Mon testament pour les libertés

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El Watan le 10.12.17

La philosophie des droits de l’Homme comporte trois éléments essentiels : la société au service des droits de l’Homme, qui est la finalité de la politique, l’esprit de tolérance et le respect d’autrui.

Ce livre est un dossier d’information et de réflexion destiné à ceux et à celles qui s’intéressent aux droits de l’Homme, un sujet qui renvoie à la question cruciale du système politique, du pouvoir, de la qualité des rapports entre gouvernants et gouvernés, et de l’organisation des institutions de l’Etat. Il mérite d’être lu et médité aussi bien par les spécialistes chevronnés que par les amateurs, les jeunes et les moins jeunes. Il véhicule l’humanisme, qui est la marque active des capacités morales, intellectuelles et scientifiques de l’Homme, afin de le maintenir dans sa dignité, sa fierté, sa liberté et ses droits.
Le respect de la personne repose sur l’Etat de droit qui s’oppose aux droits de l’Etat. C’est par le droit et dans le droit que la liberté politique constitue le complément et la garantie de la liberté civile. La notion des droits de l’Homme s’est élaborée au fil des siècles pour émerger, d’abord en Angleterre et se consolider au siècle des Lumières.
1776 : Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique. 1789 : Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen en France. Elle prend sa forme définitive par la Déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée le 10 décembre 1948 par l’assemblée générale des Nations unies.
L’organisation actuelle des droits de l’Homme repose sur un triptyque : la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui est un monument historique, les deux Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques, et aux droits économiques et socioculturels, les mécanismes juridiques de protection et de réalisation des droits de l’Homme.
Ces droits sont construits sur les principes de liberté, d’égalité, de justice, de dignité, de tolérance et de non-discrimination. Ils constituent une grande cause qui mérite d’agir, de parler, d’écrire pour elle afin de mettre fin à l’arbitraire, l’intolérance, les atteintes à la liberté d’expression qui est la première des libertés parce qu’elle conditionne toutes les autres.
Les droits de l’Homme sont un contre-pouvoir, ce qui signifie qu’ils sont toujours face à l’Etat, mais jamais dans l’Etat, afin que chacun et chacune ait le droit d’exprimer ses idées et les défendre. Ils ont valeur universelle, sont inscrits dans la Constitution mais ils ne s’incarnent pas dans la réalité quotidienne, où ils sont constamment bafoués, violés. L’Etat algérien est prompt à dénoncer les violations des droits de l’Homme commisses chez les autres, mais il qualifie d’intervention inadmissible dans ses affaires les accusations dont il est l’objet à cet égard. Le combat pour les droits de l’Homme est au-dessus de toute idéologie et de tous clivages politiques.
La réprobation des Nations unies est unanime : l’Algérie ne respecte pas les droits de l’Homme, les viole et pratique l’injustice avec continuité. Le droit international est entré dans un nouvel âge avec les droits de l’Homme. Il faut distinguer trois «âges» du droit international : «le droit de la force» le plus primitif marqué par l’usage de la contrainte et de la menace, de la force armée, de représailles ; «le droit de la réciprocité» fondé sur l’équilibre des intérêts croisés (le «donnant-donnant») ; « le droit à la coopération» qui traduit la prise en compte d’intérêts communs de tous les Etats d’un patrimoine commun de l’humanité.
Pour l’égalité hommes/femmes
Dans un pays où la séparation des genres — masculin, féminin — imprègne l’ordre social, il y a refus de faire passer dans les mœurs le principe et la pratique de l’égalité entre l’homme et la femme; cette dernière est la moitié de l’homme en matière d’héritage et de témoignage. La femme n’est pas contente de son sort et n’est pas résignée à le subir.
