PROTÉGER C’EST ASSERVIR.

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Par Ghazi Hidouci.
(texte reproduit de la page de Mme Zineb Azouz).

Voici les commentaires d’autorités officielles parlant au nom de la religion, au sujet du coronavirus ; Quelque chose d’invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l’ordre établi. Ce que les grandes puissances occidentales n’ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yemen, …ce petit machin l’a obtenu (cessez-le-feu, trêve…). Ce que l’armée algérienne n’a pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (le Hirak à pris fin). Le travail n’est plus une priorité. Quelques jours seulement ont suffi à l’univers pour établir l’égalité sociale qui était impossible à imaginer. La peur a envahi tout le monde.

Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Puisse cela servir à réaliser la limite de l’intelligence humaine face à la force du ciel….J’arrête là; il n’est pas non plus besoin de perdre une seconde pour communiquer avec eux.
Nous voyons beaucoup de jeunes, entre 25 et 45 ans, dans la rue, apporter secours aux gens fragiles, car il n’y a pas de capacité de soins dans le service public. Une réalité s’impose aux gens pieux ; avoir la foi et agir pour le bien, contre le mal ; un croyant s’arme du « Jihed », qu’oublie la bigoterie officielle et qui est le côté social citoyen.ne de la foi. Sans cela, sa foi est celle des « faibles » qui demeurent silencieux devant la Vérité et la Vérité a trois visages :
Les soins et même le confinement sont différents qu’on soit riche ou pauvre; plus on est pauvre plus on est atteint. Les familles de dix dans des bidonvilles ne tiennent pas et se retrouvent exclus. Toutes les personnes au chômage ou dans l’informel sont obligés de ne pas se confiner ou d’attendre la solidarité. Les riches déclarés frauduleux et leurs familles ont suffisamment de moyens pour combattre et soutenir tous les algérien.nes mais les bigots se taisent. Dans les quartiers pauvres, la population est dense et n’a pas d’alternative, les services de livraison ne s’aventurent pas dans les cités. Nous sommes à des années-lumière de service public juste et le Hirak demeure vivant ; dire le contraire est un mensonge éhonté pour les bigots.
Les morts du Hirak sont des morts douloureuses parce que ce sont des morts de gens en «jihed» agissant pour le bien. Ce n’est pas le cas pour les morts des Issabas et de Ain Neh’ja. C’est ainsi, la foi sépare les croyants sincères et les «mouchrikine», même s’il est vrai que la maladie ne distingue pas et tue les officiers supérieurs et leurs proches. Que les «chouyoukhs» aillent prier et philosopher pour eux.
Le Hirak lutte pour éviter d’être étouffé par les manouvres utilisant le coronavirus pour détruire la révolte populaire. Il subit ce que « abla » fait de Karim Tabou et d’autres, ne se tait pas pour défendre des droits de l’homme, la liberté d’expression, la fin des tortures et la censure des journalistes et des militants détenus. La loi antiterroriste est de nouveau exploitée pour faire taire les critiques contre le gouvernement, sans compte le retour de la torture qui devient avec les sévices contre Tabou un scandale international. Le chikh ne voit pas la fin de la sinistre loi de «concorde». Le Hirak promet que Tabou sera Boudiaf… Voilà le terrible bilan de la «coupole» depuis février 2019 et il continue, virus ou pas.
Les choses ont commencé discrètement, sournoisement ; Il n’y a pas de sensibilité à la situation économique, présentée comme catastrophique par le président, du fait de l’absence totale d’espoir sur ce front qu’on s’accorde à considérer mortifère. Pourtant, sur un marché anarchique, le commerce de pénurie n’est déjà pas à l’abri de la sangsue d’un profit sans limite qui dévore le temps, la vie, l’intelligence. La crise sanitaire est en train de précipiter une catastrophe silencieuse et une faillite politique bien avancée. La situation face à la pandémie n’a d’égal que le manque d’anticipation et de prudence et l’amateurisme devant les dangers auxquels les politiques sanitaires dégradées font face.
Confinement total pour la population de la wilaya de Blida pendant 10 jours ! «Est-ce comme du temps du terrorisme quand on nous a encerclés pendant quatre jours ? », Des groupes de jeunes riaient aux éclats ou discutaient de choses anodines, comme s’ils ne croyaient pas à la dangerosité du moment. Les plus âgés, le visage grave, certains pour et d’autres contre. L’appel a été entendu par un trop petit nombre. Les gens, dans le secteur informel impossible à encadrer, vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était, arguant du fait que le gouvernement faisait seulement peur aux citoyens. Il y avait aussi foule devant les commissariats où les gens faisaient la chaine pour se faire délivrer des autorisations de circuler, pour des raisons parfois farfelues, parfois réelles, mais ils étaient vraiment nombreux.
