Le tête de Turc met à mal le ‘scripte’ servi ad nauseum

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Rachid Ziani-Cherif
Le référendum du dimanche 16 avril en Turquie a sonné le glas de la supercherie occidentale et provoqué par voie de conséquence la levée de boucliers à l’unisson chez tous ceux qui l’exemple de la Turquie reste au travers de la gorge, et qui ne pouvant se l’avouer, surfent sur des peurs sous traitées et alimentées. C’est connu depuis longtemps plus le mensonge est Gros et ‘remit’, plus il a des chances de passer, et convaincre, surtout ceux disposés et fougueux de l’être pour des raisons qui leur sont ‘propres’.
Les auteurs de cet éveil de conscience en hibernation qui nous vendent leur ardeur à défendre les libertés et les valeurs universelles, au gré de croisades ‘des temps modernes’, contre ‘l’autocratie’, ‘la dictature’ et le déni des droits qui s’installent an Turquie, semblent atteints d’amnésie unipolaire, d’un temps où ils  cohabitaient et coordonnaient étroitement avec la tyrannie implacable, depuis Ata Türk jusqu’à la flopée des putschistes qui lui succédèrent et écumèrent le pays, à l’image de Kenan Evran. Cette prise de conscience soudaine nous interpelle sur un certain nombre de points:
1–  Pour être un tant soit peu crédible, il faudrait que la condamnation de la dictature ne soit pas sélective, elle doit être constante, quelque soit son auteur et d’où qu’elle vienne, on ne marchande pas avec les valeurs et les principes de bases, et aucun prétexte ne saurait justifier les ‘dérogations’,  tout comme la condamnation ne se conjugue pas au teintes des appartenances, des slogans et des chapelles, les principes ne doivent pas être ‘idéologiquement’ motivés, Le bon Dieu dans sa grandeur à interdit l’injustice, le mensonge, dans l’absolu, Il n’a donné de cheque à blanc à personne, même pas à ses prophètes.
2– On reproche à Erdogan, de ne pas être le démocrate parfait, je me demande qui l’est ? Personne ne prétend qu’il est l’incarnation de la démocratie d’Athènes, ou le messie des temps modernes,  par ailleurs, peut on nous citer un seul président dans toutes ces contrées dite démocrates, qui le soit? Pourquoi donc cette fixation et exigence platonique à vouloir juger l’homme exclusivement sur des standards d’exemplarité  et de laboratoires qui n’existent pas dans le monde où on vit ? N’est ce pas hypocrite, de la part de ceux qui brandissent  ces fallacieux arguments  pour cacher le véritable motif derrière cette levée de bouclier contre la Turque, et non Erdogan, qui n’est qu’un subterfuge pour personnifier les attaques ? Le motif réel qu’ils peinent à voiler, et tant douloureux à dévoiler,  est bien ailleurs, mais ce qui importe pour eux c’est de nous vomir puis régurgiter et resservir la sauce, jusqu’à ce quelle devient ‘facts’, et alors on entendra à l’unisson le refrain « la dictature qui asphyxie la Turquie sous  Erdogan l’islamiste, le sultan, le totalitaire», et pour faire vrai, on trouvera bien des de braves opposants sorti tout droit des geôles ottomanes, pour raconter les affres de leur descente aux enfers d’Erdogan, et nous disserter sur la dictature  et son lot de fraude et pourquoi pas des massacre pour faire encore plus vrai, un genre réchauffé du fameux ‘shock and awe’.
3– Certains vont jusqu’à ‘ne pas voir de différence’ entre  un homme élu ( pas un Saint, ni un ange) par son peuple à plusieurs reprises, qu’on peut ne pas aimer ou l’avoir en sympathie, ou qu’on soit bercé par ‘ses illusions’, peu importe, il est le président des turcs et c’est à eux qu’il  incombe de choisir celui qui les représente et traduire leur espérance,  élu  dans des élections plurielles, sans bruits de bottes pour forcer les ‘électeurs’ comme c’est le cas dans bien des pays ‘immunisés’ contre pareilles critiques et condamnations, comment peut-on le comparer à des dictateurs sanguinaires venu sur dos de blindé et à coup de massacres ‘live’ par milliers d’innocents!
4– Je comprends ceux qui sont aveuglés  et motivés de relents idéologiques et de haine viscérale si promptes à dresser pareils tableaux cauchemardesque de la dictature en marche en Turquie et des massacres qu’on ne trouve que sur les pages,  les ondes et les chaines TV de média des milles collines, aussi bien occidentales qu’arabes, tout en distribuant  gracieusement leur satisfecit à Damas, le Caire, Alger et  ailleurs.  Mais je ne comprends pas ceux qui n’ont aucune affinité ni de commun avec ces crieurs des temps modernes, et pourtant s’alignent étrangement avec ces échos des caniveaux.
