LA JEUNESSE EST L’AVENIR DU RÊVE ALGÉRIEN.

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Indépendance2 » Les faits historiques, réels, sont transfigurés, interprétés en mythes fondateurs, transformés en représentations idéalisées qui finissent par imposer leur signification au passé, mais aussi à interpréter le présent et à orienter le futur. Devenues mytho-idéologies, ces constructions intellectuelles résistent à l’analyse historique critique. » Dr Ahmed Benani.

L’amnésie programmée est, certes, nocive pour la mémoire. Cependant, elle n’est qu’un triste prélude à ce qui est encore plus dangereux : la mémoire artificielle. Cette mémoire, on l’utilise pour faire de l’histoire un récit mythologisé et mytholosigeant, afin de nourrir un discours idéologique stérilisant et aliénant.

L’ aliénation qui en résulte oeuvre à empêcher nos consciences de s’affranchir de nos frontières cognitives, nos imaginaires de se libérer du poids des différents traumatismes liés aux « tragédies historiques politiquement programmées » diagnostiquées par le Pr Arkoun, et notre Etre citoyen de se constituer et de construire une Algérie libre, riche de toutes ses diversités et heureuse de participer à la construction citoyenne de l’espace nord-africain, de l’espace méditerranéen.

Une Algérie du peuple, portée à bras-le-corps par une jeunesse pleine d’espoir et d’énergie. Une jeunesse confiante en ses capacités de prendre les destinées de sa patrie en main et de l’engager dans le processus de l’émergence d’une « conscience humaine » annonciatrice de l’édification historique d’une Cité terrestre alternative au désordre mondial auquel notre « terre-patrie », chère à Edgar Morin, est vouée par une globalisation ultralibérale hystérique.

Comme le disait, le grand leader marocain et nord-africain, Mehdi Ben Barka : « Construisez la jeunesse et la jeunesse construira le pays. » LES RICHESSES POPULAIRES La célébration du 62ème anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne intervient dans un contexte historique d’une gravité que toutes les tentatives de diversion politiciennes et les artifices de toutes les mascarades électorales ne peuvent occulter.

Le système politique algérien a perdu toute capacité de s’adapter au rythme infernal d’une géopolitique du conflit dont l’esprit néocolonialiste et son appétit vorace menacent de détruire les pays libérés du joug colonial aux prix de fleuves de sang et de larmes.

La géopolitique de conflit s’attaque aux sources du rêve fondateur d’une patrie, détruit les mémoires collectives et les imaginaires sociaux, leur substitue des avatars de mémoires et d’imaginaires à obsolescence programmée, des recettes du prêt-à-penser, des réalités préfabriquées, le tout dans un mélange d’antagonismes explosifs.

Parmi les pays anciennement colonisés, nombreux sont ceux qui vivent au rythme de toutes ces machinations destructrices, notamment dans la rive sud de la Méditerranée, l’Afrique centrale et certains pays de l’Amérique latine. Poussées au point du non retour, ces machinations ont fini par provoquer la disparition de certains Etats au profit des multinationales qui se sont données à cœur joie de piller les pays envahis.

Sur ce plan, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont, malheureusement, les régions les plus exposées. Dans notre pays, la mytho-histoire a servi de mamelle nourricière du discours idéologique d’un régime militaro-clanique frappé d’illégitimité originelle. Né dans le sang et la trahison, ce régime est le fruit nocif de la collusion de deux raisons sécuritaires d’Etat : celle d’une ancienne force coloniale inapte à reconnaître officiellement ses crimes et celle d’un régime réduit au conditionnement pavlovien de la néo-colonisation.

Fidèle à sa nature anti-patriotique et liberticide, la clanotracie du crime organisé et de l’argent sale maintient la société sous haute tension pour la neutraliser, anesthésier ses forces et empêcher toute irruption populaire dans la gestion de la problématique liée à l’héritage de l’exercice du pouvoir, de ses privilèges et, surtout, du réseau informel de la distribution de la rente, tout canal mafieux compris.

Ce n’est pas pour autant que la société a baissé les bras. La mobilisation de l’intersyndicale autonome en constitue une démonstration des plus fortes. Hautement citoyenne, elle pose le problème démocratique de l’instauration d’un véritable débat social. Aussi, elle montre que les libertés démocratiques ne se compartimentent pas.

Les luttes sociales, le combat pour le respect des droits de la personne humaine, celui pour la reconnaissance de toutes les pluralités et les diversités de l’Algérie sont inséparables de l’engagement politique. Cela dit, le politique ne peut jouer son rôle de fil conducteur de tous les combats que mène la société, sans qu’il ne soit l’émanation de la mobilisation de toutes les richesses populaires. Ces richesses sont le « Nous » en chacun de nous.

Elles contiennent ce que nous sommes, ce qu’est notre algérianité, ce qu’est notre Etre nord-africain, ce qu’est notre Etre méditerranéen, ce qu’est notre Etre à l’échelle humaine. Elles sont, également, le « Je » qu’elles nourrissent et qui les nourrit Cependant, l’une des plus importantes richesse du peuple algérien, c’est sa jeunesse !