Le fait majeur de notre société est la volonté des femmes d’être les égales des hommes dans tous les domaines de la vie. Cette volonté s’exprime surtout à propos des problèmes auxquels elles sont confrontées : maîtrise de leur destin afin de ne pas subir leur vie mais la prendre en charge, l’égalité dans le couple et la société, l’égalité dans le travail, la maîtrise de la fécondité.
Le traitement que la société réserve aux femmes est la révélation du degré de culture atteint par cette société. La société algérienne est en mutation avec une évolution lente et difficile qui tient compte des valeurs féminines, des qualités des femmes, de leur affirmation, de leur identité, de leur dignité, de leur accès, de par leurs talents et leurs compétences, non seulement à la parole, mais à occuper en nombre leur place, leur juste place à laquelle elles ont droit dans la vie politique, économique, sociale et culturelle.
La femme est souvent le cerveau du couple ; elle a les clefs de la maison et prend en main les intérêts de la famille. Comment sortir du dilemme, l’alignement de l’Algérie sur les normes féministes égalitaires et le caractère irréversible de ses obligations internationales ? Le sénateur Bechar Hosni Saïdi (RND) a (dans Le Soir d’Algérie du 28 mars 2016) qualifié de conséquences néfastes la mise en œuvre par l’Algérie d’articles de la Convention internationale de lutte contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes, ratifiée par l’Algérie en 1996.
Réponse de Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses : «L’Algérie reste attachée aux réserves qu’elle a formulées au sujet des articles qui sont contraires aux préceptes de la religion musulmane et à l’identité nationale, notamment les dispositions de la Constitution liées à l’égalité des sexes face au mariage, le mariage avec l’approbation du tuteur ou autre. Cette convention est non conforme à la chari’a.» La Tunisie a levé les réserves sur cette convention. Les droits de la femme ne seront pleinement reconnus que dans la démocratie et l’Etat de droit.
Freiner la dérive totalitaire
Un pouvoir qui se personnalise et se centralise à l’excès demeure inefficace non seulement dans le domaine des libertés et des droits de l’Homme réduits à leur plus simple expression, mais aussi dans celui de l’économie, du social et du culturel, où tous les indicateurs sont au rouge.
Il est dominé par deux grands maux : le tribalisme politique et la corruption qui a gangrené toute la société pour devenir un scandale qui ne scandalise plus. Un Président qui dispose de pouvoirs démesurés, confinant à la monarchie où tout dépend de lui et de lui seul, n’est pas au service de l’Algérie ; c’est l’Algérie qui est à son service. Les dirigeants de la haute sphère du pouvoir doivent méditer ce qu’a dit Neil Kenneth : «Je suis prêt à mourir pour mon pays, mais pas à faire mourir mon pays pour moi.»  L’Algérie a besoin d’un Président qui se sacrifie pour elle mais qui ne la sacrifie pas pour lui.
Il n’y a pas séparation des pouvoirs mais confusion des pouvoirs, c’est-à-dire dictature. Il faut redéfinir le rôle du Parlement, son fonctionnement, ses rapports avec le gouvernement, son pouvoir de contrôle et de contestation, afin qu’il ne soit plus maintenu dans le rôle de chambre d’enregistrement, une majorité d’inconditionnels. Le pouvoir n’a pas résisté à la tentative, si fréquente de l’histoire nationale, d’assujettir la justice. Il y a glissement du droit, déficience et bien plus, démission de la justice.
L’impunité et la loi du silence sont la règle de la hiérarchie judiciaire. Après un long pouvoir absolu, le chef de l’Etat refuse de céder un pouvoir qu’il ne peut plus exercer et qu’il délègue à sa garde rapprochée qui agit en son nom. Le pouvoir glisse de ses mains qui ne peuvent plus le retenir et le garder vers sa fratrie, ses clans qui parlent en son nom pour pérenniser un pouvoir qui leur permet d’accaparer les richesses du pays.
