Qu’est-ce que le Coran ?

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Par Tahar Gaïd
 
Poser la question pour savoir et connaître le Coran pourrait être quelque peu superflu. Cependant, il n’est pas inutile de rappeler que le Livre de Dieu a été révélé au Prophète Muhammad (p.p), alors âgé de quarante années, à partir de l’an 609 de l’ère chrétienne. La révélation s’était étendue sur 23 années. Elle avait pris fin avec la mort du dernier messager survenue en 632, après avoir vécu 63 ans.
 
La révélation débute par cinq courts versets transmis au Prophète (p.p) par l’intermédiaire de l’Ange Gabriel. Muhammad se trouvait en méditation dans la grotte de Hira, située non loin de la Mecque. Il apprend qu’il est élu Prophète de Dieu, chargé de transmettre le message divin d’abord à ses proches, puis à son peuple et ensuite à tous les humains de la terre. La révélation va s’étendre sur une période de 13 années à la Mecque et, après l’Hégire, sur dix années à Médine, ville appelée auparavant Yathrib. Elle va se manifester parfois par plusieurs versets et parfois par un seul verset, les uns et les autre tantôt à caractère essentiellement spirituel et moral et tantôt juridique.
 
Ainsi, Dieu guide Son Messager et lui dicte le Message au fur et à mesure des circonstances. Tout en rappelant Son existence et l’appel à Son adoration exclusive, sans aucun associé, Il règle, selon les circonstances, Ses prescriptions que le Prophète était tenu de transmettre aux hommes sans jamais changer quoi que ce soit du Texte révélé. Les aspects juridiques de la révélation constitueront le fiqh ou droit musulman.
 
La mission du Prophète (p.p) n’avait pas été de tout repos. Dès le début, il avait rencontré une opposition à la fois brutale et intimidante de la part des idolâtres de son peuple. Les chefs de file de ses concitoyens voyaient, à travers ce message monothéiste, une menace contre la religion et les traditions de leurs ancêtres. C’est aussi une atteinte à leur ancestrale organisation tribale et sociale. C’est pour cette raison que les premiers convertis étaient persécutés. Le Prophète (p.p) lui-même, âgé alors de 53 ans, avait dû quitter la Mecque pour échapper aux persécutions et surtout à un complot visant son assassinat. Il avait ainsi rejoint Médine où il avait été accueilli triomphalement. Cette émigration porte le nom d’Hégire (al-hijra). Cette ville comptait de très nombreuses personnes ayant embrassé l’Islâm. La révélation s’était poursuivie, dictant, par la même occasion des directives relatives à leur comportement social. C’est ainsi, par exemple, que la consommation de l’alcool avait été interdite et que la polygamie avait été limitée.
 
Si pendant la période mecquoise, la révélation se faisait discrètement, pacifiquement, voire même clandestinement, à Médine, l’ordre avait donné pour faire la guerre aux associationnistes qui, de surcroît, avait chassé les croyants de leurs maisons et s’étaient accaparés de leurs biens. Des batailles avaient opposé les croyants aux idolâtres et s’étaient terminées par la prise de la Mecque. A partir de cet instant, des délégations affluaient de toutes les contrées de la Péninsule arabique pour témoigner au Sceau des envoyés (p.) leur adhésion au Message divin. Le Prophète (p.p) accomplira son dernier pèlerinage et prononcera son message d’adieu. Il mourra quelques temps après à l’âge de 63 ans, non sans avoir transmis, au cours de sa mission et pendant vingt trois ans, un ensemble de versets qui constituent le Coran.
 
