Peur sur l’université

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mercredi, 22 novembre 2017 

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Écrit par Rachid Beldi

L’université algérienne continue à traverser de fortes zones de turbulences. Entre problèmes socio-pédagogiques à la pelle qui poussent aux grèves régulières, phénomène de violence à plusieurs facettes opéré aussi bien sur les enseignants que les étudiants, triche aux examens, notes abusivement généreuses pour l’accès en Magistère et Doctorat ou encore plaintes en justice contre des enseignants, le secteur ne sait plus quelle voie prendre, ni vers quel objectif sortie manœuvrer pour éviter de tomber encore trop bas, en attendant de moins mauvais jours qui lui permettrait de réapprendre à l’altitude qui devrait être la sienne.
Dramatique situation pour ces principaux animateurs de l’enceinte universitaire que sont les enseignants et les étudiants. Ces derniers ne vont plus dans les amphithéâtres et dans les salles de cours pour le seul besoin d’enseigner et dispenser le savoir ou d’apprendre et s’épanouir, mais pour passer aussi des journées entières à s’échanger la politesse dans des batailles internes qui n’en finissent plus de se faire écho extra-muros et se laisser entendre sur la place publique.
Pis, le malaise de l’université algérienne s’écrit aussi sur les PV de police et de gendarmerie, et se narre dans les audiences de tribunaux à travers des plaintes à répétition qui donnent le frisson et préviennent des risques encourus dans les lieux. Les épisodes d’agressions perpétrées contre des enseignants à travers le territoire national ont fini par ajouter des noms d’universités sur la liste nationale des lieux où il est parfois dangereux de s’aventurer. Autrement dit, dans certains cas, il y a peur dans l’université comme il y a peur dans d’autres lieux accessibles à tous les profils confondus et où le tri est impossible à réaliser.
Et en guise d’une fin impossible à réaliser, le drame de l’université se prolonge dans de nombreux cas pour de nouveaux diplômés qui ne trouvent pas preneur dans le marché du travail. Ils auront, certes, réussi à quitter l’université, sans toutefois quitter l’auberge.

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