Le Conseil des ministres, qui dure trois à quinze minutes, ne sert qu’à présenter le Président au public pour l’assurer qu’il est bien vivant. Les décisions importantes sont prises par les «visiteurs du soir» qui se rendent à la présidence pour diriger le pays, en leur qualité de centre de décision.
Edgar Faure, homme d’Etat français, disait : «Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent.» Jamais l’échec du pouvoir n’a été aussi évident ; jamais l’aspiration au changement n’a été aussi profonde pour mettre fin à un pouvoir totalitaire, dominateur, centralisateur, et le remplacer par la démocratie, qui repose sur trois piliers : démocratie politique, efficacité économique et justice sociale qui assurent la stabilité politique.
L’idéologie qui s’efforce d’expliquer et de légitimer le refus de la démocratie et de ses règles du jeu trouve son expression la plus achevée dans la dérive totalitaire qui régente le peuple, considéré comme mineur, immature et placé sous la haute surveillance des services de sécurité.
Lever la tutelle sur le peuple
La tutelle sur le peuple est révolue ; il est souverain et doit reprendre le pouvoir qui lui a été confisqué par des élections massivement truquées ; il doit décider librement de son destin, de ses options politiques, économiques, sociales et culturelles. L’histoire a enseigné que face à la dictature, confisquant la politique, le social et le culturel, surtout l’éducation, une seule réponse pour la faire reculer d’abord, et l’éliminer ensuite : dénoncer les moyens qu’elle utilise, la force brutale du DRS, de la police, de la gendarmerie contre le peuple, pour le conduire à l’apathie, à la résignation et au fatalisme.
Prêcher la non-violence dans un pays qui la pratique, parler de justice, de liberté, d’Etat de droit, de liberté d’expression, de conscience dans un pays de dictature, dénoncer les services de renseignement qui pratiquent systématiquement et scientifiquement la torture, qui est un crime contre l’humanité, les exécutions sommaires, les disparitions forcées, c’est prouver l’ampleur de la tragédie vécue par le peuple algérien dans la décennie noire 1990.
L’Algérie où sévit le pouvoir personnel et le culte de la personnalité est l’égale de la Corée du Nord sur le plan politique, du Venezuela sur le plan économique, et des pays d’Afrique les moins développés sur le plan des libertés. Les libertés publiques, ce sont des élections non truquées, alors que la fraude a explosé durant le règne de Bouteflika ; c’est la liberté d’expression, la liberté d’association et de réunion ; c’est le respect de la liberté de conscience, défendues avec une force de conviction.
La connaissance approfondie du pays réel autorise à dire que la situation est grave et dangereuse, que le blocage de la vie nationale, qui résulte de la vacance du pouvoir et de l’absence du chef de l’Etat de la scène nationale et internationale, mène à toutes les dérives. Le temps est venu de mettre fin au système politique, de changer de pouvoir qui a mené au statu quo et à l’immobilisme. La pensée unique a engendré l’homme providentiel, l’esprit césariste qui a altéré et aliéné les libertés.
L’enjeu est l’existence de l’Algérie comme espace de démocratie, de cohésion nationale et sociale, de liberté, de justice. La situation de millions de familles qui vivent dans une insécurité économique va se détériorer par le recours à la planche à billets suivie de l’inflation à deux chiffres qui est le cancer du peuple.