Les musulmans considèrent que le Coran est incontestablement une révélation divine. C’est dans ce Livre qu’ils puisent tous les éléments de leur foi. Bien qu’il traite du cosmos et contient une substance scientifique, ses préceptes sont religieux. Le Dr Bucaille[1] le rappelle en  ces termes : « Le Coran n’est pas (…) un livre ayant pour but d’exposer certaines lois de l’univers » mais il a au contraire « un but religieux » que ce n’est qu’à « propos de descriptions de l’Omnipotence divine que des invitations à réfléchir sur les œuvres de la création sont adressées  aux hommes. »
 
En effet, le Coran comporte certains aspects scientifiques « absolument conformes aux connaissances scientifiques modernes », attendu bien sûr qu’il faille « distinguer la théorie scientifique et le fait d’observation dûment contrôlé. » Le déplacement du soleil à travers la galaxie, la notion d’orbites pour la lune et le soleil, l’origine des eaux souterraines  sont quelques unes des récentes découvertes auxquelles le Coran faisait clairement allusion il y a déjà quinze siècles dans les versets 36, 38 ; 36, 40 et 39, 21. [2]Ce sont autant de preuves que le Coran n’est pas une œuvre humaine mais bien plutôt divine.  C’est à cette conclusion que  le Dr Bucaille parvient : « Si un homme était l’auteur du Coran, comment aurait-il pu, au VII ième siècle de l’ère chrétienne, écrire ce qui s’avère aujourd’hui conformes aux connaissances scientifiques modernes. »
 
Le Coran, outre ses données scientifiques, renferme une législation qui pourtant ne regroupe qu’un peu plus de deux cents versets sur plus de 6000. Ces versets prescriptives constituent un message qui s’adressent aux humains à seule fin de leur service de guidance (hidâya) dans leur vie terrestre et de leur indiquer, par la même occasion, les limites qu’il ne convient pas de transgresser (hudûd Allah). Ces prescriptions législatives s’insèrent dans les versets ayant pour objet l’Unicité de Dieu et de la Foi en général. Elles sont accompagnées de l’annonce du Jour dernier suivi du jour  du Jugement. Ainsi, la révélation joint la loi à la foi. Leur jonction est profonde.
 
L’exigence de la loi législative, qui traite du comportement des humains, n’impose pas pour autant une lourde tâche à accomplir. En effet, dans particulièrement trois versets, elle nous éclaire sur le fait que Dieu est Indulgent et Compatissant à l’égard des humains, Ses serviteurs. A ce sujet, le Coran stipule : « Dieu n’impose rien à l’âme qui soit au-dessus de ses moyens. » (S.2, 286) et « Dieu tient à vous faciliter l’accomplissement de vos devoirs religieux et non pas à le rendre difficile. » (S.2, 185) et « Dieu veut alléger certaines de vos obligations, sachant bien que l’homme a été créé faible »  (S.4, 28)
 
Le spirituel se conjugue avec le temporel dans la Loi islamique. Celle-ci établit un équilibre entre les deux aspects des besoins humains. Il existe une harmonie entre ceux des besoins sociaux et ceux du corps entre la matière et l’esprit. A ce sujet, Voici ce qu’en dit Léopold Weiss[3] : « Au début, je fus un peu déconcerté de voir le Coran se préoccuper non seulement de choses spirituelles, mais aussi de nombreux aspects temporels ou même triviaux. Mais je finis par comprendre que si l’homme, avec son corps et son âme constituait une unité intégrale comme l’Islâm le soulignait, aucun aspect de la vie ne saurait être trop « trivial » pour échapper à la compétence de la religion. Cependant le Coran ne perdait pas une occasion pour rappeler que la vie de ce monde n’était qu’un degré dans le cheminement de l’homme vers une existence plus élevée et que son objectif final était de nature spirituel. » L’Islâm est bien la religion du juste milieu, la religion médiane.
 
L’exactitude historique du Coran montre aussi qu’il est l’émanation de Dieu. Ainsi, les événements et les récits rapportés par le Livre de Dieu corroborent effectivement les faits historiques. Nous signalerons quelques périodes historiques, en guise d’illustration, qui ont été confirmées par les découvertes contemporaines. Il en est ainsi de la présence des fils d’Israël à Canaan alors que l’Egypte était son ennemi ; les deux déportations des fils d’Israël ; le conquêtes menées par Cyrus le Perse (Dhû al-Qarnayni) qui avait quitté son pays en direction du Nord, de l’Est et de l’Ouest . Il avait bâti un mur d’airain pour empêcher le dangereux déferlement des hordes sauvages et avait traversé la passe du Caucase ; la rupture de la digue de Maârib, au Yémen. Elle avait annoncé la fin de la prospérité matérielle des habitants de ce pays.
 