En récupérant la propagande, le président doit déclarer identifier, adapter et équiper les installations à utilisées pour traiter et isoler les patients, élaborer un plan public et un processus clairs pour mettre les contacts en quarantaine, et recentrer l’ensemble du gouvernement sur la suppression et le contrôle du Covid-19. Non seulement il n’est pas à la hauteur, mais il est au troisième sous-sol. Aujourd’hui, le gouvernement improvise au jour le jour, car ils ne sait pas quoi faire. Ils déclare une chose un jour et une autre le lendemain. Il est en train, volontairement, sous le conseil de sa police politique, de sacrifier le peuple en pensant sacrifier le Hirak. Les citoyen.nes sont très en colère, car les gens meurent et nous craignons le piège de la révolte que nourrit « Abla ».
L’Etat devrait oublier ces manœuvres qui se retourneront contre lui et mettre en place le dépistage à grande échelle. De plus, il sait pertinemment que les hôpitaux ne sont pas prêts à faire face à une épidémie de masse et qu’il n’y a pas assez de masques. En politique, gouverner c’est dans l’urgence livrer les choix aux représentants du personnel médical engagé avec les gens. Ceux qui nous dirigent évitent le débat avec les acteurs comme la peste et comme ils l’évitaient en réprimant avant la pandémie. Pour le Hirak, le confinement est actuellement la seule stratégie réellement opérationnelle, l’alternative d’une politique de dépistage à grande échelle et d’isolement des personnes détectées n’étant pas pour l’instant réalisable à l’échelle nationale. Le dépistage massif de la population reste cependant un objectif fondamental. C’est l’urgence sanitaire qui anime tous les esprits aujourd’hui, mais c’est aussi, et ce sera de plus en plus, un choc économique, un choc social: nous ne sommes qu’au début de la crise. Les luttes politiques reprendront après.
En dehors du soutien que la Chine apporte exclusivement aux généraux atteints plus par l’âge que le virus, que donne-t-on au peuple qui ne verra pas un seul chinois? A quoi sert-il d’aider les fils de corrompus du Club des Pins et les Affairistes des marchés spéculatifs qui commencent à se montrer si les citoyens ne peuvent plus consommer ? Aujourd’hui, tout est bloqué. Une fois que les vraies entreprises de production et non les affairistes, vont être à genoux, qui va tenter les racheter ? Les tenants de la politique des Issabas s’ils sont bien là, une fois la crise terminée ? Voilà le résultat de la politique mise en place par le Président. le Président devrait avoir d’autres priorités urgentes, fournir des masques et mettre en place un système de dépistage à grande échelle. Nous avons des personnels soignants sans masques, tout comme les bénévoles qui travaillent sur l’hygiene. Cette crise est loin d’infléchir la politique du gouvernement, au contraire, la stratégie consiste à laisser se développer le chaos de sorte que les gens s’orientent vers la violence, justifiant l’intervention militaire.
La question prend progressivement un niveau de sérieux très élevé sur le champ politique , elle devient de loin bien plus dangereuse que ce qu’on en dit. Abraham était sur le point d’égorger ce qui lui était le plus cher : la vie elle-même, la vie de la jeunesse, la vie des enfants des générations à venir. Et si, précipités dans cette course, notre humanité, nous, n’avait plus la possibilité de s’arrêter, ne savait plus comment s’arrêter, d’arrêter le geste tout seul ! Celui de l’égorgement? Et si le virus était un ange arrêtant notre bras sur le point d’égorger ce qui nous était le plus cher… Et si cet ange exterminateur était en train de nous dire quelque chose d’immense…Il est important que le Hirak dessine un plan d’action selon ses capacités afin de traiter cette question avec urgence et éviter que la société ne plonge là où n’est pas son intérêt, telle est la priorité. Le Hirak accumulé une expérience ces dernières années et affronte des sanctions imposées sur l’ensemble du pays et des conditions économiques difficiles que nous avons réussi à surmonter. Il faut écouter les médecins, les infirmiers et ambulanciers, le personnel de santé, les agents de services. Il faut envisager les pires scénarios que nous pourrions accueillir les cas contaminés, soutenir les hôpitaux et alléger la pression sur les hôpitaux publics dans la lutte, préparer des lieux (comme les mosquées) pour isoler les personnes infectées.
Les étudiants peuvent développer des formations spécialisés, éducatives et de sensibilisation, créer des comités dans tous les villages et quartiers pour mettre en œuvre diverses mesures. Le Hirak doit adapter ses actions aux circonstances émergentes et les politiques de résistance sociale au régime militaire. Personne ne peut vaincre ce virus sans une solidarité et une résistance sociale. Le schéma de la guerre populaire n’est jamais exclu des maneuvres de la police politique, l’histoire et le comportement de ces services le prouvent.
