Les partis politiques algériens à la recherche d'indépendance (I)

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3 Février 2017 Publié par Saoudi Abdelaziz
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Le multipartisme instauré après le soulèvement d’octobre 1988 a débouché trois ans plus tard sur une situation d’extrême tension, où le système, craignant d’être déstabilisé par les élections de la fin 1991, décide de mettre fin à « l’expérience ».

Les trois pôles partisans du DRS

La séquence de 1988-1991 a poussé le système, en coupant ce qui dépasse, de mettre en place une nouvelle « carte des partis ». Dès 1992, le DRS est chargé de mettre en place progressivement,  trois pôles politiques chargés de jouer le rôle de relais :

Le pôle patriotique-travailliste est mise en place avec les nouveaux partis RND et PT (puis le FLN en 1996), s’appuyant sur la bureaucratie syndicale de l’UGTA.

Le pôle de l’islamisme de participation, s’appuie sur la bourgeoisie islamiste, nourrie par sa participation autorisée à la curée des marchés publics et l’import. Après la « Réconciliation nationale », ce pôle, composé de plusieurs partis, a été enrichi par l’arrivée de Madani Mezrab et des nouveaux hommes d’affaires, issus de l’ex-AIS, qui veulent refaire de la politique.

Le pôle laïc anti-islamiste qui a soutenu la stratégie anti-terroriste mise en oeuvre par le DRS, pendant la décennie noire. Y cohabitent des « démocrates-républicains », artisans de la dissolution du Pags, des berbéristes et autres groupes anti-islamistes. Sous l’influence de la ligne éradicatrice inspirée du DRS, ce pôle a volé en éclat après la fin de la Fitna. Seul rescapé, le RCD qui s’est redéployé après un changement de ligne politique opéré au congrès de 2012.

D’autres partis et groupes politiques n’ont pas participé à la restructuration animée par le DRS:

Le FFS s’est délibérément mis à l’écart des activités politiques officielles. Il a été capable d’adapter aux circonstances sa ligne stratégique de changement du système. Les groupes politiques inspirés par la théologie de la libération qui avaient appuyé le FIS, ont été désarçonnés, puis se sont efforcés de garder l’expression de leur courant. La majorité des marxistes ont refusé la polarisation idéologique, et la stratégie éradicatrice qui en découle. certains se regroupés dans les divers cercles issus du PAGS-historique, selon des normes clandestines.

Le FLN est un cas particulier.

Ce parti unique, sensé être au pouvoir  pendant les régimes de Boumediene et de Chadli, a été en fait utilisé comme camouflage du pouvoir politique réel, exercé par les services de sécurité.(Un peu comme le régime capitaliste chinois utilise aujourd’hui effrontément le sigle du Parti communiste). Le seul vrai pouvoir -très limité mais efficace- le FLN l’a exercé, entre 1968 et 1988, pour faire barrage à l’émergence des gens du Pags aux responsabilités syndicales et associatives. Pour le reste, le FLN c’était khadra fouq ‘acha.

L’instauration du multipartisme après le soulèvement d’octobre 1988 a eu pour effet de réveiller le FLN, devenu parti. Ce réveil avait été marqué par l’accession de Abdelhamid Mehri à la tête du parti en 1988. Il sera écarté en 1996 par le fameux « complot scientifique » qui permettra au DRS de reprendre le contrôle du FLN. 

La fin de la guerre civile, les partis et le parlement

A partir des années 2000, Le rôle de contrôle politique exercé par le DRS est contesté dans les partis, et pas seulement par l’institution présidentielle qui veut récupérer ses prérogatives constitutionnelles. En toile de fond : les forces vives du pays veulent émerger sur le scène politique. La collaboration étroite entre la Présidence et le DRS, est maintenue jusqu’ici, par la crainte commune aux principaux clans de voir les forces vives du pays échapper au contrôle du système.

La volonté d’une nouvelle émergence partisane a été symbolisée par l’initiative du FFS d’Aït Ahmed de participer aux élections législatives de 2012, pour « faire bouger les lignes ». Au FLN, les courants opposés à l’emprise du DRS se renforcent et ruent dans les brancards. C’est la même pulsion partisane d’autonomisation qui produit du côté des démocrates berbéristes et des islamistes des décantations et des scissions. Quant au courant progressiste, nous posions la question il y a un an: le courant progressistes sortira-t-il de la clandestinité.