Ce qui atteste encore que la révélation est d’origine divine, ce sont les prophéties infaillibles qui y sont contenues. Ainsi, en l’an 614, les Perses, idolâtres, avaient infligé une cinglante défaite aux monothéistes de Byzance. Dans ce contexte, le Coran avait annoncé que dans un délai de 3 à 9 ans, les Byzantins prendront leur revanche et Battront l’armée perse. « Les Byzantins ont été vaincus, dans la contrée voisine, et après leur défaite, ils seront vainqueurs, dans quelque années (bid’i sinîn)[4] … » (S.30, 1 à 4)
 
A l’époque du Prophète (p.p), cette prédiction paraissait improbable du fait que la Perse était fortement armée et avait en face d’elle une Byzance connue par sa faiblesse militaire et qui perdait de plus de terrains face à cette ennemie. Cependant, avec l’arrivée d’Héraclius à la tête du pays, Byzance s’était fortifiée militairement et, en 623, avait battu la Perse. Les Perses avaient connu ensuite défaite sur défaite.
 
Ce qui a pourtant le plus impressionné les Arabes de cette époque avait été la rhétorique du Coran. Les Mecquoise étaient pourtant accoutumés à l’éloquence de leurs poètes. Chaque année au jour du marché, la Mecque réunissait les plus grands poètes de la Péninsule arabique. Des joutes oratoires étaient organisées. En dépit de cette qualité oratoire, aucune personne n’avait été en mesure de relever le défit lancé par le Coran, celui de produire ne serait-ce qu’une seule sourate similaire à la sienne.
 
Il est certain, par des récits rapportés de l’époque du Prophète (p.p), que les Arabes, y compris les ennemis les plus acharnés de l’Envoyé de Dieu (p .p), demeuraient méduser, ébahis, sans voix, après avoir entendu la récitation du Coran. Ils ne pouvaient pas rester insensibles devant tant d’éloquence aussi parfaite. Ils étaient séduits, parfois fascinés par le rythme des versets coraniques.
 
Comment ce Coran fascinant se définit-il comme étant le « Livre de Dieu » et la « Parole de Dieu » ? Et quel est le Message qu’il adresse aux humains ?
 
L’Autre accuse le Coran d’avoir plagié la Bible parce qu’il reprend les mêmes écrits que le précédent livre céleste. Il ne serait pas le même Dieu s’Il n’avait pas communiqué le même enseignement aux trois religions monothéistes. Il se trouve que le Coran n’est pas seulement la continuation des Livres antérieurs. Il ne renie pas pour autant leur contenu. Cependant, tout en confirmant le Message essentiel, – il les réactualise donc – , il se démarque de leurs déviations. Mieux encore, il les corrige et apporte des éléments complémentaires. Le Coran parachève ainsi les prescriptions divines de sorte que la dernière révélation convienne à toute l’humanité, à tous les hommes sans distinction de race, de couleur de peau, de langue, de pays et d’époque.
 
Le Message céleste peut être résumé en quatre points :
 
1 – L’Existence et l’Unicité de Dieu (At-Tawhîd) : Dieu est Un sans aucun associé. Il existe de toute éternité. Rien ne peut L’égaler ni Lui ressembler. Il possède les Attributs de perfection. Al-asmâ al-husnâ.
 