Nous devons rester ouverts à toutes les possibilités en raison de la mentalité arrogante de ce régime. L’un des piliers de renforcement des concepts culturels consiste à savoir remplacer une menace par une opportunité. On dit que la consommation d’électricité diminue drastiquement. On dit aussi que quelque chose est en train de se réveiller auprès des humains. On dit que les animaux reviennent. On dit que le ciel respire. On dit que les machines se sont mises à ralentir. On dit que quelque chose commence à souffler…cette nuit une nouvelle alliance fut établie entre Abraham et son Dieu. Quelle alliance saurons-nous inventer entre nous ? Quels mots pour la nommer ? Comment ferons-nous pour donner un sens nouveau aux douleurs de la société? Si le citoyen.ne s’organise pour gérer la menace à son profit, il peut vaincre cette menace. Chaque personne doit considérer cette menace comme une opportunité, pour faire une remise en question de ses habitudes, de son mode de vie, de sa gestion du temps. Notre problème avec le régime a été celui du pouvoir de la corruption de l’argent. Ce virus a réduit à néant ce pouvoir, mais il a montré ses limites, il a redonné sa réelle dimension, celle de la guerre contre les pauvres. Cette guerre contre ce virus sera vaincue à condition que chacun assume ses responsabilités sur le plan de la société et de l’individu. Voilà le message spirituel qu’on aurait voulu entendre mais que les chouyoukhs sous rangers n’osent pas proférer.
La première mission est la désinfection des lieux publics et privés et nous avons vu le succès à Bab El Oued. Toutes les régions font partie du champ d’action, y compris celles qui sont en dehors de la présence de sa base populaire. Il doit être actif dans les campagnes et chez les sans logis. Si nous pouvons, nous devons aider les gens à ne pas sortir de chez eux.
Il n’y a pas de contrainte d’organisation sur les hôpitaux , pas de temps pour former les professionnels de santé vulnérables sur comment se protéger, pas de tests des médicaments, pas de possibilité de corriger l’état désastreux du service public hospitalier . Les citoyens en grand nombre pensent que c’est une fake-new pour dominer les manifs. La réalité est que le gouvernement pense que la situation de pandémie est favorable pour faire passer sa politique de répression contre le Hirak (arrestations, et communiqués de peur). Cette stratégie policière est très péniblement vécue et peut avoir des conséquences catastrophiques. Au fond, on laisse ce virus se propager, on laisse circuler les nouvelles alarmantes et on emprisone les opposants.
Le Hirak se mobilise pour montrer la nécessité de la discipline de confinement et d’hygiene pour vaincre l’épidémie et sur la vigilence pour ne pas entrer dans le piège de la repression. Une grande mobilisation d’action collective et solidaire se développe. La pandémie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu. Aujourd’hui nous disons «appliquons la loi de la liberté et la justice ». Même si le régime cherche à nous lapider comme il a lapidé en plein tribunal Karim Tabou, parce qu’il voit la lumière et que le tribuunal est aveugle. L’idée de nouvelle politique évoque les libertés, la démocratie et l’État de droit. Mais elle a aussi une face plus sombre : celle d’une République aux abois qui fait passer des mesures d’exception liberticides, motivées par l’urgence d’une situation extraordinaire. La loi sur l’état d’urgence sanitaire, adoptée à marche forcée par une opposition hypocrite aux ordres, nourrit les mêmes inquiétudes : présentée comme étant d’exception, elle a vocation à être durable. Faite uniquement contre la crise sanitaire, elle pourrait se normaliser. En donnant des pouvoirs démesurés à la police politique et à l’administration, en institutionnalisant une justice secrète et écrite, elle signe l’abandon de l’État de droit. Première série de mesures prévues par l’état d’urgence sanitaire : celles qui permettent d’organiser le contrôle de la population et de ses déplacements. L’adoption sans aucun débat de ces mesures de contrainte individuelles révèle surtout la vision de ce gouvernement, qui ne pense pouvoir gérer la population que par la contrainte et la discipline – au besoin pénalement sanctionnée. Deuxième série de mesures prévues par l’état d’urgence sanitaire : l’autorisation donnée au gouvernement de légiférer par ordonnances – c’est-à-dire dans la plus grande opacité, sans débat public – dans des domaines d’importance comme le droit du travail, mais le droit pénal et la procédure pénale. En effet, rien ne garantit que, dans une vision purement gestionnaire de la justice, le gouvernement ne souhaite conserver après la crise ces audiences écrites et à huis clos bien pratiques. Qui ne nous dit que ces innovations liées à la crise ne deviennent permanentes ? Et, au-delà de l’inscription probable de ces textes dans le droit commun, il y a plus grave encore : l’idée que le gouvernement et sa police puissent contrôler en permanence les comportements des citoyens. Si nous restons attachés à l’idée de l’État de droit, il faut pouvoir conjurer ces risques en dénonçant l’état d’urgence sanitaire pour ce qu’il est : une loi scélérate.
gh270320

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