Pourquoi nous sommes devenus haineux ?

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Abdel Adel
Quand un peuple est trahi par les siens,désabusé par son « élite », floué dans sa sincérité et la confiance qu’il a naïvement investi dans ses ( faux) dirigeants,écrasé par une bureaucratie stalinienne ,un despotisme féroce et une dictature pernicieuse,il fini par se métamorphoser et adopter des attitudes de  » Takhti rassi ».

Nous sommes en plein dans la conspiration des brebis ( sehabe echita) qui, la nuit tombée, ouvrent la porte au loup pour lui désigner la victime à dévorer en espérant ne pas être la prochaine,car le seul langage du régime et son pouvoir est le bâton et la bastonnade. On ne parle pas, on tabasse.
Qui osera alors se sacrifier, sacrifier ses enfants et sa famille pour un idéal,une dystopie, un cauchemar, sachant que ceux qui survivront n’auront aucune pitié pour eux et les écraseront comme on a écrasé ceux qui les ont précédés.
Que reste-t-il alors?
Presque rien ou tout simplement rien comme valeur, sauf la haine comme sentiment et héritage commun.
La haine est devenue le lot entier de tous les jours.
Les gens ( nos jeunes surtout) ont appris à désaimer.
Quand on ne leur offre même pas l’espérance comme raison d’exister, il ne leur reste que la haine comme plan de charge.
Ils se surprennent à détester le voisin, le parent, l’ami qui s’obstine à vivre ou à survivre malgré eux et contre tous.
Le loisir consiste alors à vouloir chiper l’air que le voisin respire, la lumière qui brille dans les yeux de l’ami et le misérable sourire du père, du frère y compris la mère.
On ne rit plus, on ne sourit plus, car la laideur, l’abjection et l’hideur ne l’autorisent plus.
Il faut puer, être mauvais et plus carnassier pour prétendre au  » respect » et à la « reconnaissance » dans la société déconstruite.
Dans cette Algérie « déboussolée »,il ne reste que la haine comme horizon de vie pour une jeunesse sans objet de son vivant, sans identité une fois noyée par les flots des mers et dévorée par les poissons.
Ce système est une usine ultra-moderne pour la fabrique et la production des chapes d’obscurité qui noircissent nos consciences.
Nos âmes sont devenues noires et se réjouissent de leur noirceur.
Chacun s’emploie de son mieux à être plus vilain que les autres.
Le seul trait commun à presque tous est la laideur de notre âme corrompue qui est le levain fertile de notre solitude et notre isolement.
Il n’existe alors que sois et sa petite personne.
Chacun se délecte du malheur de l’autre et même de l’imminence de sa mort au point où on ne se rend même pas compte que la disparition de quelqu’un ,nous ampute du peu d’humanité qui nous reste…..mais on s’en fout apparement car la préoccupation bestiale l’emporte sur la raison.
Voila ce que nous sommes devenus en 54 ans.
Des humains haineux ,au caractère reptilien.

8 Commentaires

    • Mon cher Madjid,
      Le peuple Algérien est comme tous les peuples de la planète.il aspire à vivre en paix,dans la dignité et le respect.pour ce faire,l’élite aux commandes doit être sincère,honnête,digne de confiance et compétente pour entreprendre l’innovation sociale.
      Il y’a de mon point de vue un énorme décalage entre la maturité du peuple Algérien et l’immaturité de la pseudo élite.
      Les pouvoirs et les oligarchies disparaissent au gré des conjonctures,mais le génie d’un peuple ne meurt jamais.
      Nous ne souhaitons que du bien à notre pays et notre peuple.

  1. Monsieur ABDEL Adel
    Sallam
    Votre propos est terrible, cruel mais sans doute tellement vrai.
    Mais les situations que vous décrivez ne sont pas irréversibles.
    Tout est à reconstruire mais rien n’est perdu d’avance.
    Disons-le sans ambages en ce mois sacré de Ramadhan.
    Notre salut et notre renaissance ne se feront que grâce à l’Islam.
    Nous assistons d’ailleurs au retour de cet Islam éclairé qui commence de nouveau à habiller notre société et qui seul peut nous guider et nous sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons.
    Crise économique, sociale mais surtout crise morale et éthique.
    Ne cherchons plus d’autre remède. La regression sera féconde.
    Notre salut est là et nulle part ailleurs.
    Salutations

    • Salam mon cher Salim,
      Notre destin en tant que peuple a toujours été tragique,mais nous sommes toujours la,malgré l’adversité.
      notre drame ne réside pas ( comme le supposent injustement beaucoup d’entre nous), dans l’ignorance du peuple,mais dont celle plus dangereuse de la fausse élite.
      Un pays fonctionne très bien avec une petite élite éclairée ,compétente et surtout honnête,et un peuple laborieux payeur de taxes.
      Le grand chanteur / poete Gilles Vigneault chantait les gens de mon pays en disant: » Les gens de mon pays,ce sont les gens de paroles,et gens de causerie,qui parlent pour s’entendre,et parlent pour parler,IL FAUT LES ÉCOUTER.
      Est ce que nos dirigeants nous parlent et nous écoutent?
      Dans des temps pas tres anciens,une franche poignée de main de la part d’un Algerien,valait mieux que 1000 contrats signés d’avant témoins.
      Je reste optimiste et crois au sursaut du génie de notre peuple.

  2. L’Amour, la fraternité, l’entraide sont des sentiments qui s’éduquent.. à l’école et par des parents conscients…je pense qu’il faut éviter de généraliser! Nous avons un bel exemple en notre Prophète (sws)..courage, dans ma microsociété algérienne je ne retrouve aucune haine.. mais bien autre chose!

  3. La haine est humaine, on a le droit de hair , mais on a pas le droit de mentir.
    L’argent divise les musulmans,chose qu’on a irrité de nos ancetres.
    Le féminisme pose problème aux gens du livre, chose qu’on a irrité du colon.
    On a un double problème, seul dieu peut rassembler.

  4. La societé Algerienne se cherche dans un « brouhaha  » lui meme désorganisé . Le pouvoir gére pour sa survie les urgences qui ne finissent de se succeder sous differentes manieres , formes et couleurs , se mutile et se freine entre clans de divers ideologies , regions , connections et interets …. L’état , peine a donner une image crédible de ses institutions …. Le peuple se noie dans les frustrations quotidiennes de la famille , du travail et de la rue … Personne ne communique avec personne , on s’accuse … personne n’écoute personne , seulement parfois on entend le soufle de la voix de l’autre … chacun sait tout et tout le monde ne sait rien … l’ a peu pres et l’ on verra , qu’on pratique si bien du simple citoyen a la haute sphere dirigeante nous démunie … Pourtant l’homme avait pratiqué la responsabilité individuelle avant celle de la famille et de la communauté … l’algerien n’est plus responsable de sa personne , comme une feuille morte au gré de la moindre brise … toute tentation , tout vice , toute voix de sirene trouve en lui écho … personne n’est lui meme , chacun joue un role dont le scenario est écrit par un autre , une situation , une conjoncture , une fuite de la réalité , une inculture , un vice , une incivilité , un manque de rigueur de l’application des lois , une corruption , une faiblesse … Le gros du travail demeurera toujours au niveau de l’individu … comment lui rendre sa dignité , ses valeurs et ses capacités … c’est a partir de la qu’il fondera une famille digne , une communauté digne , un pays digne …

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