2 – Les hommes : Dieu a créée les hommes. Il en a fait des vicaires sur terre (khalîf plu. Khulafâ). A cet effet, Il les a doués d’une intelligence et dotés d’une raison qui leur permet de déterminer le bien et le mal. Il leur a accordé la liberté du choix. Pour cela, ils assument la responsabilité de leurs actes. Dans ce contexte, Dieu les met constamment à l’épreuve et s’assure si Ses créatures humaines demeurent fidèles au pacte primordial.
 
3 – Les messagers de Dieu aux hommes : Dieu a, depuis la création d’Adam, envoyé des prophètes à tous les peuples de la terre. Parmi les plus connus, citons Noé, Abraham, Moïse, Jésus et le dernier d’entre eux Muhammad. Le tawhîd (l’Unicité de Dieu) et l’essentiel des enseignements ont été révélés à tous  les envoyés de Dieu.  Ces messagers rappellent aux hommes leurs devoirs vis-à-vis de leur Créateur. Ils leur dictent un mode vie conforme à la Volonté de leur Seigneur. Chaque fois, Dieu actualise les principes de Son message mais les différencie en fonction des évolutions intellectuelles et sociales de l’humanité. Le Coran, dernière révélation, se justifie parce que les hommes des différents âges antérieurs à l’époque du Sceau des prophètes (p.p) n’ont pas su préserver la pureté du Message originel. En dernier lieu, Dieu dit qu’il n’y a pas une autre religion que celle de l’Islam. Ce dernier concept est souvent traduit par « soumission ». « S’en remettre à Dieu » serait probablement plus adéquate, plus conventionnel et plus près de la vérité.
 
4 – Le Jugement des hommes : Dieu a déterminé la mort de chacune de Ses créatures humaines depuis l’aube de l’humanité jusqu’à la fin  du monde. A ce moment, tout l’univers sera détruit, aucune âme ne restera en vie. Ensuite, tous les hommes, là où ils se trouvent, seront ressuscité, c’est-à-dire qu’ils reviendront à la vie pour être jugés selon la valeur de leurs actes accomplis tout au long de leur existence terrestre. Après quoi, ils iront soit au Paradis, soit en Enfer selon leurs actes bons ou mauvais.
 
Le Coran fait connaître aux hommes la Volonté de Dieu. A cet effet, il leur indique la voie à suivre, celle du droit chemin (tarîq al-mustaqîm), celle qui se conforme à Ses directives, Ses préceptes, Ses principes, Ses valeurs et Ses orientations.
 
Cette voie et ce chemin, le Coran ne les présente pas de façon irrationnelle ou arbitraire. Il fait tout au contraire appel à la conscience humaine, et se présente comme une « lumière » venant confirmer, préserver et orienter « une autre lumière », la conscience du bien et du mal qui se trouve dans le cœur de chaque homme. Le Coran demande aux hommes de réfléchir, de méditer sur Ses enseignements et Ses règlements, sur le monde qui les entoure, sur l’histoire des hommes sur Terre.
 
Examinons à présent les principaux thèmes du Coran. Le contenu du Livre  peut être classé en cinq groupes thématiques :
 
1) Le Coran contient des descriptions d’éléments de la création. Celle-ci n’est pas marquée négativement, mais constitue un ensemble de « signes » dont l’agencement et les lois témoignent de la Présence du Créateur, du plus grands des législateurs.
 
2) Le Coran invite également ses lecteurs à considérer l’histoire des hommes, dont il narre certains événements, liés à la vie des peuples passés. Ces écrits témoignent quant à eux d’un  sens de l’histoire des hommes et de l’existence d’un Dieu qui  guide les hommes, les honore et parfois anéantit ceux d’entre eux qui agissent mal.
 
3) Le Coran décrit aussi cet au-delà auquel il invite le lecteur à croire, l’au-delà où  chacun sera rétribué pour ses acte terrestres. Il décrit des scènes du Jugement. Il brosse des tableaux  du Paradis tout en précisant que « nul ne sait ce qui y a été caché comme bonheur », laissant entendre que ce ne sont que des approches à l’égard de l’esprit de l’homme. Enfin, il décrit les supplices, les douleurs et les horreurs de l’Enfer.
 
