L’avenir de l’Algérie vu par un chômeur diplômé

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chomeur diploméEl Watan le 17.02.16 

 

L’avenir de l’Algérie est « sombre ». Le pouvoir en place est responsable de cette situation et les partis de l’opposition font partie du problème, estime Nawfel Chekaoui, coordinateur général du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc). Interview.

L’Algérie vient de se doter d’une nouvelle Constitution. Un commentaire ?
Un non-événement. Cela nous ne concerne pas. Un jeune ne pense pas à la Constitution, si les conditions d’une vie digne ne sont pas assurées.
La situation économique du pays se dégrade de plus en plus suite à la chute des recettes pétrolières. Comment voyez-vous l’avenir ?
Revenons d’abord à la période dite de l’aisance financière. Quand nous avons appelé au développement de ressources alternatives, le premier ministre nous a qualifiés de fauteurs de troubles. Et maintenant, après l’effondrement des prix du pétrole, ils nous demandent de serrer la ceinture. Nous leur répondons : « c’est vous la cause de la crise. Assumez donc vos responsabilités ! »
L’avenir du pays est sombre si l’on garde les mêmes politiques. Nous allons retourner à l’endettement extérieur. La victime sera certainement le simple citoyen.
Pensez-vous que les partis politiques de l’opposition jouent pleinement leur rôle ?
Les partis politiques font partie du problème. Leur opposition est comique. Ils servent les intérêts du pouvoir et sont loin des aspirations du peuple. Je vous donne un exemple. Pourquoi le MSP et le PT ne se retirent pas du Parlement du moment qu’ils considèrent que le pouvoir est illégitime ? C’est une opposition dictée par des intérêts partisans. Ces partis ne pensent pas au bien du peuple.
Qu’est-ce qu’il faut faire, selon vous, pour aboutir à un changement politique et économique ?
Le développement économique est lié au changement politique. Il faut d’abord mettre en place un Etat de droit basé sur la compétence et non pas sur le régionalisme et l’allégeance. Sur le plan économique, il faut encourager l’agriculture et l’industrie. Et il faut associer les jeunes dans la construction de l’Algérie de demain.
Un dernier mot ?
Nous diront au pouvoir en place que la situation actuelle conduit inévitablement vers une explosion sociale. Nous, les militants des droits des chômeurs, nous continuerons à combattre pour une vie digne.

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* Nawfel Chekaoui, 29 ans, est titulaire d’une licence en sciences juridiques et administratives de l’université Larbi Ben M’hidi d’Oum El Bouaghi en 2011.  

Farouk Djouadi

8 Commentaires

  1. Bonsoir à tous,
    Qu’est-ce qu’il faut faire, selon vous, pour aboutir à un changement politique et économique ?
    Il n y a qu’une seule réponse:
    Mettre hors d’état de nuire le régime actuel en le démettant de là où il est. Puis si c’est un pouvoir qui rend compte au peuple qui est érigé alors là il y aura du développement économique, autrement si c’est bis répétita comme pouvoir à l’image de celui que l’on a en ce moment (et ce n’est pas exclu et qui est très probable) alors pas de développement économique mais on sucera la rente pétrolière jusqu’à la dernière goutte. Le peuple aura largement le temps d’apprendre à connaitre la première ère Mad Max. Bonne soirée à tous.