LE RÊVE ALGÉRIEN FAIT PEUR !

L’Algérie n’est pas un accident de l’histoire. Elle est l’une de ses plus belles épopées. Celle d’un peuple qui a battu l’une des plus grandes puissances coloniales pour l’indépendance du pays. Cependant, cette indépendance reste orpheline de la libération du peuple qui l’a arrachée au prix le plus fort. L’Algérie n’est pas, non plus, une invention coloniale. Elle est la fille de toutes celles et de tous ceux qui ont sacrifié leurs vies pour que se réalise l’idéal d’une République Algérienne Démocratique et Sociale.

Notre chère Algérie est la fille du peuple, le nôtre, qui, hier, a offert à tous les peuples opprimés le rêve de se libérer du colonialisme et de d’accéder à la citoyenneté politique.

Hier, elle a été au front du mouvement international de décolonisation. Aujourd’hui, elle aspire à se réaliser dans un cadre citoyen lui permettant de participer à la fondation d’une Confédération nord-africaine des peuples, humainement citoyenne. Demain, elle offrira à ses enfants les possibilités d’accélérer à la citoyenneté politique nord-africaine et méditerranéenne.

Car, au même titre que la Tunisie, le Maroc, La Mauritanie et le territoire d’Une Libye dévastée, l’Algérie est le pays des Femmes et des Hommes libres. Le pays des Amazighs au sens humain du terme. Pour reprendre l’une des citations les plus lumineuses du poète Amazigh de l’Antiquité, Térence, nous sommes des femmes et des hommes, rien de ce qui est humain ne nous est étranger. L’Algérianité de l’Algérie transcende toutes les frontières idéologiques.

Elle n’appartient pas à ceux qui lui ont imposé une définition faite d’un chauvinisme nationaliste issu de la perversion du patriotisme. Elle dépasse de loin tous les cadres que les dévots des « ignorances institutionnalisées » ont voulu lui définir.

L’Amazighité, l’Islam et l’Arabité font partie de notre algérianité. Seulement, le triptyque idéologique dans lequel ces éléments sont enfermés est loin de fournir les éléments de réalisation d’une citoyenneté plurielle et transcendante. Une citoyenneté nous permettant de penser et d’agir en algériens, en nord-africains, en méditerranéens et en bâtisseurs de la Cité terrestre.

Les supplétifs de la néo-colonisation qui soufflent sur les braises des identités segmentaires, des mémoires mutilées et des traumatismes accumulés, savent que la réalisation du rêve algérien mettra fin à toutes les supercheries et à toutes les monstruosités qui leur servent à maintenir la patrie en otage de leur imposture.

Le Rêve algérien fait peur ! Car, il est synonyme de la vérité, de la justice et de la liberté. Le Rêve algérien fait peur ! Car, il a la puissance d’imprimer à l’histoire le rythme d’une métamorphose échappant au contrôle de toutes les raisons sécuritaires d’Etat. Le Rêve algérien fait peur !

Car, il a le pouvoir de faire de nos peurs, des traumatismes de nos mémoires collectives et de toutes nos limites des instruments de notre libation. Le Rêve algérien fait peur ! Car, il a la générosité de dépasser tous les clivages partisans, tous les fondamentalismes et tous les chauvinismes, nationalistes, religieux, anti-religieux, laïcistes identitaires ou ethniques.

Le Rêve algérien fait peur ! Car, il nous offre la possibilité d’ouvrir de nouveaux espaces populaires de débat, de libérer la parole, de se réapproprier les espaces publiques, de mettre fin à l’injustice du 2ème collège politique et social. Le Rêve algérien fait peur ! Car, il ne s’accommode ni de l’oppositionnisme organique, ni du carriérisme politicien. Le Rêve algérien fait peur ! Car, il a la caractéristique révolutionnaire de se renouveler, d’offrir de nouveaux rêves, de renouveler notre Etre collectif et notre langage. Le Rêve Algérien fait peur !

Car, il a la vertu thérapeutique de soigner nos mémoires collectives, de rendre sa mémoire à notre histoire et nous permettre de nous réapproprier notre récit historique. Le Rêve algérien fait peur ! Car, c’est celui des femmes et des hommes libres d’une Algérie ouverte à toutes les cultures, à toutes les civilisations. Le Rêve algérien fait peur ! Car, il appartient aux dignes enfants et petits enfants de la jeunesse de Novembre. En d’autres termes,

LA JEUNESSE EST L’AVENIR DU RÊVE ALGÉRIEN !

Cette jeunesse saura offrir au peuple algérien la possibilité de reprendre l’initiative historique. Car, comme le disait notre Président légitime, Dda l’Hocine Aït-Ahmed :  » La jeunesse est la locomotive de l’histoire ». VIVE L’ALGÉRIE ! VIVE LA CONFÉDÉRATION NORD-AFRICAINE DES PEUPLES !

Essaid Aknine et Hacene Loucif.

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