4) Le Coran contient encore des règlements juridiques, en petit nombre, environ 3% des versets du Coran traite du droit. Il s’y trouve des principes du droit cultuel, matrimonial, familial, successoral, pénal et interétatique.
 
5) Le Coran, enfin, entreprend de discuter avec ceux qui ne croient pas à ses enseignements : avec les polythéistes, avec les juifs, les chrétiens, et avec les hypocrites (des hommes à l’époque du Prophète (p.p) se déclaraient musulmans pour des raisons sociales, mais ne l’étaient pas au fond d’eux-mêmes.
 
Ce n’est pas cette perception que la presse occidentale a  du Coran.  Nombreux sont les journalistes qui ne connaissent le noble Livre qu’à travers les actes commis par des criminels qui agissent au nom de l’islâm ou à la suite de lectures rapides non pas du Coran lui-même mais de quelques articles traitant superficiellement de questions islamiques.   En exposant de fausses connaissances de la religion des musulmans, la presse écrite ou télévisée entretient la mauvaise foi des gens en embrasant le feu dans les débats publics. Ces néophytes de l’islam, qui s’érigent en mufti, citent des versets extraits de leur contexte avec, de surcroît, une traduction douteuse, confondent le hadît, parole du Prophète (p.p) avec le Coran, Parole de Dieu, ne distinguent pas entre le Texte sacré et le comportement de l’individu, inventent même des versets coraniques pour servir la mauvaise cause qu’ils défendent, Cette attitude journalistique est souvent voulue dès lors qu’elle projette de présenter l’Islâm de façon à justifier sa condamnation et à faire dire au Coran le contraire de ce qu’il veut dire pour mieux le stigmatiser arbitrairement.  Elle tourne systématique le dos à la philosophie du vivre ensemble.
 
Ces informations pernicieuses et ces analyses controversées, contraires à toute démarche intellectuelle et rationnelle, tentent à perpétuer certaines idées préétablies  telles que celles qui font de l’Islâm une religion intolérante préconisant la violence, opprimant la femme, haineuse envers les occidentaux, incompatible avec la modernité et d’autres insanités du même genre.  Cette orientation idéologique, au service de la suprématie de la culture de la race blanche sur les autres cultures, contribue à mieux façonner un courant de pensée et un inconscient collectif défavorables au Coran et au véritable visage de l’Islâm qui en découle.
 
Pourtant, le Coran met en garde ces plumitifs contre leur raisonnement fallacieux. Il est certes un Livre de guidance mais qui attire l’attention du lecteur ou de l’auditeur que sa mauvaise lecture ou sa défectueuse interprétation pourrait l’égarer loin du chemin de la rectitude. « Dieu égare bon nombre de mortels, en dirige autant vers leur salut éternel. » (S.2, 26). Or, ce verset ne peut-il pas s’adresser à ces fauteurs de médisances à l’égard du Coran et de l’Islâm tant il est vrai qu’ils pervertissent leur Message et, partant, sèment le désordre dans les esprits et au sein des lecteurs non avertis. En effet, la suite du verset précise : « En vérité, Dieu n’égare que les êtres pervers qui violent le pacte qu’ils avaient conclu avec Lui, qui rompent les liens qu’ils avaient ordonné de maintenir  et qui provoquent le désordre sur la terre. » (S.2, 26 et 27)
 
En leur qualité d’hommes et de femmes sachant manier la plume et la parole, le Coran les invite à la réflexion, à la médiation et au raisonnement objectif. Telle est la méthode de lecture préconisée par le Livre de Dieu : « Que ne méditent-ils pas le Coran ? Auraient-ils les cœurs complètement verrouillés ? » (S.47, 24) ; « Ne méditent-ils donc pas la Parole de Dieu ? » (s.13, 68) « Mais les cœurs des impies restent, à l’égard du Coran, plongés dans l’erreur, sans compter d’autres méchantes  actions qu’ils n’hésitent pas à accomplir. » (S.23, 63). A ces gens qui déforment la vérité, et l’enveloppent sinon de méchancetés du moins de mensonge ou d’ignorance, la révélation coranique leur dicte la voie à suivre : « Voici un Livre béni (le Coran) : Nous l’avons fait descendre sur toi (le Prophète) afin que les hommes méditent ses versets, et que réfléchissent ceux qui sont doué d’intelligence. » (S.28). Cependant, le Coran ne se lit pas comme on lit un roman policier ou même un essai. Il demande plus de concentration et de réflexion.
 
