Peu importe que tout soit non-dit, seul l’avenir compte !

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Salim METREF
On ne nous dit pas tout ! Cela est tellement évident. En réalité, on ne nous dit rien. La soudaine et non moins mystérieuse redistribution des rôles qui vient d’avoir lieu au sein du sérail politique au pouvoir renseigne sur l’état d’ignorance dans lequel nous sommes assidûment maintenus et ce depuis des lustres. Un homme politique algérien disait à propos du pouvoir que si ce dernier venait à tomber il entrainerait l’Algérie dans sa chute. Cette prédiction est hélas si tristement juste. Car dans de nombreux pays qui ont connu une gestion autoritaire et chez de nombreux peuples une privation de leurs libertés fondamentales, la répression de toute différence politique et de son expression la plus noble a anéanti le rôle d’exutoire sain et de régulateur pacifique des conflits qu’incarne l’expression démocratique. Le basculement dans la violence, après la chute de ces régimes, a été souvent immédiat. Notre pays a vécu lui aussi deux séquences particulièrement dramatiques de son histoire elles-mêmes induites par cet immense sentiment de frustration et ce déni que provoquent toujours l’absence de débat démocratique et d’expression libre des idées. L’une au sortir de la guerre de libération nationale et l’autre suite à la suspension du processus électoral en 1991. Cette analyse a été certes abondement ressassée mais ce rappel nous semble malgré tout opportun car ce qui compte, au final, c’est l’avenir et les perspectives qu’il permet d’entrevoir. Bien que l’avenir se  construit souvent indépendamment de notre volonté et appartient à Dieu comme on dit, cela ne nous dispense pas de l’effort qui consiste à créer dés à présent les conditions qui pourront  permettre à ce qu’il soit le meilleur possible. L’Algérie de 2017 est différente de ce qu’elle a été autrefois. Si le personnel politique ne s’est pas tellement renouvelé, si des générations entières qui souhaitaient pourtant tellement donner à ce pays ont été souvent empêchés de le faire parce que qu’il ne faut pas non plus se faire trop d’illusions sur la nature humaine qui aime brider la possibilité du partage et celle de l’effort collectif, il ya des données immuables que nous ne pouvons ignorer.
Le contexte international est aujourd’hui extrêmement tendu, en phase de rupture géopolitique et géostratégique et surtout sans leadership parfaitement assumé et démontré. Le contexte régional est quant à lui conflictuel et porteur de lourdes menaces pour notre propre stabilité. Et notre sécurité nationale, dans toutes ses dimensions, constitue aujourd’hui l’un des défis majeurs du présent et de l’avenir. Notre peuple sait intelligemment que notre situation économique est peu reluisante, que nos richesses ont été souvent dilapidées et confisquées et que notre pays aurait mérité meilleur sort. Il sait aussi que nous pouvons construire une économie forte qui nous libérera définitivement de la dépendance aux hydrocarbures. Mais notre peuple sait être patient. Grâce à son histoire et aux épreuves endurées, il a appris à pardonner même à ceux qui continuent de penser, à tort, qu’il est désormais soumis. Mais la paix est devenue un acquis qu’il faut précieusement protéger et le changement résolu sans rien casser ni rien détruire s’imposera à nous tous. Il est le gage de notre avenir. Une Algérie riche, prospère et solidaire n’est pas une utopie. Ceux qui parmi nous pensent avoir toujours raison, ont souvent la grosse tête où n’écoutent jamais les autres sauront inévitablement un jour que l’humilité et la raison restent cette lumière qui a toujours éclairé notre route. Et celle qui a inspiré nos anciens. Peu importe alors les non-dits car nous savons et pensons déjà deviner tout. Ce pays est le nôtre et nous n’en avons pas d’autre. Et seules sa grandeur et sa puissance nous intéressent. Alors que l’on ne nous empêche plus de préserver l’une et de construire l’autre!

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