L’opposition nationale qui a conscience de représenter la grande majorité des Algériens se concrétise par : les partis politiques de l’opposition qui doivent se fédérer, la société civile dans sa diversité, les syndicats autonomes, la jeunesse qui incarne la volonté d’action, les femmes marginalisées, qui doivent prendre la place à laquelle elles ont droit dans la société, leur juste place qui est l’égale de celle des hommes, les régions qui luttent pour la régionalisation et non le régionalisme, les intellectuels, chercheurs, politologues, historiens, les journalistes qui s’expriment et font des analyses.
Cette opposition doit construire un front commun pour se placer en position de force face au pouvoir. Les Algériennes et les Algériens, toutes tendances confondues, dont la détermination commune est d’instaurer la démocratie afin de vivre dans la dignité, la liberté, les droits de l’Homme doivent agir ensemble pour ne pas être accusés un jour, et sûrement par l’histoire, de non-assistance à nation en danger.
Quand la force des idées s’imposera, le changement démocratique suivra. Les idées qui honorent la liberté, la justice, sont comme les clous : plus on les frappe, plus elles s’enfoncent ! L’armée appartient au peuple et ne peut s’identifier à un pouvoir. Le devoir et l’honneur des militaires est de servir la nation. Le pouvoir au peuple, l’armée à la nation, l’Algérie à tous les Algériens. Le pouvoir ne cesse de cacher la vérité au peuple dans tous les domaines. Pour Abraham Lincoln, «on peut tromper une partie du peuple tout le temps, on peut tromper tout le peuple quelque temps, mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps.»
Les deux clés du système d’éducation se nomment démocratisation et modernisation. L’université se cherche ; elle doit repenser ses méthodes et sa finalité. L’histoire, qui est un lieu de mémoire collective, explique que les habitants de ce pays sont des Amazighs, hommes libres qui ont découvert le judaïsme, le christianisme et l’islam à travers les occupations étrangères.
Le retour à l’histoire qu’il faut gérer avec efficacité permet de revenir à la culture et à la langue berbères, à l’esprit de résistance de Massinissa, Jugurtha, Kahina, Fadhma N’Soumeur… L’avenir du peuple ne peut se construire sur la négation de son histoire, de toute son histoire, qui n’est pas seulement un souvenir, une consolation, une fierté, mais une lumière qui illumine l’avenir.
Entamer une transition démocratique
L’Algérie doit entamer un processus de transition démocratique pour se donner un horizon politique. C’est devant la crise de mutation de la société que le problème de la démocratie, qui est un gisement en friche, se posera avec acuité. Le mot essentiel est : Ensemble ! Car, c’est ensemble qu’on peut faire basculer l’opinion publique et ouvrir un espace politique avec la volonté et la capacité d’agir pour construire une république fondée sur une démocratie juridique.
En consacrant le régime du droit et de l’Etat de droit, cette démocratie apporterait la stabilité et la crédibilité dont l’Algérie a besoin pour relever les défis auxquels elle est confrontée. La culture et la connaissance sont, avec la liberté et la justice, le fondement de la démocratie qui est la priorité de tout renouveau politique.
Trois conditions sont nécessaires pour instaurer une démocratie : des élections libres avec l’alternance au pouvoir, des pouvoirs séparés et équilibrés, le respect des libertés. L’alternance repose sur quatre piliers : la démocratie politique, l’efficacité économique, la justice sociale et la diversité culturelle. Il faut construire un pouvoir proche des femmes et des hommes et sensible à leurs problèmes quotidiens, un pouvoir directement soumis à leur contrôle et à leur jugement.
L’avenir réside dans la construction d’une Algérie démocratique. L’Algérie est éternelle ; elle vivra et établira une démocratie avec son corollaire : des élections libres et crédibles pour restituer au peuple sa souveraineté, son pouvoir de choisir ses élus, et aux Algériens leur citoyenneté.