Le présent article n’a pas la prétention d’approfondir la connaissance du Coran mais il se propose d’aboutir à un  terrain où il est question d’attirer l’attention particulièrement des non-musulmans de manière à gommer les incompréhensions, à réfuter les préjugés et à réduire les espaces qui les séparent des hommes dont la culture est différente de la leur.
 
Rappelons que le Coran n’est pas un plagiat de la Bible. Il n’a pas reproduit les événements et les récits bibliques en y effectuant quelques correctifs. Il faut comprendre plutôt que son message révélé par le même Dieu s’adresse à tous les peuples de l’humanité passés, présents et futures. C’est celui que les prophètes, avant le dernier d’entre eux, ont adressé aux hommes et aux femmes de leur époque respective, à savoir l’Unicité de Dieu. Le Coran rappelle le contenu de ce message universel et c’est pourquoi il se définit comme un Rappel. « Il (Dieu) a établi pour vous, en matière de religion, ce qu’Il avait établi à Noé, ce que Nous ne te révélons à toi-même (au Prophète), ce que Nous avions prescrit auparavant à Abraham, à Moïse et à Jésus. » (S.42, 13). Le Coran, plutôt que de le considérer, imparfaitement et injustement, comme « une mauvaise reproduction des anciennes Ecritures », il faut y comprendre d’abord que c’est un rappel des révélations précédentes et ensuite que ce rappel s’adresse aux humains collectivement et individuellement. Il tend à amener l’homme à se connaître lui-même en le liant à la connaissance de Dieu car l’être humain a été façonné à l’image de Son créateur qui, de surcroît, lui a insufflé de Son Esprit. Il s’ensuit qu’en lisant méthodiquement le Coran, le lecteur doit avoir à l’esprit que ce Livre s’adresse à lui personnellement afin qu’il parvienne à une connaissance de soi.
 
Le Coran s’adresse à l’intelligence de l’homme, qu’elle que soit la zone géographique où il vit, la nature de la culture qu’il pratique et l’époque où il évolue. Il revêt, de ce fait, un caractère universel. Tout son contenu véhicule un Message qui s’adresse à chacun des êtres vivants à travers le temps et l’espace. Aussi, le lecteur ne doit-il pas circonscrire les événements passés rapportés par le Coran à l’époque où ils se sont  produits mais de relever essentiellement en chacun d’eux le message présent et actuel qui le concerne. A chaque événement et à chaque circonstance, il doit se pose la question : Que veulent-ils me communiquer à l’époque où je vis ?
 
Nous reprenons cette citation de Bonaud Christian : « Il faut lire ce texte (le Coran), non pas comme un livre d’histoire dans lequel on chercherait la trace d’événements du passé, mais comme un livre d’humanité dans lequel l’histoire elle-même n’a de valeur que dans la mesure où elle permet de former l’homme d’aujourd’hui et de demain. » C’est tantôt un appel à se parler respectueusement les uns aux autres quand nous lisons ce verset qui enjoint aux croyants à ne pas s’adresser au Prophète (p.p) en haussant la voix ; c’est une indication pour chaque personne de faire preuve de modestie et d’humilité face à la sagesse recelée dans les décrets divins, en approfondissant la compréhension de la lecture de l’histoire de Moïse et de Khidr. C’est dire que chaque fait coranique comporte un enseignement ayant pour objet la réforme de soi.
 
