Ghella wa Essebbou Fel Mella »..

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