  2. NOS CHOMEURS S ORGANISENT ET S EXPRIMENT SUR LEUR AVENIR ET CELUI DU PAYS ..C EST TRES POSITIFS
    ET CA DENOTE DE LA SENSIBILISATION DE LA SOCIETE …LA PRISE DE CONSCIENCES S EXPRIME… » il faut d abord mettre en place un etat de droit…… »TOUT EST DIT ICI DONC IL Y A LIEU DE CANALISER CES THEMES ET EN FAIRE UN OBJECTIF DE REVENDICATION PERMANENTE ……LE COMBAT S ANNONCE LONGT ET LABORIEUX …MAIS CE N EST QU A CE PRIX QUE L ON PUISSE ESPERER LE CHANGEMENT…L ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET ECONOMIQUE ACTUELLE DU PAYS ET DE TYPE RENTIERE ELLE NE PERMET PAS AUX COMPETENCES L ACCES AUX COMMANDES ET A LA DECISION…UN EXEMPLE RECENT NOUS PROVIENT DE SONATRACH A LA RAFFINERIE DE SKIKDA QUI N A TOUJOURS PAS CESSE DENOUS ETALER LES NOMBREUSES FAILLES TECHNIQUES QUI SE PRODUISENT TOUS LES JOURS EN DEPIT D UNE RENOVATION RUINEUSE ..MAIS MALGRE CELA LE DIRECTEUR A ETE CHASSE MANU MILITARI NON PAS POUR CES « FAILLES » mais surtout pour ne pas avoir recrute « des enfants de pistonnes » DONC C EST A CE NIVEAU DE COMPORTEMENTS QU IL Y A LIEU DE PREVOIR DE MILITER……

  3. « La croissance hors-hydrocarbures a contribué à atténuer l’effet de l’effondrement des cours pétroliers sur l’économie » un respectable magazine online titrait ce jeudi 18 Février avec une certaine fierté d’avoir découvert le pot aux roses.
    En fait, cet article d’un autre magazine international définitivement repris par un jeune du premier magazine online qui s’est empressé de publier pour des raisons connues que par eux seuls leur version de cette information. De par le ton de l’article, on sent cependant que ce jeune qui n’a pas connu autre chose que le centralisme démocratique du socialisme poison des années 70 et 80 (autrement connues comme période Boukharouba-Chadli) décrit néanmoins comment un pays de l’envergure de l’Algérie vient d’éviter un effondrement total de son économie après la chute mondiale des prix du pétrole.
    L’autre jour, c’était un ministre de l’actuel gouvernement qui fanfaronnait que les statistiques nationales allaient s’étendre pour couvrir l’ensemble des activités de la soi-disant économie informelle. ce qui n’a pas ete fait pendant tout ce temps. Quoi de plus pour illustrer que le pays a régressé depuis le jour de l’indépendance et maintenant végète dans l’obscurité la plus totale parce que tout simplement l’économie informelle ne faisait pas partie du pays et qu’on a tout fait par convictions idéologiques ou autres. En attendant, dans tous les pays du monde, c’est cette économie qui fait leur richesse malgré tout ce qui se dit ici et là. Toutes ces grosses compagnies ne sont en fait qu’un assemblage de milliers de petites entreprises individuelles et collectives de tous types organisées en chaines.
    Des propositions de remède sont de plus en plus annoncées un peu partout mais tout le monde semble d’accord que celles-ci ne peuvent provenir d’une équipe gouvernementale aussi brillante qu’elle soit ou bien composée d’individus de génie. Tous ces gouvernements qui se sont succédés au pouvoir sortent d’une même école, celle du socialisme des années 60 mais bâtardisée par le temps et les conjonctures pour donner ce qu’on voit aujourd’hui. En tout cas, l’affaire n’est plus du ressort d’une équipe gouvernementale, d’un président ou d’un parti ou même d’une Elite semi déclarée, autoproclamée ou autre. L’affaire est dorénavant du ressort de tout un peuple au travers de ses représentants dument désignés. On appelle cela une assemblée constituante. On revient littéralement a l’été 62 pour repartir à zéro.
    L’œuvre semble très ardue et pas en pente douce maintenant qu’on est rendu là où on est, et il reste qu’il faut le faire à tout prix. Question de survie. Je pense que le CDD peut jouer un rôle primordial dans cette phase.
    Un pays, c’est un peuple libre de ses mouvements et une économie basée sur les activités de chacun petit ou grand. La fonction principale des leaders crédibles est de diriger par l’exemple et loin de tout …isme et d’aider ces millions de petits agriculteurs, industriels, professionnels et autres fonctionnaires de pousser dans la même direction qu’est l’amélioration de la vie de chacun et de tous et toutes. Il faut etablir un Etat de Droit et penser à libérer les énergies et éviter toutes contraintes surtout celles inutiles et ne profitant qu’a des minorités fussent-elles régionales, linguistiques, ethniques, cultuelles et / ou liées a un secteur donné telle la défense. Si on évitait d’antagoniser nos voisins, on n’en aurait pas besoin. Par contre, l’éducation de qualité doit être privilégiée et l’economie s’en porterait beaucoup mieux comme par magie.

