Isabelle Eberhardt, une femme, un destin !

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  Youcef Elmeddah

« …Rendre hommage à une grande dame de chez nous. Une dame, par des cris d’amours successifs, qu’on doit réhabiliter et honorer. Un jour, le lycée, la rue ou la place Isabelle EBERHARDT ? Un jour sûrement, quand l’intelligence l’aura emporté sur la passion et que l’on saura regarder notre passé avec discernement.». C’est par ces mots qu’Abdelkrim DJAAD décrivit la jeune femme dans Algérie Actualité en juin 1985.

C’est en lisant ses nouvelles, ses récits et ses nombreux biographes que je me suis résolu à aller visiter sa tombe à Ain Sefra.

Fille naturelle dit-on, née à Genève en 1877, Isabelle rejoint en 1897, son frère Augustin engagé dans la légion étrangère en Algérie. Elle avait alors 20 ans ! Ses relations avec son frère toxicomane, qu’elle adorait, ont fait l’objet de nombreux écrits. Attirée par l’islam et la vie nomade, elle se marie en 1900 avec Slimane Ehni à El-Oued et mène,  déguisée en homme, une vie faite d’aventures parcourant à cheval et pendant sept ans une grande partie de la steppe algérienne.  Elle mourut à Aïn Sefra en octobre 1904 à la suite d’une crue de l’oued qui a emporté le gourbi où elle habitait. Ses textes, rédigés pendant son séjour, ont été regroupés dans « Ecrits sur le sable » (Editions Grasset), et constituent l’un des meilleurs témoignages de la vie algérienne à cette époque.

« Personne n’a jamais vécu aussi au jour le jour que moi, personne n’a jamais été si dépendante du hasard ». Cette phrase résume à elle seule la courte vie d’Isabelle ! et morte à Aïn Sefra en octobre 1904, emportée par la crue d’un Oued dans son gourbi alors qu’elle était déjà affaiblie par sa maladie.

Isabelle, surnommée au masculin « l’Algérien », est une écrivaine-journaliste -2.000 pages dit-on-, une femme « libre », à identités multiples, insoumise à l’ordre établi, aventurière, mystique mais avec une constante : l’amour du désert et de l’Algérie où elle s’est établie, avec sa mère – enterrée à Annaba- après avoir quitté sa Suisse natale.

Isabelle arriva dans la région de Ain Sefra à l’automne 1903 comme journaliste à l’Akhebar et à la Dépêche algérienne, quelques jours seulement avant que Lyautey ne devienne général de la subdivision de cette ville. Nomade, elle n’a cessé de parcourir la région à cheval, dormant souvent dans les Zaouias, les mosquées ou les médersas d’où elle tirait son inspiration et rédigeait ses notes : « Nomade j’étais, quand toute petite je rêvais en regardant les routes, nomade je resterais toute ma vie, amoureuse des horizons changeants, des lointains encore inexplorés. »

Cette femme, morte à 27 ans, a fait l’objet d’une vingtaine de biographies dont la première, celle de Francis de Miomandre est parue en 1906, et parmi les dernières celles de Leila Sebar (2005) et Leila Dris (2009). 

J.M. Kempf-Rochd lui a consacré une thèse de doctorat « Études critique et génétique de Sud-Oranais d’Isabelle Eberhardt », soutenue en mai 2003 à l’Université Paul Valéry d’Aix-en-Provence. Une autre thèse de magister, très documentée, a été publiée et soutenue en 2009 par Sabrina Benziane à l’Université de Batna.

Pourquoi cette fascination pour Isabelle ?

D’abord, parce qu’on n’a jamais su qui était son père. Certains biographes considèrent que c’est Trophimowski, un ami à sa mère, qui n’a jamais voulu reconnaître sa fille pour des raisons juridiques. D’autres attribuent la paternité d’Isabelle carrément au poète Arthur Rimbaud mais toujours sans apporter la moindre preuve.

Dans une lettre datant d’avril 1903, Isabelle déclarait être la « fille d’un père sujet russe musulman et de mère russe chrétienne ». Mais aucun biographe n’a pris au sérieux cette affirmation… Pas même Isabelle qui s’attribua par la suite d’autres paternités tout aussi farfelues.