Ali-Yahia Abdennour

13 Commentaires

  1. Je remercie infiniment notre grand et respecté Ali-Yahia Abdennour pour cette lettre-testament, ce grand militant des droits de l’homme, de la démocratie et du respect des libertés en général ! J’espère qu’il est toujours en bonne santé et je lui souhaite de tout cœur une très longue vie !
    Mais, je souhaiterais quand même ajouter trois points qui ne contredisent pas le fond de cette lettre de Ali-Yahia mais qui la complètent. Je vais dire trois petites choses qui ne vont plaire ni au pouvoir militaire janviéristes ou autres), ni à l’islam politique, ni aux partisans du régionalisme.
    Je dis à si Ali-Yahia, que si on ne change pas la CONSTITUTION pour imposer la séparation définitive 1/- du politique et du militaire, 2/- du politique et du religieux 3/- du politique et du régionalisme, il est impossible (oui je dis bien impossible) de parler de démocratie, de liberté et d’Etat de droit dans notre pays
    Pour le point 1/- on ne peut pas espérer voir naître la démocratie, la liberté et l’Etat de droit si l’armée ne rentre pas dans les casernes et ne se concentre que sur ses vrais prérogatives qu’est la défense de la sécurité et de la souveraineté du pays. Il y a beaucoup de boulot sur ce plan là et du plain sur la planche surtout avec la direction prise par le monde d’aujourd’hui, particulièrement la situation qui existe au Maghreb Moyen Orient
    Pour le point 2/- on ne peut pas espérer voir naître la démocratie et la démocratie, la liberté authentique et l’Etat de droit si on ne sépare pas la politique de la religion ! Certes nous sommes un pays musulman et c’est une réalité mais on n’a pas besoin de dire dans la constitution que l’islam est une « religion d’Etat » puisqu’elle est la « religion du peuple » ! En effet, il n’est pas exclu que si une mouvance politique dite islamiste (modérée ou non) prenne le pouvoir suite à une majorité élective, elle ne fasse pas en sorte que l’Algérie devienne un pays régit par la charia. Çà peut plaire à beaucoup, j’en conviens, mais pas à tous les algériens dans leur totalité, dans leur globalité ! Il nous faut une constitution qui respecte dans le fond, dans la forme et dans les détails les minorités religieuses, la liberté de pensée, la liberté de conscience, y compris des algériens non croyants ou athées , et qui érige la « citoyenneté responsable » en mode de comportement ! Or une république de la charia ne tolère rien d’autre que les principes islamiques, le Coran comme seule inspiration et qui ne considère les citoyens musulmans comme vrais algériens. Même si on veut nous faire croire que l’islam est tolérant, je ne le constate pas trop dans la vie courante ! Tolérant peut être dans le fond du livre révélé, mais pas dans la pratique quotidienne! Donc, une «démocratie élective libre» sans ces barrières là, peut engendrer beaucoup de problèmes politiques et cela ne garantit pas la paix civile même si la majorité des algériens sont dit « musulmans » ! Ceci étant, cela ne doit pas exclure l’existence de partis politiques du type « parti démocrate musulman » à l’instar de ceux existants en occident chrétien qui eux quand ils arrivent au pouvoir ne peuvent pas décider qu’une « république chrétienne » régie par la bible ou l’Evangile, puisque que leur Constitution ne le leur permet pas et ne les autorise pas!
    Pour le point 3/- On ne peut pas espérer voir naître la démocratie, la liberté et l’Etat de droit si on ne grave pas clairement dans le marbre de la constitution que notre pays et un pays amazigho-arabo-musulman (je dis bien musulman et non islamique ou islamiste). C’est cette expression entière, cette expression globale qui ne privilégie ni l’un ni l’autre des qualificatifs, ni être exclusifs de l’un de l’autre, qui doit figurer à l’article premier de la future constitution. Cela doit être gravé ad vitam æternam et aucune notion religieuse, culturelle, linguistique ne doit être au dessus de l’autre ni privilégiée par rapport à l’autre! De plus, dans la nouvelle constitution personne n’aura le droit de définir son combat politique sur la base d’un principe régionaliste ou sectaire. Toutes les cultures, les langues, les dialectes algériens devront être protégés et encouragés, c’est le rôle de l’Etat et non des partis politique partisans ! C’est ainsi qu’on peut couper l’herbe à tout courant extrémiste, et par la même à tout courant religieux extrémiste !
    Donc, je dis à notre cher ami Ali Ouyahia, il faut proposer des choses précises et en profondeur, sinon on tourne en rond.
    Vive tous les algériens, vive l’Algérie algérienne authentique, libre, démocratique, patriotique et solidaire !
    PS : Je sais que certains me diront rêve toujours ya Hamid Belaid tu m’intéresses … ou déblatère toujours tu m’ínteresses, ou parle toujours tu m’ínteresses, mais je reste convaincu que ce complément que je propose à Ali Yahia est d’une extrême importance pour l’avenir politique et sociale du pays. Cela doit être le vrai combat des partis politiques, des hommes libres et des intellectuels honnêtes politiquement parlant pour une vraie Algérie démocratique dans la paix et la tolérance ! Merci à tous les internautes d’avoir pris le temps de me lire et merci à Monsieur Sidhoum de me publier!

      • ou mieux encore …lire … « que les partisans de la charia ne considèrent que seuls les musulmans algériens comme de vrais algériens patriotes » ! C’est pour plus de clarté dans mon idée !