Le Coran est donc le Livre dont le but consiste à guider les hommes à travers les âges et les espaces. Il contient, à travers les événements, le récit des prophètes et l’ensemble de son contenu, un message destiné à chacun de nous. Le lecteur doit se pose chaque fois la question : Que veut me dire le Coran à moi personnellement et à l’état actuel du développement de l’histoire et du progrès. C’est pourquoi, chaque fait rapporté par le Coran ne doit pas être circonscris à l’époque où il se déroule. Il convient, en conséquence, de lui donner un sens universel.
 
 
 
 
 
 
 
           
 
 
 
 
 
           
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
[1] Dr. Bucaille : La Bible, le Coran et la science. Seghers, Paris, 1976.
 
[2]  « Et le soleil qui vogue vers le lieu qui lui est assigné, suivant l’ordre établi par le Très-Puissant, l’Omniscient. » (S.36, 38) ;
 
« Et le soleil  qui ne saurait rejoindre la lune ni la nuit qui ne saurait devancer le jour, chaque astre devant voguer sur l’orbite qui lui est assignée. » (S.36, 40) ;
 
« Considère comment Dieu fait descendre l’eau du ciel et comment Il la répartit sous terre en sources jaillissantes, pour faire germer des plantes de diverses espèces… Certes il y a dans ce phénomène matière à réflexion pour les hommes doués d’intelligence. » (S.39, 21)
[3] Le chemin de la Mecque, Ed. Fayard, 1976
[4] Bid’a sinîn, cette expression, traduit par quelques années, se réfère à une période qui se situe entre trois et neuf ans.
 

5 Commentaires

  1. avant tout je remercie celui qui a écrit ce texte, mais il faut que je mettes mon mais l’essentiel n’a pas été dit, Dieu dans le livre sacré a fait allusion au Talmud que les sionistes ont commencé à rédiger a peu près en l’an 486 avant jc sous la direction d’Ezra, et les penseurs israélites ont continué à écrire même après jc, même après Mohamed 3alayhi essalem, talmud d’ou est extrait les protocoles des sages de Sion pour que les sionistes gouvernent le monde.
    Dieu parle du talmud dans al Bakara « aladhina yaktoubouna al kitab bi ayedihim, thouma ya qoulouna inahou min 3indi Allah »
    et par les protocoles des sages de sion les sionistes veulent faire des autres nations des peuples sans Dieu ou des peuples associatifs, savez vous monsieur Gaid que le « thruh forqan » ou si vous voulez « forqan al haq » a été rédigé.
    n’oubliez pas aussi que le wahabisme a été installé par l’Angleterre et qui dit l’angleterre dit la franc-Maçonnerie-illuminati, et à vous de tirer les conclusions que vous voulez, lisez la lettre du sioniste Albert Pike écrite au sioniste Mazinni.
    ou vous voulez que la théorie de l’évolution du sioniste Darwin trouve encore son chemin.
    lisez les protocoles monsieur Gaid des ayates du Qoran qui dénonce  » al ifsad oua moufsidine » qui ont mis en pratique la théorie du chaos selon les recommandations des protocoles
    lisez « the pawn in the Games » de William Guy Car.

  2. Jamais au par avant, un musulman n’avait posé cette question parce que nos parents et ceux d’avant connaissaient la réponse.
    Le coran est la parole de dieu.
    Merci

  3. Les juifs et les sionistes et les faux israélites ne régner ont pas une seconde fois. C’est écrit.
    De vous a moi, là fin est extrêmement mais vraiment extrêmement proche…
    Lisez la controverse de son de Douglas Reed. ..vous allez vomir…mais c’est écrit dans le coran que ce sera ainsi…tout ce qui se déroule actuellement est écrit. ..un vrais test pour nous….on s’est écarté de l’essentiel….
    L’Islam à été judaisé. On fous sur le terrestre et on a oublié que mata3 edounya il a ghoror…
    Billahi lillahi minhou wa ilayhi

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