Ensuite, comme Fernando Pessoa et bien d’autres grands écrivains, cette femme était multiple. Elle écrivit sous de nombreux pseudonymes – surtout masculins – dont le plus connu est celui de Mahmoud Saadi, « étudiant tunisien en quête d’enseignement ». Des tentatives d’explications psychologiques  à ce dédoublement de la personnalité ont été faites, mais trop contradictoires, comme l’était Isabelle, pour être rapportées ici. On se contentera de cette phrase de Leila Dris: « L’identité inventée qui fige, saisit, immobilise et réintègre dans l’être, n’est qu’un moyen inconscient soit, mais astucieux de survivre à son passé par le biais de l’écriture ».

Cette femme qu’on présente parfois comme une « convertie à l’Islam », sans que personne ne rapporte les circonstances de sa conversion, a toujours nié cette conversion en affirmant : « Je suis née musulmane et n’ai jamais changée de religion ». Mais il est admis qu’Isabelle a trouvé dans l’Islam une sorte de planche de salut pour sa vie déchirée. Elle qui fumait du kif, buvait de l’alcool, a eu une vie sexuelle que certains n’ont pas hésité de qualifier de « libertine »…

Dans une de ses nouvelles – toutes disponibles sur internet gratuitement, « … Sans religion, fille du hasard et élevée au milieu de l’incrédulité et du malheur, je n’attribue au fond de mon âme le peu de bonheur qui m’est échu qu’à la clémence d’Allah et tous mes malheurs à ce Mektoub mystérieux contre quoi il est parfaitement inutile et si insensé de s’insurger… ».

Cet autre passage puisé dans « La Zaouïa » mettant en évidence sa dichotomie : « Puis aussi venait l’étrange seconde vie, la vie de la Volupté, de l’Amour. L’ivresse violente et terrible des sens, intense et délirante, contrastant singulièrement avec l’existence de tous les jours, calme et pensive qui était la mienne (…) quelles ivresses ! Quelles soûleries d’Amour sous ce soleil ardent ».

Dans une correspondance avec un ami tunisien, elle écrivit : « Maintenant, je ne me crois nullement obligée pour être musulmane, de revêtir une gandoura et une Mléya et de rester cloîtrée. Ces mesures ont été imposées aux Musulmans pour les sauvegarder de chutes possibles et les conserver dans la pureté. Ainsi, il suffit de pratiquer cette pureté et l’action n’en sera que plus méritoire, parce que libre et non imposée ».

Fervente anticolonialiste, maudite par le colonisateur pour sa liberté de ton, elle n’a cessé de dénoncer la scandaleuse spoliation des autochtones et les rapports injustes qu’entretenaient les colons avec eux. Mais là aussi, certains biographes dont des algériens contestent son anticolonialisme la réduisant en une espionne qui travaille pour le « gentil colonialiste » Lyautey, l’homme pour qui « la joie de l’âme est dans l’action ». C’est oublier qu’Isabelle n’a acquis la nationalité française que grâce à son mariage avec un spahi musulman algérien lui-même de nationalité française : Slimane Ehnni, qu’elle épousa trois ans avant sa mort.

Elle aimait se déguiser en homme. Mais pas qu’en Algérie avec ses tenues devenues légendaires de « cavalier arabe » avec son Chèche et son burnous. « Le goût du déguisement, c’est le besoin d’échapper à soi-même et de devenir un autre, de se faire passer pour un autre, de se croire un autre… Tout en n’y croyant d’ailleurs pas », écrivit R. Caillois.

Isabelle maîtrisait parfaitement l’arabe et, d’après certains biographes, parlait le kabyle. Sous un pseudonyme masculin, elle écrivit en 1896, un courrier en arabe à Abu Nadara, un écrivain égyptien qualifié par certains biographes d’extravagant. Elle se faisait passer pour un auteur slave qui désirait faire un séjour en Algérie pour améliorer ses connaissances linguistiques. Abu Nadara, ému et charmé par le courrier d’Isabelle lui répondit en arabe en la félicitant pour son style. Encouragée par cette réponse, elle a fini par lui dévoiler sa vraie identité et Abu Nadara lui a promis, pour son mariage, de lui écrire « une ode en soixante et une langue ». On ne saura jamais si cela a été fait.