  2. Comme toujours, on ne peut qu’être d’accord avec Da Abdennour sur 90% de ce qu’il avance et on ne peut qu’admirer son « alacrité » à près d’un siècle d’âge.
    On peut lui reprocher cependant quelques traces indécrottables de Berbérisme dont il ne peut se débarrasser, peut-être par loyauté envers ses amis de jeunesse de la fameuse « crise Berbériste » de 1949. Comment expliquer autrement qu’il considère toujours que les Amazigh ont connu l’Islam par le biais d’une « occupation » étrangère, alors que ce sont les Amazigh qui ont effectivement islamisé le Maghreb et plus tard l’Andalousie? Peut-on penser que quelques milliers de cavaliers arabes, très loin de leur base arrière, aient pu subjuguer des millions d’Hommes Libres et les contraindre à adopter une nouvelle religion? C’est inconcevable du seul point logique.
    Autre reproche: l’abandon des préceptes islamiques les plus indiscutables (comme les lois coraniques sur l’héritage et le mariage) est une obsession maladive que ne partage pas l’immense majorité des algériens et algériennes. L’ultra-modernisme à la Bourguiba, qui avait pour but de délier brutalement le peuple de son appartenance civilisationnelle, ne peut certainement pas être le gage de la démocratie en terre d’Islam, et Ben Ali est là pour toute demande de confirmation.
    On doit aussi reprocher à notre ainé son obstination à considérer le diverses Déclarations sur les droits de l’Homme comme sacro-saintes. Or, une Déclaration, aussi « monumentale » soit-elle, est avant tout une suite de principes qui demeureront au stade théorique s’ils ne sont pas adossés à une haute Etique qui ne peut dans notre cas être autre chose que l’Islam. Prenons la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de la France de 1789. C’est pour son « triomphe » que les monstres de la Terreur ont commis les pires atrocités contre leur propre population civile 2 ou 3 ans plus tard : guillotine à l’échelle industrielle, massacres dans les prisons, noyades de groupe, lois des suspects…
    Nous algériens en particulier, savons très bien comment la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen fut suivie dans les faits lors du passage de la France sur notre terre durant 132 ans…
    Quant à la Déclaration d’Indépendance de USA de 1776, qui stipule en préambule que « Tous les Hommes sont créés égaux », on est tenté d’ajouter en corolaire : « sauf les amérindiens, les noirs, les vietnamiens et les palestiniens »…
    Donc n’idolâtrons pas des bouts de papier.

  3. Minorités religieuses en Algérie,dites-vous?
    On dirait qu’on est en Inde,ne soyons pas ridicules,quand-même.
    Ces idées qui reviennent à chaque fois comme un leitmotiv,ne peuvent pas passer comme un coup de baguette magique.Il faut de la persévérance,des luttes et des révolutions pour arriver au bon port.
    Toutes les libertés ne se décrètent pas comme ça dans une constitution par la parlotte,
    mais elles s’arrachent.