5– Je comprend ceux qui craignent la dérive autoritaire et l’accaparement du pouvoir entre les main d’un seul homme, même légitimement élu, on ne saurait trop mettre en garde contre le pouvoir absolu qui corrompt absolument, j’aurai adhéré à cette crainte de la dérive autoritaire et dictatoriale du pouvoir en Turquie, comme l’ont exprimé certains, accusant Erdogan de s’ériger en leader populiste, si ces élections et celles qui les ont précédées se sont travestit en mascarade, avec un désistement générale du peuple, une participation trop faible, une fraude massive, ou une mainmise de fer pour imposer un choix, chose que très peu de gens sensés se hasarderait à proférer, ajouté à cela, les résultats étriqués fort révélateurs de la maturité du peuple turque qui ne signe pas à blanc, et ne constitue pas un bloc monolithique, ce qui montre on ne peut mieux que le peuple est conscient des enjeux, et à même de se rectifier auquel cas il constaterait qu’on l’ai dupé. Un peuple qui est descendu dans les rues risquant sa vie pour protéger son gouvernement légitime et civile, face à des blindés et des avions de chasse, est à même de se redéployer si nécessaire pour faire échec à l’autocratie ou la dictature si elle venait à lui être imposé, même par un président élu.
6– Le peuple turc a participé dans sa majorité 85% dans ce referendum, avec à peine 51% de oui, peut on parler de set up? Le Hic, est que ce score ayant privé les objecteurs de conscience sélective, de l’aubaine des  99.99 qui aurait conforté leur ‘scripte’ ( suffrage qu’il acceptent par contre dans les pays de dictature coquine), un taux  équilibré, qui ne conforte pas la thèse des républiques bananières,  alors à défaut, on fait appel au génie du volte face, pour décrire ce score  d’« étriqué et truqué », en un mot, que ce soit les 99% ou les 51, l’argument est déjà prêt pour ceux n’acceptent rien de moins que la ‘restitution démocratique’ sous les chenilles des Ata Türk des temps modernes.
7– On accuse le président de s‘imposer en Sultan (par referendum et choix libre) et le peuple d’inconscience, d’ignorance voire de masochisme, mais qu’aurait-on dit, si le score aurait été en défaveurs de ces amendements de la constitution? Le peuple Turc serait par magie devenu ‘républicain, conscient et libre’ en ayant « déchu » les aspirations impériales du Sultan Erdogan,  on aurait entendu parler de Grand peuple turc qui donne une leçon de démocratie au dictateur! Chercher l’erreur ! Maintenant que le peuple a choisi, et que d’autres viennent en salve lui signifier qu’il s’est trompé, va-t-on assister à un remake de chez nous et d’ailleurs, où ceux qui n’ont aucun droit, viennent « crasher » ces bulletins de vote et imposer leur volonté ‘républicaine’ à dos et au lit des Nazaresses?
Enfin pour clore, il est bon de rappeler à ces officines ‘occidentales’, françaises surtout, à l’origine de ce tollé démocratique ( le reste n’est que l’écho indigène), tant jalouses de la préservation  des valeurs universelles, comprendre occidentales exclusivement, faut-il leur rappeler leur plate ‘insensibilité’ aux dérives sanglantes et dictatoriales des gouvernants bouchers à l’image entre autres des Sissi, Bechar, Nezzar, et avant eux de Ben Ali, Moubarak…pour ne pas dire leurs plus grand LEGITIMEURS, par milles et un stratagèmes, et qui montent maintenant sur leurs grands chevaux pout critiquer, condamner et diaboliser la ‘DERIVE’ turque. Nul n’est dupe au point d’ignorer que ce qui dérange en Turquie ce n’est ni la dictature, avec laquelle cet Occident s’est tant acoquiné, ni les dérives, qu’il a appuyé et bénit,  à l’instar d’une Alliot Marie, qui s’est proposée volontaire pour un largage de ses forces pour mater la racaille qui menaçait leur porte étendard de la Démocratie universelle, en la personne du sinistre Ben Ali qui avait transformé la Tunisie en véritable Goulag à ciel, ouvert. Ce qui reste au travers de la gorge cet Occident, c’est que la Turquie se légitime chez-elle, et n’a pas besoin de compromission et de son satisfecit, sans pour autant être naïf au point de cautionner tout ce qui se fait en Turquie. C’est une expérience humaine, et c’est au peuple de dire son mot en toute souveraineté. Le  pire dans tout cela, aux yeux de ses détracteurs, c’est que cette Turquie, a les moyens de dire non et de poursuivre son bonhomme de chemin, c’est ce crime de lèse majesté, que l’occident ne pardonne pas à la Turquie d’aujourd’hui, lui habitué à donner des ordres et être obéit à l’œil.
 

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