Zorro, Ali et Moul Elkaskita !

 Youcef l’Asnami
Incroyable État ! La semaine dernière bark, on nous annonça à grands coups de scoops que ça chauffe entre le Premier ministre Tebboune et Ali Haddad, notre patron des patrons.
Que Tebboune a refusé la présence de Haddad à la cérémonie de remise de diplômes à l’École supérieure de la sécurité sociale. Que suite à la solidarité qu’a affichée l’UGTA avec le patron du FCE , ce dernier s’est cru obligé de confirmer ce bras de fer par un communiqué dans lequel il réaffirmait son intention de séparer le pouvoir politique du pouvoir de l’argent (sic). « Pouvoir de l’argent » ya Essi, machi pouvoir économique qu’est sensé représenter le FCE et son patron. Et curieusement nos chroniqueurs économiques ne se sont pas attardés sur cette qualification du FCE qui serait donc un pouvoir lié à l’argent et non au développement des entreprises !
Certains ont vu dans ce communiqué du Premier ministre qui rappelle « La consécration du principe de la séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent », comme la remise en cause de certaines décisions prises sous Sellal quand à l’attribution des terres agricoles ou la création de nouvelles zones industrielles, une bouée d’espoir. Vous allez voir ce que vous allez voir avec Tebboune nous avertissent certains journaux ! Ça chauffe en haut lieu ! Tebboune est décidé de nettoyer les Ecuries d’Augias !
Tout ça c’était la semaine dernière. Une semaine caractérisée par le rush des chanceux algériens sur la Tunisie, seule destination proche, sans visa et pas chère qui leur permet de souffler un peu d’un quotidien difficile en attendant que le nouveau ministre du tourisme comprenne qu’il est ministre de son secteur et non wali de Djanet !
Et aujourd’hui même, soit moins d’une semaine après ce haradj estival, on nous annonce la fin du suspens et une réconciliation entre Tebboune, Haddad et Moul El kaskita qui ne la quitte jamais.
Après nous avoir rappelé que la « situation financière (du pays) est très tendue », il nous a cependant rassuré que « l’État dispose de moyens matériels lui permettant de continuer à financer les projets de développement prioritaires notamment en matière de logement, de santé, d’enseignement, à payer les salaires et à importer à hauteur de 35-36 milliards de dollars par an ».
Autrement dit, l’État a encore de quoi assurer la paix sociale mais sans préciser pour combien de temps. Il en a profité pour jurer de ne pas emprunter !
Et dans la foulée il a fait l’éloge du « pouvoir de l’argent », devenu ce coup-ci comme garant du développement économique car « seule l’entreprise (est) en mesure de générer (la) richesse ». ! Yeaaah ! Mou3djiza !
Et concernant Moul El Kaskita il a salué le « rôle stabilisateur » de son organisation et a réaffirmé « l’importance de la stabilité dans tout processus de développement économique ». Yeaaah !
En moins d’une semaine donc, notre Zorro national, guidé par une main invisible, est rentré dans les rangs, rangea ses griffes et demande aux acteurs socio-économiques – FCE et UGTA- de se mobiliser car : « Nous sommes au milieu du gué. Ou nous avançons ensemble, ou on va être emportés ». Sauf qu’une grande partie du peuple algérien a déjà été emportée par la gabegie, l’irresponsabilité et l’absence de vision au sommet de l’État où tous les clignotants sont au rouge.
Peut-on tromper le peuple indéfiniment ? Je ne le pense pas.
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Photos : grandes retrouvailles au cimetière d’El Alia aujourd’hui lors de l’enterrement de l’ancien « chef du gouvernement ».