    • Oui Monsieur @Ouar Yazid, il existe bel et bien des minorités religieuses en Algérie.
      Déjà dans la pratique de l’islam, il existe des diversités,des tendances, des pratiques, des rites qui ne sont pas dans le rite sunnite malékite majoritaire et officiel algérien ! Oui mon frère elles existent bel et bien ces minorités religieuses qui sont interdites,pourchassées et rejetées dans notre pays au nom de je ne sais quoi! Pourquoi les chiites font-il tant peur au pouvoir algérien. Si chiite veut dire ennemi de l’islam, cela voudra dire qu’il sont contre le Coran ce qui est complétement faux puisque les chiites ont comme base et référence le Coran!
      Maintenant que je me considère comme le légitime descendant du prophète ou que je reconnaisse tel ou tel calife, çà c’est ma propre interprétation à moi de l’histoire post mortem du notre Prophète Mohamed (lssl). Chacun a son interprétation sur cette question! Si on veut unifier ou uniformiser ou standardisé l’islam (je parle d’islam, pas du Coran qui est inchangeable et inmodifiable), il faudra l’accord de tout le monde et croyez moi ce n’est pas facile du tout ! Donc, un peu d’oxygène sur cette question n’est pas mortel ! La grande majorité sunnite malékite algérienne est là pourquoi donc avoir peur des minorités ???!
      Oui Monsieur @Ouar Yazid, il existe bel et bien une minorité religieuse en Algérie comme les chrétiens qui ne sont pas, eux aussi, tolérés et qui sont pourchassés et même parfois condamné par le tribunal terrestre du pouvoir algérien.
      Oui Monsieur @Ouar Yazid, il existe bel et bien des minorités linguistiques et culturelles, des minorités de croyance et non croyance etc…etc.. etc…. qu’il faut apprendre à respecter comme tous les autres citoyens algériens !
      Mais on en est pas encore là et vous avez raison de dire que la route est longue pour arriver à bon port ! En revanche, c’est la CONSTITUTION, et elle seule, qui peut cerner et prévoir toutes ses questions de minorités, comme celles de la séparation des pouvoirs, de la démocratie, des libertés, de l’Etat de droit, de la justice sociale, etc… etc… Une fois qu’elle est bien formulée et bien écrite cette constitution, c’est alors aux partis politiques non immobilistes et qui se projettent vers l’avenir, à la société civile, aux associations, aux intellectuels éclairés et à tous les citoyens de manière générale que reviendra le devoir de la faire appliquer par nos gouvernants, nos dinosaures!

    • Je pense que @ Yazid à raison quand il parle de minorités religieuses en Inde parce que dans ce pays ,il y a 200 millions de musulmans qui sont considérés comme une minorité religieuse,en Birmanie il y a plus de 3 millions de rohyngas musulmans qui sont pourchassés et massacrés au vu et au su du monde civilisé et personne parmi les grandes puissances ou les instances des droits de l’homme ne bouge le Petit doigt,on dirait qu’il s’agit de mouches, toujours leur devise de 2 poids 2 mesures. Dans ces cas dire qu’il y a de minorités non musulmanes en Algérie qui est persécutée,c’est de la diversion,une simple manipulation de l’opinion publique par qui de droit pour semer les troubles et pourquoi pas intervenir militairement par certaines puissances qui « aiment »bien l’Algérie en cas de situations extrêmes pour casser pour de bon cette unité du peuple algérien dans sa diversité culturelle,qui a traversé des siècles et qui est restée à « travers la gorge » de l’ancien colonisateur et le restera pour tous les intrus et autres casseurs de l’unité nationale qui font un travail de taupes pour saper le moral des Algériens afin de intéressé un les immobiliser. Mais ils se trompent lourdement, alors cherchez autres choses et renifler les poubelles de l’histoire.

  4. Les points sur lesquels vous n’êtes pas d’accord avec Maître Ali Yahia montrent que vous ne ferez jamais vôtres les combats d’idées pour les droits de l’homme en général !
    D’ailleurs d’emblée vous parler de « préceptes islamiques indiscutables ». De là, je devine, peut être que je me trompe, les « haoubètes », les « constantes nationales » dont le FLN nous a enivré depuis 1962.
    Libre à vous de définir vos propres constantes, mais laisser les autres citoyens être libre d’en envisager d’autres plus conformes au 21ème siècle et non au Moyen âge. On peut rester musulman et vivre son époque sans insulter l’Islam.
    Libre à vous de refuser légalité homme-femmes, d’accepter que la part de votre héritage ne sera pas la même selon qu’il s’agisse de votre fils (masculin) ou votre fille (féminin).
    Libre à vous d’accepterez qu’un homme puisse invoquer le coran et la sunna ou les hadiths pour justifier son désir d’épouser plusieurs femmes (certains parlent de droit à 4 femmes, mais pourquoi donc s’arrêter à quatre ??).
    Libre à vous de refuser à une partie de la population algérienne de combattre pour son identité berbère ou amazigh ou de se revendiquer comme telle.
    Libre à vous de rejetez la déclaration universelle des droits de l’homme au motif que certains pays et certains dirigeants ne les respectent pas , etc…. etc…
    Avec tous mes respects

