LE POUVOIR MAFIEUX : UN MONSTRE A PLUSIEURS TÊTES.

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1925
Abbes Hamadene

Arrestations, limogeages, règlements de comptes, trahisons, fuites à l’étranger, c’est une guerre impitoyable que se livrent les généraux les plus influents au sein de l’armée. Les têtes tombent avec fracas ou dans le silence épais propre aux régimes autoritaristes. Les têtes tombent, mais le système qui les porte reste debout.

LE MYTHE DU MONSTRE A PLUSIEURS TÊTES
Cette guerre des clans au sein du pouvoir mafieux nous fait penser à certains monstres mythologiques, imaginés par les peuples dans diverses civilisations : Talafsa à sept têtes chez les Berbères, Le Xiangliu, serpent à neuf têtes dans la mythologie chinoise, le Herensurge représenté par les Basques sous forme de serpent avec sept grosses têtes…etc
Dans la plupart de ces traditions, lorsqu’une tête du monstre est tranchée, elle repousse en un ou plusieurs exemplaires.

LA GUERRE ÉTERNELLE DES CLANS
La guerre des clans au sein du pouvoir mafieux n’est pas nouvelle, elle est consubstantielle à son fonctionnement. Elle est née avec le régime politique qui a été mis en place par les chars de Boumediene dès les premières semaines de l’indépendance.
Visible ou invisible, elle peut prendre différentes formes, y compris les plus violentes. En effet, le pouvoir n’hésite pas à sacrifier l’un de ses membres ou un groupe de ses membres pour assurer sa survie.
Le partage des richesses du pays et les nominations de personnes aux postes stratégiques (Président, responsables principaux au sein de l’armée et des servies secrets, Ministres, ambassadeurs, SONATRACH, Douanes…) sont au cœur des règlements de comptes permanents au sein du pouvoir.
Pendant très longtemps et grâce à une parfaite maîtrise de l’art de la dissimulation, le pouvoir réel est arrivé à rendre invisible ces luttes fratricides. Dans ce qui ressemble à un théâtre d’ombres, la poignée de généraux s’employait à tirer les ficelles de marionnettes chargées d’animer la façade civile.

LE HIRAK ET LA GUERRE DES CLANS
Par son ampleur, sa durée, sa détermination et son pacifisme, le Hirak a fait craquer les structures du pouvoir, tari sa base sociale et affaibli considérablement ses relais dans la société. Aujourd’hui, nous constatons avec certitude qu’avec le Hirak la guerre de clans a atteint son paroxysme, notamment avec la mise à l’écart de Bouteflika, l’emprisonnement de deux anciens chefs du tout puissant DRS, le Général Toufik et le Général Tartag ainsi que la mise aux arrêts de dizaines d’officiers supérieurs.
Les fameux « équilibres internes » du pouvoir montrent depuis le début du Hirak des signes évidents d’essoufflement.
Leur élection présidentielle du 12 décembre 2019 a révélé des divergences sur le choix d’un candidat consensuel entre les différentes factions de l’armée. Certains soutenaient Teboune, d’autres intriguaient à l’ombre en faveur de Mihoubi. Cette grave divergence semble avoir provoqué une brusque accélération du processus de délitement à l’œuvre depuis des mois dans les arcanes du pouvoir. Même la crise sanitaire avec ses conséquences dramatiques et son flot d’incertitude, n’arrive pas à freiner les conflits entre les clans mafieux qui composent le pouvoir.
Le peuple algérien regarde avec une certaine distance cette arène où s’affronte impitoyablement une poignée de généraux. C’est le spectacle d’un monstre à plusieurs têtes, qui à chaque fois que l’une d’entre elle est tranchée, parvient à en générer d’autres : Les têtes tombent, le monstre reste.
Le Hirak est né pour libérer l’Algérie des griffes de ce monstre.

8 Commentaires

  1. Que ces têtes entraînent dans leur chute, le ministre de l’injustice et les magistrats verreux, les juges et procureurs de service,
    les robes du téléphone que le gang utilise en premier pour assoir son règne. Tant que ces bouleversements au sein de l’institution militaire n’entraîne aucun changement au sein de l’institution judiciaire , alors on peut confirmer dès maintenant qu’il s’agit d’un éternel règlement de compte entre des généraux du même gang qui essaye de sauver le système ébranlé par le Hirak et mis a nu par la gestion catastrophique du Covid 19.