Enterrée selon le rituel musulman, au cimetière de Aïn Sefra, Isabelle écrivit à propos de la mort : « Tout le grand charme poignant de la vie vient peut-être de la certitude absolue de la mort. Si les choses devaient durer, elles nous sembleraient indignes d’attachement ».

Je me suis rendu à Ain Sefra  le 25 mai 2017. Après avoir effectué le vol Alger-Tlemcen, je pointe au parking de l’aéroport où j’ai pu trouver Nousseir , un clandestin, prêt à m’emmener à Ainsi Sefra avec un de ses amis, m’héberger une nuit puis m’emmener le lendemain à Nedroma pour rendre visite à El Hadj Mohamed Ghaffour.

Après 4 heures de route dans la steppe, on arrive à Ain Sefra, entourée par des montagnes rougeâtres au pied du djebel Mekhter dans le massif des monts Ksour, à plus de 1 000 m d’altitude. On n’a pas eu de difficulté pour trouver le cimetière musulman de Sidi Boudjema de la ville. Un immense cimetière quasiment à perte de vue, propre, entouré d’une grande muraille. Aucun signalement de la tombe d’Isabelle. Je croise un jeune homme qui avait l’air d’être du coin :

  • Salam. SVP je cherche la tombe d’Isabelle Eberhardt
  • Isabelle qui ?
  • Ibirar (arabisant le nom dans l’espoir d’être compris)
  • Vous êtes dans un cimetière musulman. Le cimetière chrétien est de l’autre côté vers la Mosquée Okba ibn Nafaâ
  • Excusez- moi mais Isabelle Eberhardt est musulmane
  • Jamais entendu palé. Désolé.

On s’est mis à trois à chercher l’emplacement de la tombe, chacun ayant pris un bout du cimetière. Et c’est Nousseir qui l’a trouvé après une quinzaine de minutes de recherche. Il nous fit signe de la main tout content et on le rejoint.

Elle est donc enterrée là Isabelle. En plein milieu de cet immense cimetière poussiéreux et calme, sans aucune indication, aucun panneau, aucune plaque commémorative. Tombe anonyme au milieu de ses frères algériens tout aussi anonymes. Seul son nom gravé sur sa tombe permet de la retrouver.

Pourquoi cette indifférence vis-à-vis d’une femme qui se réclamait de l’Islam, qui aimait profondément l’Algérie et qui a, en son temps, plus que quiconque, valoriser l’humanisme,  la sagesse et la beauté de cette région ?

Dans la présentation à la presse du magnifique  roman « Le Bédouin d’Isabelle » de Abdelkader Guerine, l’auteur  avait précisé que « c’était une femme libre et anarchiste, une femme engagée contre le système colonial en Afrique en général et en Algérie en particulier ». Qu’à cela ne tienne, nombreux sont ceux qui considèrent toujours Isabelle comme une espionne au profit du colon.

 Dans son livre « Le Destin d’Isabelle Eberhardt en Algérie: Amour, mystique, espionnage et mort violente », Khelifa Benamara a tenté d’être « objectif » en rapportant des faits relatifs à ce côté sombre d’Isabelle. Le débat qu’il a eu avec Mohamed Rochd, ex Jules KEMPF, défenseur d’Isabelle, par journaux et blogs interposés est édifiant.

 En réalité, le débat sur la qualité d’espionne d’Isabelle n’est pas nouveau. Il date de son vivant. Et ses accusateurs sont des deux bords : les partisans comme  les anticolonialistes !

