Lettre ouverte aux femmes et hommes politiques algériens

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Front des effrontésUn Rappel fort intéressant qui reste d’actualité.

LQA

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 13/12/2015
 Algerie1.com

Mesdames et Messieurs politiciens,

Il est peut être inutile de vous rappeler l’indignation, la tristesse et la peur des algériens de l’irresponsabilité dont vous faites preuve en tout lieu, en tout temps et en toutes actions, ainsi que du rôle de générateurs du chaos dans lequel vous excellez et qui menace sérieusement le pays tout entier.

Ce qui est certainement utile et urgent cependant, et pour la sauvegarde de l’Algérie, c’est de faire admettre un changement pacifique inéluctable à vos décideurs de l’ombre ou apparents, faiseurs de rois, de fortunes et de carrières dont vous, politiciens et politiciennes, par ignorance ou stratagèmes, vous êtes des exécutants raffinés de l’animation du chaos pour la survie du régime rentier, basé sur le clientélisme et la corruption. Aujourd’hui, Mesdames et Messieurs politiciens, votre instrumentalisation à outrance par les clans qui se disputent le leadership et que les algériens qualifient pudiquement de «mafia politico financière» est un secret de polichinelle. De vos actions, de vos propos et de vos tâtonnements, il ressort tristement que, pour vous, Mesdames et Messieurs politiciens, « l’avenir » du pays est synonyme simplement d’horizon électoral ou plus concrètement, d’une place et d’une part dans le partage de la rente, à cause de votre manque flagrant de culture démocratique, de pauvreté morale et de cupidité, qui sont d’ailleurs des traits communs qui vous caractérisent et qui vous unissent plus que le Pays qui vous a pourtant tout donné.

C’est pourquoi que plusieurs experts de renoms soutiennent mordicus et sans équivoque que  les difficultés de l’Algérie d’aujourd’hui ne sont pas le résultat d’options politiques ou idéologiques, mais il s’agit bel bien du résultat de l’incompétence et de ses conséquences désastreuses de «la classe politique» dirigeante ou non dans sa majorité.
Ce diagnostic sévère n’est pas fortuit et correspond bien au statut quo imposé et à la réalité typique de l’Algérie d’aujourd’hui. Les différents événements politiques vécus, depuis 1990, prouvent amplement le déficit flagrant de compétence et de conscience de cette «classe politique» algérienne dans sa majorité. Pour illustrer ce fait, il suffit de se référer à la dernière mascarade politique des clans du pouvoir algérien. Il y en a qui, défendent Toufik ou descendent en flamme Bouteflika, ou bien, qui vantent Bouteflika ou vitupèrent Toufik. Mais, pour sortir l’Algérie strictement et définitivement de cette guerre des clans, ils sont rares ceux et celles qui défendent la pauvre Algérie et son malheureux peuple. Ils sont même très rares ceux et celles qui s’opposent ouvertement et clairement au régime politique des clans, pour défendre cette troisième voie qui est celle de la véritable démocratie, du consensus et d’un état de droit.

À l’exception du FFS et de quelques politiciens indépendants ou structurés, qui incarnent une crédibilité certaine par leur autonomie d’action, leur discipline, leur savoir faire politique et leur savoir être responsables, respectables, et respectueux, il faut se l’avouer, les autres partis politiques et politiciens actifs, qu’ils soient au pouvoir ou dans ce que certains journaux appellent «opposition» (opposition à qui et à quoi?), sont animés par un militantisme affairiste et spéculateur, dont il est facile de réaliser l’étendue nuisible de leurs actions.

Ces soi-disant politiciens, pour ne pas dire ces ripoux à cravates prônent le changement générique et factice, en misant sur des réformes utopiques, éloignées de la réalité du terrain, en ayant pour seul et unique objectif l’escroquerie courtoise qui prend des proportions inquiétantes et menaçantes de toute la nation. Ces adeptes de la politique affairiste et de spéculation n’ont aucun respect pour le peuple et aux institutions du pays qu’ils parasitent. En effet, ces politiciens n’ont jamais une analyse objective des problèmes de la société, moins encore de vision claire et objective de la réalité de l’Algérie ou encore d’alternatives viables à offrir.

C’est ce qui fait que la politique, chez nous, est justement ce qu’il y a de moins adapté aux préoccupations nationales ou régionales; d’où le désintérêt total, voire même la méfiance du citoyen à l’égard du politique, car, concrètement, le peuple s’intéresse à la politique quand la politique s’intéresse à lui.

Il est important de vous rappeler, Mesdames et Messieurs politiciens, que semer des troubles, la confusion et l’incivisme est une facilité, alors que la modération est une discipline. Il est facile d’exagérer mais bien plus difficile pour beaucoup d’entre vous de dégager une voie moyenne, de débattre, d’écouter, d’échanger, d’exposer, d’explorer, de trouver les compromis nécessaires, d’organiser et bâtir ce qu’on appelle «l’idéal démocratique» consensuel.

Permettez-moi, Mesdames et Messieurs politiciens, de vous préciser que l’Algérie d’aujourd’hui a besoin juste de politiciens qui considèrent que le rôle de la politique est de proposer un avenir et de le permettre, c’est-à-dire, avoir une vision et agir pour qu’elle se réalise. Il ne s’agit pas d’agir pour agir, car c’est de l’agitation. Il s’agit d’agir dans l’action, c’est pour avoir une vision à respecter.

