Les peuples vigilants mettent en échec l’impunité, le déni de mémoire et l’injustice

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Rachid CHERIF-ZIANI
La tyrannie ne dort pas, elle somnole, elle est au aguets et attend l’occasion pour prendre sa revanche et se venge, même quand elle semble en difficulté. Une relâche de la part des peuples, et là voilà de nouveau remise sur selle, pour faire son come-back, l’exemple de l’Egypte n’est pas si loin, ceux qui ont cru s’être débarrassé de la tyrannie, après la chute d’une de ses têtes, ont en payé le lourd tribut, cela n’a été qu’un remodelage de passage et de circonstances, pour faire place à une continuité encore plus meurtrière, et ceci se perpétuera partout ailleurs tant que leur plasma nourricier persiste, que constitue le pays  profond qu’il sont façonné, irrigué et enrôlé, aussi bien dans l’administration, la Justice, la Sécurité, les médias, la finance, tous indexés et fidèles à cette tyrannie.
Le même tableau se répète partout ailleurs dés lors que la vigilance ‘rend les armes’ de sa dynamique, ou dort sur ses lauriers éphémères, en Argentine elle faillit se réveiller au gout amère de la révolution confisquée, sauf que le peuple argentin en a décidé autrement, aux milliers de victimes des disparus, un demi million de citoyens sont sorti pour se solidariser avec les mères de la place de Mai, et marcher dans les rues, battre le pas, et exprimer haut et fort leur refus de la réduction des peines des bourreaux. Cela a commencé suite au verdict, rendu le 2 mai par la Cour suprême, qui permet une réduction des peines de prison des anciens tortionnaires (1976-1983). Le peuple ne l’entendit pas de la même oreille, en faisant entendre sa voix et sa volonté, par un « grand rugissement » : «plus jamais», agitant dans la nuit autant de foulards blancs.
Sa voix a trouvé écho et respect, dans l’enceinte du peuple (dument mandaté)  en deux jours de sessions consécutives et sous la pression populaire, les députés puis les sénateurs l’approuvent à la quasi-unanimité un projet de loi interdisant l’application du 2×1 aux crimes contre l’humanité et le soumet en urgence, qui prévoit la réduction de peine.
A cet effet, Horacio Verbitsky, président du Cels (Centre d’études légales et sociales) remarque que « Le risque a été circonscrit, mais pas totalement éliminé. «Il ne l’est jamais », souligne t-il, en précisant que le processus de mémoire et de justice argentin n’est pas linéaire, il est fait d’avancées et de reculs, de zigs et de zags. Il faut le voir en termes historiques. A plusieurs reprises on l’a cru étouffé, enterré. Mais toujours il a trouvé sa voie, malgré des contextes parfois contraires.»,  «C’est ce qui rend le processus de mémoire et de justice argentin unique au monde, explique Estela de Carlotto, la présidente des Grands-mères de la place de Mai et icône nationale. La base de cette revendication s’appuie sur le peuple, toujours et encore aujourd’hui. Il doit toujours rester vigilant. »
Comment ose t-on chez nous,  aller de l’avant, bâtir un Pays en miettes, faire notre deuil et passer à autre chose, tout en  bafouant et criminalisant  la mémoire, et en réprimant ceux qui veulent  l’éveiller ?! Un fleuve, plutôt un océan sépare Alger et Buenos Aires, et ne pourra être franchit que lorsque la justice et la vérité reprennent leur droit.
 
Source Libération.fr

1 COMMENTAIRE

  1. bonsoir;
    oui malheureusement c’est ce qui se passe chez nous ,la légitimité a été confisquée par la force des armes.s’en suivirent tous les maux qui rongent les sociétés pourries tel la médiocrité ,la fraude ,la mauvaise gestion ,les détournements de fonds,,l’injustice le clientélisme ,régionalisme l’accaparation oligarchique du pouvoir et par conséquent le retardement de l’avancée du pays pour lequel se sont sacrifiés des centaines de milliers de gens honnêtes.cependant les hauts responsables dans notre pays se contentent des avantages et des privilèges qui leur sont accordés ne se souciant aucunement du devenir du pays.hélas Benmhidi Zabana Souidani et les autres ne se sont pas sacrifiés pour voir leur pays mené par une poignée d’incompétents qui voit en le pouvoir une GHANIMA qu’il ne faut pas lacher.

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