Les autorités coloniales françaises en Algérie ont été les premiers à l’accuser de comploter « contre l’honneur et la grandeur de l’armée française ». Lorsqu’elle a été agressée violemment, à Behima,  à l’aide d’un sabre, par un algérien en janvier 1901, l’auteur de cette tentative d’assassinat a été arrêté, jugé et condamné par la justice coloniale. Mais la présence sur le sol algérien de la victime, musulmane qui s’habille en homme, et considérée « comme une névrosée et une détraquée venue satisfaire ses penchants vicieux et son goût pour les indigènes », était trop embarrassante pour les autorités de cette époque qui décident purement et simplement de l’expulser de l’Algérie.

Et elle n’a pu revenir dans le pays dont elle était très attachée qu’à la faveur de sa naturalisation « française » suite à son mariage avec Slimane en octobre 1901. Les motifs de son expulsion n’ont jamais été clairs comme le souligne Isabelle dans une de ses correspondances « « Au sortir du conseil de guerre où j’avais, naturellement, dû comparaître comme principal témoin, je fus brusquement expulsée du territoire algérien (et non de France) sans qu’on daignât même m’exposer les motifs de cette mesure. Je fus donc brutalement séparée de mon mari : étant naturalisé français, son mariage musulman n’était pas valable ».

En fait, Isabelle faisait elle-même l’objet d’une surveillance par les autorités coloniales qui avaient notamment reçu une lettre anonyme « l’accusant tout à la fois d’espionnage, d’empoisonnement, de vol et d’opportunisme de sa foi en la religion musulmane dans le but de conspirer contre la France en liant des amitiés avec les musulmans ». 

De l’autre côté, on l’accusa d’être, au contraire, une espionne au service de l’armée française complotant contre les nationalistes algériens, en citant, comme le fait Khelifa Benamara, des passages de textes attribués à Isabelle:

–          comme cette réflexion d’un soldat français à son capitaine dans Le Major « Oui, enfin, je pars avec la conviction très nette et désormais inébranlable de la fausseté absolue et du danger croissant que fait courir à la cause française votre système d’administration. »,

–          ou dans Notes de route cet extrait tronqué  « pays sillonné de bandes affamées, tenues comme des troupeaux de chacals guetteurs dans les défilés inaccessibles de la montagne »,

–          ou encore que « Bouamama est traité de vieux détrousseur, de misérable imposteur, de fils de brocanteur... » sans que je puisse trouver la moindre trace de cette allégation dans les écrits d’Isabelle.

S’il est vrai qu’Isabelle Eberhardt n’a jamais été ouvertement contre la colonisation de l’Algérie, elle s’est cependant montrée, au travers ses écrits, comme une partisane d’un colonialisme « plus humain » et « respectueux » des autochtones. Du Camus du début du siècle en somme !

Dans son chef d’œuvre littéraire « Yasmina » une nouvelle écrite par Isabelle vers 1900, l’auteur traduit parfaitement son espérance quant à la coexistence des colons et des colonisés, des musulmans et des chrétiens et ce, au travers d’une histoire d’amour impossible entre un soldat français et une bédouine.

Dans une de ses correspondances à un journal français, elle écrit « Je n’ai jamais joué aucun rôle politique, me bornant à celui de journaliste, étudiant de près cette vie indigène que j’aime et qui est si mal connue et si défigurée par ceux qui, l’ignorant, prétendent la peindre. Je n’ai jamais fait aucune propagande parmi les indigènes et il est réellement ridicule de dire que je pose en pythonisse ! Partout, toutes les fois que j’en ai trouvé l’occasion, je me suis attachée à donner à mes amis indigènes des idées justes et raisonnables et à leur expliquer que, la domination française est bien préférable à celle des Turcs et à toute autre. Il est donc injuste de m’accuser de menées antifrançaises ».

La majorité de ceux qui l’accusent d’espionnage, d’un côté comme de l’autre, se basent uniquement sur ses écrits pour la plupart posthumes.