Il s’agit, en outre, d’admettre et de considérer que la politique est l’art du compromis par exigence ou par nécessité, qui est habituellement le résultat d’un dialogue ouvert et sincère et non de compromission. Le compromis fructueux est toujours le moyen par excellence de viser et de favoriser le bien commun. Il est évident, Mesdames et Messieurs politiciens, que vous ne pouvez pas être au service de l’Algérie, c’est-à-dire, le bien commun et moins encore de répondre aux attentes du peuple, puisque vous êtes en tout temps liés aux services des forces occultes que les algériens appellent communément les clans, qui sont votre raison d’êtres. Par voie de conséquence, vous n’êtes pas prêts à abandonner les privilèges indus et exorbitants dont vous bénéficiez. Mais cela est une grande erreur, car la nécessité de changements profonds ne peut plus être entravée. Ce changement est inéluctable et il est tant attendu par les algériens et pour les algériens. La résistance prévisible à ce processus de changement et sa durée dépendront de vos réactions (passives, actives, pacifiques ou féroces), vous politiciens, comme actuels privilégiés à outrance de ce vieux système. Plus tôt vous, politiciens, comprendrez que rien ne peut être fait pour éviter ce changement, mieux ce sera car il s’agit d’un impératif qui ne peut être repoussé à plus tard. Il est temps, en outre, que vous compreniez que rien n’est stationnaire, tout est en constante évolution et rien ne peut subsister pour toujours. La démocratie n’est pas un état stable et permanent, l’économie ou la dictature le sont encore moins.

Comme alternative à votre égoïsme chaotique, les algériennes et les algériens, dans la diversité de leurs convictions et de leurs appartenances, attendent des gestionnaires intègres pour faire de l’Algérie un pays émergent et des visionnaires pour la faire entrer dans XXIe siècle. En clair, avec vous ou sans vous, le peuple algérien, saura prendre des engagements consensuels, fermes et sans équivoque pour une Algérie démocratique, moderne, exigeante, équitable, inclusive, juste, ouverte, citoyenne, critique, créative, consciente, compétente et fière.

Kamel Bourenane

7 Commentaires

  1. Autant s’adresser a un mur vous savez bien qu’il ne savent ni lire ni écrire et qu’ils savent très bien compter par contre; le nombre de mandat qu’ils accaparent; le nombre de milliards qu’ils empochent illégalement; des bien immobiliers qu’ils collectionnent et des millions d’Algériens qu’ils mènent en bateaux depuis 62…au fond ils ne sont pas si bête que ça.. c’est nous le peuple qui méritons une lettre ouverte…

    • Bonjour DRIA et saha Aidek,

      On va résumer l’ami: Errachem H’mida et Laab H’mida. Après quoi, croire que celui qui tient par la providence (ou par la force) un robinet de richesses va être tenté de le remettre à quelqu’un d’autre en sachant que ce dernier ne fera que se délecter des ses délices est utopique. D’autant plus qu’il sait qu’en cas de véritable démocratie instaurée (utopique aussi) il aura très certainement des comptes à rendre autant sur la gestion catastrophique du pays que du pillage de ses richesses et qu’il sera amené à la barre (si justice il y a) pour être jugé. Autant d’arguments qui penchent sur un seul fait à prévoir et qui est que la mafia au pouvoir si elle doit partir ça sera par la force et qu’elle se défendra jusqu’au bout pour se maintenir là ou elle est. Le chemin est vraiment long. Bonne journée cher ami.

      • Bonjour Dahmani

        Saha Aidek a vous aussi et a tout les algériens pleureurs et pleureuses de tous bords; nous le sommes devenu hélas tous; et en moins d’un siècle et demie.

        Je sors de ma réserve pour la dernière fois pour dire cette vérité qu’on connait tous …qui d’entre nous ne connait pas Hmida qu’il soit Recham ou la3ab. Connaissant ses agissements; ses stratégies ; ses modes opératoires comment se fait il qu’il nous gouverne encore??.comment expliquer cette symbiose entre le Hmida et le peuple?.s’il est toujours en place c’est que nous sommes tous consentant pour garder ce semblant d’équilibre.

        Cher Dahmani nous sommes tous des Hmida potentiels qui n’ont pas l’audace ou qui ne veulent pas ou qui ne peuvent pas basculer du côté des décideurs

        Il faut reconnaître que nous maitrisant tous le jeu de Hmida et que nous le pratiquons entre nous a merveille quand l’occasion se présente.

        Pourquoi personne ne veut jouer le rôle des Larbi; Mourad ou Abane…Si cela devait arrivé; Hmida disparaître de facto; si on veut vraiment faire déguerpir ces gens la ce n’est point en continuant d’écrire pour écrire ; ou de critiquer; pour expliquer; ou simplement de décrire une situation que tous le monde connait car en agissant de la sorte on fait et on continu de faire les beaux jours de Hmida;

        Si telle est notre situation ; je préfère me retirer en douce..certe je continuerai de lire et de vous lire; en sachant pertinemment que rien ne changera et que le système de Hmida a de très beaux jours devant lui..

        Tant que chacun de nous n’osera pas jouer avec son vrai prénom comme l’on fait de glorieux algériens depuis des milliénaire.. un travail sur soi s’impose plus que jamais pour chacun d’entre nous
        Dire pour ne rien changer je préfère me taire…
        Salem

  2. Contribution très pertinente qui dévoile une amère réalité que nos politiciens ignorent ou font semblant d’ignorer. D’ailleurs il y a juste quelques jours M.Mokri a accepté des privilèges au niveau de l’aéroport d’Alger. Alors lorsqu’on accepte un traitement supérieur à celui de ses compatriotes on ne peut vouloir du bien pour le peuple.

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