      • Je ne suis pas choqué du tout. Je crois que le Coran est un Livre Saint, même au 21ieme siècle des « Extra-Lumières », le siècle des Filousophes BHL et autres Finkielkraut. Sans les rejeter dans leur globalité (comment rejeter que les « hommes sont nés égaux » ou que chacun a « droit à la vie », et autres principes déjà édictés par l’Islam plus de 13 siècles avant 1776 ?), les Déclarations de 1776, 1789, ou 1948 ne sont pas mes référents premiers. Je constate en sus que dans la pratique elles ne sont valables que pour l’homme blanc, c.-à-d. les gens de « souche », ou « souchiens » comme dirait H. Bouteldja. C’est sous leurs auspices qu’on a envahi des pays, asservi des peuples, et consacré l’apartheid. S’en revendiquer sans discernement (ce que je reproche à Da Abdennour) équivaut à être complice de sa propre éradication. Souvenez-vous que la France est venue pour nous civiliser et nous apporter les Lumières de 1789. Pardon si je vous ai choqué.

        • Bonjour : @Si Salah : Jaime bien vos principes et votre honnêteté ; si on a choisi d’être croyant demain devant dieu on ne peut en aucun cas lui dire je voulais juste sauver mon frère et mon cousin.

  5. Alors que l’article de ce grand militant des droits de l’homme, de la démocratie et du respect des libertés fondamentales porte sur un certain nombre de points liés à la gouvernance; voilà que certains dont les idées rétrogrades ne trouvant pas d’arguments pour casser ce militant infatigable viennent polluer les débats avec leur éternel discours religieux.
    Je dirai à ces gens là que le temps des charlatans marabouts est bel et bien révolu, ces tenants du pouvoir théocratique aidés par les pouvoirs criminels et despotiques ont beau gesticulé ne peuvent rien y faire, le vent a en effet tourné et pour de bon, ce n’est qu’une question de temps. Monsieur Senghor disait : « Que ceux qui se sentent la vocation du Christ se crucifient mais ne crucifient pas les autres » . Personnellement, je n’ai rien contre ceux qui croient, c’est leur droit comme c’est aussi mon droit de ne pas avoir les mêmes croyances qu’eux, ce que je ne comprends pas c’est habitude qu’ont les croyants a menacer ceux qui ne sont pas de leur avis.
    J’espère justement que ce post ne sera pas censuré du moment que mon but est de dire tout haut ce que des millions de gens comme moi pensent tout bas de peur de voir leur tètes tranchées. Depuis des milliers d’années on a rabâché des histoires qui ne sont à mes yeux que l’oeuvre d’êtres humains assoiffés de pouvoir et de sang qui ont forcé des populations crédules et sans défense à accepter des injonctions et commandements inqualifiables sous la contrainte. Depuis tout ce temps là des millions de gens ont été décapités, brûlés vifs, leurs biens spoliés, leurs femmes et leurs enfants partagés entre les guerriers religieux et vendus comme esclaves, tout ça au nom de leur DIEU. Maintenant c’est fini que chacun balaye devant sa porte même et même s’il y a purgatoire, un jugement dernier je demanderai à ne pas aller dans le même endroit que les obscurantistes.

    • Chapeau bas ma sœur, on a toujours dit que la liberté ne se donne pas mais s’arrache et on a surtout dit que se sont les femmes qui libèrent la patrie, des exemples dans notre histoire il y en a à foison de Dihya (appelée Kahina par les arabes) jusqu’à Hassiba Ben bouali vous avez de tout temps porté l’étendard très haut. Tant qu’il y a des femmes de votre courage notre pays restera toujours debout. Je suis totalement convaincu pour ma part que seule la laïcité pourra sauver notre pays de la faillite multidimensionnelle dans lequel il se trouve actuellement. On doit impérativement passer à autre chose après des dizaines d’années d’obscurantisme.
      Je n’ai rien contre personne, je veux seulement vivre ma vie comme je l’entends point à la ligne.

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