La mission législative du parlement n’est possible que dans un pays où les partis sont représentatifs.  Les députés n’ont jamais exercé le pouvoir législatif: l’indifférence et l’abstention sont d’abord provoqués par ce constat. Le parlement est le mécanisme le moins important dans l’élaboration des lois . D’autres circuits, informels ou formels, font remonter, de manière souvent oblique, les intérêts des groupes sociaux, structurés en clans, vers la Présidence de la république qui assure les arbitrages. Et à la fin, le parlement est convoqué pour apposer son label.

A suivre.

7 Commentaires

  1. Quitte à être taxé d’ignare, politiquement parlant, je me permets de dire que, dans toute l’histoire du pays, hormis durant la période coloniale où le peuple embrassa la cause nationale incarnée par le mythique FLN, il n’y a jamais eu d’opposition en dehors du FFS du regretté Ait Ahmed qui s’est toujours distingué par son adversité légendaire envers le système mafieux qui dirige le pays depuis le premier jour d’une certaine indépendance confisquée.
    Puis, ce sera au tour du FIS des années 1990 qui sera vite balayé de la scène politique à cause du danger qu’il représentait et qu’il était devenu plus qu’impératif et plus qu’urgent pour le pouvoir régnant qui s’empressa de le mettre sous éteignoir tout en lui collant sur le dos toutes sortes d’histoires sordides qui en firent un véritable DANGER mortel pour l’avenir du pays, il en fera un monstre qui voulait précipiter le pays dans le chaos de l’anarchie.
    Je ne vous cache pas que, à chaque fois qu’on parle de partis d’opposition, cela me donne de l’urticaire parce que le poids de cette opposition de façade n’est rien d’autre qu’une comédie qui sert le pouvoir en place et qui lui donne une certaine légitimité qui lui permet de leurrer les observateurs étrangers qui ne croient plus en la démocratie à l’algérienne qui est assimilée à un vulgaire blasphème ou une impiété ubuesque.
    Une certitude : Elections ou pas élections, le pouvoir sera toujours entre les mains du FLN qui permettra son « complice » RND, ce sont les deux faces d’une même pièce, d’occuper les strapontins qui leur permettent de JOUER la comédie de la « démocratie ». Quoi que l’opposition fasse pour jouer le trouble-fête ; comme elle n’a aucun poids ni aucune popularité qui puisse les aider à inquiéter le pouvoir en place, c’est peine perdue puisque les dés sont pipés et le partage des sièges est déjà décidé.
    Ni Benflis, ni Hamrouche, ni DjabAllah, ni personne d’autre parmi ceux qui s’agitent autour du râtelier pour avoir une place, selon moi, ce sont tous des opportunistes qui, à cause de leur félonie et leur complicité indirecte, ne réussiront jamais à faire de l’ombre à Ould Abbes et Ouyahia qui peuvent dormir sur leurs deux oreilles tant leurs adversaires sont des pantins sans envergure, de vulgaires aboyeurs qui font du bruit, mais que personne ne semble écouter.
    À cette opposition, à cette équipe de troubadours rêveurs qui n’ont pas encore réalisé que jamais, au grand jamais, ils n’accéderont au pouvoir et ce quoi qu’ils fassent, à ces pantins, à ces marionnettes, je ne peux que rappeler le célèbre proverbe du terroir qui leur va à merveille, je cite : « Les chiens aboient et la caravane passe ! » Comprenne qui voudra ! Votre frère Belkacem qui vous salue fraternellement.