    Une occasion se présente pour le peuple algérien pourvu qu’elle ne sera pas squatter une fois de plus par des opportunistes aux aguets pour reprendre le gouvernail…C’est aux braves enfants de ces deux institutions que repose un espoir de voir un changement réel s’installer en Algérie.

    Des généraux probes et des juges honnêtes ,ils doivent bien exister, du moins on l’espère sincèrement…sinon on attend impatiemment le déconfinement pour reprendre le chemin de la lutte pacifique jusqu’à la disparition totale du gang …

  2. Le Clan le plus puissant est le Clan le plus puissamment amarré/accroché à la puissante Police politique secrète, qui est le Pouvoir réel, le Sommet de la pyramide du Pouvoir militaro-mafieux, l’Enclave autoritaire principale, la Main de fer des Généraux assassins et prédateurs = les vrais décideurs, le Cœur et le Cerveau de ce Pouvoir dictatorial spoliateur et sanguinaire, son Centre névralgique, son Laboratoire « d’idées nihilistes, destructrices » , le Lieu où s’effectue « la réflexion comploteuse et intrigueuse », le Concepteurs des stratégies de domination, son Épine dorsale, sa Colonne vertébrale, sa Main de fer, son Syndicat du crime, son Bras politique, sa Branche politique cachée, sa Digue principale, son Mur de soutènement, le Valet d’atout des Généraux, leur Carte maitresse, leur Avantage sur la population, leur Arme/Armée secrète/cachée, leur Machine de terreur …

  3. je me souviens d’un certain vendredi après-midi,de l’année écoulée,dans une ville de l’intérieur,où parmi la cohorte de jeunes qui avançait…il n’y avait ni hauts responsables de quelque chose qui soit,ni journaliste,ni beaux parleurs de salons,de plateaux de t.v.,ni,ni…que des jeunes qui ne savaient même pas à quoi ils faisaient face et que seraient les conséquences…qui ne savaient pas qu’un jour prochain,leur soubresaut serait la délivrance du pays de tous les profiteurs,opportunistes,etc…et qui ne pouvaient savoir que leur soubresaut serait squatté,détourné et utilisé à des fins personnelles et usurpé par des « surfeurs » de haut vol,sans vergogne.Si le Hirak est une étape,certains ont en fait une fin en soi et là est la véritable question,car au final,qui peut se targuer,depuis 1962,à ce jour de n’être pas été,d’une façon ou d’une autre,responsable de la décrépitude générale,par omission,par complicité,par trahison,par takhti rassi.Nous sommes,tous,des hydres,quelques parts.Le covid19 ,comme leçon,pourra peut-être nous remettre dans le bon sens ???

  4. ILS TOMBERONT LES UNS APRES LES AUTRES ! le corona, la crise, le hirak et la soif de justice sont des ingredients incompatibles avec la predation sans commune mesures! les ressources se font rares et la contradiction des interets va venir a bout de tous les predateurs!

  5. Le seul moyen de couper toutes les têtes du monstre, et par conséquent le détruire à jamais, est de l’affronter courageusement, jusqu’à sa fin.
    Quelque soit la férocité de la bête du mal, il doit y avoir une force du bien supérieure, pour l’écraser et c’est une certitude.
    Comme le disent les anciens : « A tout Faron, il doit y avoir un Moussa ! »
    Qui vivra, verra…

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    Ramadan Karim

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    Les têtes tombent, mais le système qui les porte reste debout.

    ce n’est pas uniquement en Algérie, c’est aussi le cas pour l’ensemble du monde arabe et musulman depuis la chute de l’empire ottoman et la création de l’état d’Israël……

    Le premier niveau

    https://www.youtube.com/watch?v=OU8zi3i5-9A

    Deuxième niveau

    https://www.youtube.com/watch?v=w4DAhKuZCj4

    La dernier niveau

    https://www.youtube.com/watch?v=k8i6L7RWTdk

  7. Soyons honnetes avec nous-meme .Le regime militaire algerien a toujours un coup d’avance sur le peuple . Posons nous la question , pourquoi apres 15 mois de Hirak , le regime est toujours en place ?
    Le regime est uni meme s’il ya des gueguerres feroces entre clans .
    Le peuple est totalement desuni et non solidaire de toutes ses composantes .
    La seule arme que possede reellement le peuple est la greve generale illimitee .
    Hormis les Kabyles ; il n’ya pas au sein du reste des algeriens une vraie volonte d’en decoudre definitivement avec ce regime .
    Ils se lamentent certes ; mais veulent-ils vraiment mettre a bas ce regime ?
    J’ai de gros doutes !

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