  4. Admirons la lucidité de ce jeune homme: constat clair sans envolées lyriques ni postures de matamore.Il est sans illusions sur le pouvoir et l »opposition ».Qui pourra canaliser la colè§re légitime de nos jeunes sans aller aux extrêmes dont ils seront encore une fois les principales victimes?

  5. Bonjour à tous,
    J’aime bien Mustapha Hammouche, ou plutôt ses chroniques sur Liberté. On regarde les choses quasiment de la même façon. Je me permet de rapporter sa chronique d’aujourd’hui pour les lecteurs de LQA. Merci de me l’autoriser.
    Des internautes se sont émus de la vidéo du député et affairiste Tliba s’engouffrant dans un véhicule diplomatique à Paris.
    On ne sait ce qui, pour nos concitoyens, est le plus navrant : que des hommes du régime mobilisent les moyens de l’État pour leur commodité propre ou que ce soit le tour de Tliba d’en profiter ce jour-là ? Car, comme l’a confirmé une “source” des Affaires étrangères au journal TSA, c’est une “pratique”, d’ailleurs de notoriété publique, que les ambassades et les consulats d’Algérie, en France en particulier, servent de bases logistiques aux hiérarques nationaux en villégiature dans les parages. Il suffit d’emprunter la “première classe” de la célèbre 1004 (un vol Air Algérie vers Paris de la mi-journée) pour observer que la “prise en charge” diplomatique et consulaire des privilégiés de l’État et de leurs familles commence à l’aéroport. Et elle ne concerne pas les seuls officiels ; comme le précise la “source” du ministère, elle peut s’appliquer à toutes “personnalités”, y compris des hommes d’affaires. Oui… des hommes d’affaires, pas des écrivains ou des scientifiques, par exemple !
    Puisque la mise à disposition de leurs moyens au profit de la nomenklatura constitue une activité de nos représentations à l’étranger, pourquoi spécialement s’en offusquer quand il s’agit de Tliba ? Cette émotion en réseau aurait pris plus de sens si elle s’était exprimée au moment où ce personnage a été bombardé député, puis vice-président de l’Assemblée nationale. Que des Algériens se scandalisent de ce que le député en question monte dans un véhicule diplomatique sans s’être jamais indignés qu’il occupe une fonction qui l’autorise à “faire la loi”, c’est peut-être cela qui a quelque chose de choquant. Cela montre dans quelle estime ces Algériens tiennent les institutions de leur pays : ils sont plus sourcilleux sur l’usage qui est fait d’un véhicule de consulat que sur le traitement infligé à une vice-présidence d’Assemblée nationale ! Ce qui veut dire qu’ils projettent bien plus de prestige dans un simple carrosse de représentation diplomatique que dans une haute fonction de représentation nationale.
    Bien plus tôt, l’avènement de Saâdani à la tête de l’institution législative n’a troublé personne. L’instant d’ébahissement passé, le “peuple” s’accommoda parfaitement de sa présidence de l’APN. C’était bien avant que “le clan des milliardaires” ne prenne possession de l’appareil du FLN. Et aujourd’hui, Saâdani, chef du “parti majoritaire”, ne dérange plus que par son redéploiement outre-Méditerranée.
    Certains concitoyens continuent à s’estomaquer de ces scènes parisiennes de la vie quotidienne de notre régime. Ils oublient que ce ne sont là que les conséquences de notre renoncement. Celui qui a consisté à céder au pouvoir l’usage arbitraire et totalitaire des institutions et à ne revendiquer que nos petites parts de rente.

  6. le pouvoir n’a meme pas assuré une vraie transition economique retour en dessous de la case depart.
    L’ALGÉRIE ainsi que de son indépendance « CANADA-DRY » va droit dans le mur, l’impact se sera d’une violence cosmique, que cette nation n’existera plus ………..

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