    • Bien dit , cependant il faut juste remplacer tous les « IL FAUT » dans le texte par « ON DOIT » oui c’est un DEVOIR et non pas une faveur, tous ces écrits ne valent rien si on ne les traduits pas par des ACTES CONCRETS sur le terrain.
      Or qu’est ce qu’on voit réellement sur le terrain la machine électorale est en marche , le lancement du nouveau carnaval fi dechra est lancé officiellement , les médias , la presse , les ministères et services concernés sont mobilisés sur le terrain. Alors que l’opposition factice joue son rôle à merveille, ça marche comme prévu , je ne vois rien qui montre un refus a cette mascarade a part ces posts qu’on lis dans des forums ou quelques articles timides qui s’effacent presque volontairement et qui font plus de bien que de mal a ce scrutin , qui aura lieu comme ces précedents.
      Est ce du pessimisme ,pas du tout , c’est la réalité amer que nous respirons le plus normalement du monde, Que faire dans ses conditions, c’est sur cette question qu’il faut disserter.
      Je vous propose une solution c’est la seule que je peux faire a mon niveau , il faut ENZAHMUHUM sur leur terrain, on se présentant en tant que CANDIDAT si on est nombreux a le faire, ça va créer un bug , enfin je sais que je vais me retrouvé seul, si c’est le cas j’aurai plus de chance d’être élu, tant mieux je préfère être un ACTEUR dans le nouveau carnaval fi dechra que d’être un éternel SPECTATEUR ….

      • Bonjour Dria,
        Mon ami même tous les actes que l’on devra mener sur le terrain ne sont pas synonymes de réussite et ne font pas gage d’un renversement de la situation. Du moins les actes que tous à priori prétendez qu’ils sont les bons à mettre en oeuvre. Je crois bien que tout le monde (du moins je l’espère) sait tirer les conclusions des expériences passées et arrive quand même à discerner toutes manigances des uns et des autres en ce qu concerne la mafia du pouvoir qui nous gouverne depuis l’indépendance à ce jour. Quasi tous les analystes sont unanimes à dire que cette mafia ayant pris le pouvoir par la force ne le cédera jamais que par la force. Maintenant l’interprétation du terme « la force » a été multiple pour diverses raisons et surtout diverses « desseins » de beaucoup de personnes. Néanmoins, et à ce stade, je raisonne basique. Après tout le calvaire qu’ont vécu les Algériens durant ce demi siècle, je pense que tout le monde cherche à tirer son épingle du jeu et c’est ainsi que tous font le jeu de la mafia et du pouvoir qui n’en demandait pas tant. cela implique forcément une dilution et une dispersion des forces plutôt qu’un rassemblement contre un seul et même adversaire et c’est là le véritable problème de tous les Algériens. C’est pour cela qu’il prendre de l’air de temps en temps, même s’il est pollué, et aller aux hippodromes parisiens passer de belles journées au soleil et même sous la pluie. Bonne journée l’ami.

  2. 1 – ON DOIT ALLER DROIT AU BUT, DROIT AU VÉRITABLE PROBLÉME ALGÉRIEN.
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    – TOUFIK, DRS, GENDARMERIE, OUYAHIA, SELLAL, NEZZAR, BELKHIR, BOUTEFLIKA…CE NE SONT QUE DE LA FAÇADE DE CEUX QUI DIRIGENT RÉELLEMENT L’ALGÉRIE : LE CANCER_DZ
    POURQUOI NE PAS Y PARLER ??? ET CERTAINEMENT, LE VÉRITABLE CANCER_DZ DE L’ALGÉRIE SE TROUVE EN DEHORS DE NOS FRONTIÉRES.
    2 – L’ALGÉRIE A BESOIN D’UNIR LE PEUPLE POUR IMPOSER LE CHANGEMENT, L’ALGÉRIE N’A PAS BESOIN D’ÉLECTIONS AVEC UN VIEUX ET OBSOLÉTE SYSTEME POLITIQUE…IL FAUT CHANGER TOUS LE SYSTÉME POLITIQUE.
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    IL FAUT CHANGER COMPLÉTEMENT LE SYSTEME POLITIQUE
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    IL FAUT UNE OUVERTURE POLITIQUE À TOUTES LES TENDANCES ET CONSTITUANTES DU PEUPLE ALGÉRIENS.
    IL FAUT UNE JUSTICE LIBRE ET INDÉPENDANTES.
    IL FAUT UNE POLICE ET FORCES DE L’ORDRE QUI RESTE EN DEHORS DE LA VIE POLITIQUE.
    IL FAUT UNE JUSTICE SOCIALE.
    IL FAUT MÉTTRE UNE FIN À LA CORRUPTION.
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    IL FAUT CHANGER COMPLETEMENT LE SYSTEME POLITIQUE
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    IL FAUT MÉTTRE UN TERME À LA CORRUPTION
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    IL FAUT SE RÉVOLTER PACIFIQUEMENT CONTRE LA CORRUPTION, COMME EN ROUMANIE
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