 En effet, Isabelle a été recrutée par Victor Barrucand, comme journaliste-reporter dans le journal bilingue l’Akhebar dont il était le directeur. De son vivant, peu de ses grands textes ont été publiés dans ce journal. Ce n’est qu’après sa mort que Lyautey a pu récupérer ses manuscrits « maculées de boue » emportés par l’Oued en crue qui a causé la mort d’Isabelle en 1904 et les a mis à disposition de son ami Barrucand, Dreyfusard et partisan lui aussi d’un « colonialisme humain ». Dès la  publication des quatre premiers volumes d’Isabelle, « Dans l’ombre chaude de l’Islam », « Notes de route », « Pages d’Islam » et « Trimardeur », Barrucand a subi de violentes attaques des critiques de l’époque lui reprochant d’avoir falsifié les textes originaux et pire, de les avoir complété par ses propres écrits.

Pour avoir cosigné le livre « dans l’ombre de l’Islam », des critiques ont traité Barrucand de « détrousseur de cadavres ».

Ces « corrections » et « rajouts » dans les textes originaux d’Isabelle sont tels que certains éditeurs n’ont pas hésité à en informer le lecteur et ont décidé de publier les livres d’Isabelle en mettant en italique ou en crochets tout ce qui leur semblait douteux. Sans compter des très nombreuses notes accompagnant ces textes afin de lever les très nombreuses ambigüités et contradictions rencontrées.

Dans ces conditions, quel crédit accorder aux accusateurs de tout bord d’Isabelle Eberhardt ?  Une bibliographie phénoménale traite de la biographie de la jeune femme, de ses rapports avec les colons, les algériens, la société et l’Islam. A quelques exceptions près, la plupart des auteurs ne se sont basés que sur ses écrits publiés après sa mort. L’essentiel des archives qui la concernent sont détenues aux Archives d’Outre-Mer d’Aix-en-Provence. Peut-être qu’il est temps de tirer toute la lumière sur cette femme qui a été autant admirée que détestée. Mais qui n’a jamais laissé indifférent.  Elle qui écrivait « Tout le grand charme poignant de la vie vient peut-être de la certitude absolue de la mort. Si les choses devaient durer, elles nous sembleraient indignes d’attachement.

Il y a de grandes nuances dans le ciel de la durée : le Passé est rose, le Présent gris, l’Avenir bleu. Au-delà de ce bleu qui tremble, s’ouvre le gouffre sans limite et sans nom, le gouffre des transformations pour l’éternelle vie ». Citation du texte qui n’est ni en italique ni en crochet dans « Dans l’ombre chaude de l’Islam ».

Qu’on le veuille ou non et quelles que soient les opinions que l’on peut se forger sur son parcours, ses écrits et ses positions, Isabelle Eberhardt fait partie intégrante de notre histoire tant politique, culturelle que sociale.

Et à ce jour, le vœu de Abdelkrim Djaad n’a toujours pas été exhaussé chez nous. Ailleurs si !

4 Commentaires

  1. Dire que Isabelle Eberhardt connaissait le Kabyle n’a aucun sens. Si elle devait connaître une variété de Tamazight, ce serait le Chaoui qui est parlé dans l’est algérien.
    D’ailleurs, ni les écrits d’Eberhardt ni ceux de ses biographes n’ont mentionné son passage par Alger et moins encore par la Kabylie.

    • C’est pas écrit comme ça. C’est marqué « Isabelle maîtrisait parfaitement l’arabe et, d’après certains biographes, parlait le kabyle ». Nuance. Il faut donc chercher les biographes qui disent que Eberratrdt parlait kabyle ou chaouia

  2. Il faut mettre fin à la légende d’Isabelle Eberhardt parlant le kabyle ou un parler voisin comme le chel’ha. Voici ce qu’elle a écrit elle-même dans Sud-Oranais, tiré de mon édition critique d’après le manuscrit disponible à l’ANOM d’Aix-en-Provence : « Ils (deux serviteurs de la zaouïya de Bou-Amama à Hamman Foukani) parlent à mi-voix. – Est-ce que les Beni-Guil s’en iront demain matin?/ – Sidi a dit qu’ils partiraient à l’aube. / Puis ils continuent en idiome berbère et je ne comprends que vaguement : ils parlent du pacha d’Oudarhir et de Sidi Bou-Amama. »Cf. Chez le cousin de Bou-Amama » p. 75, in Une édition inédite de Sud-Oranais, ENAG, 2013. Avant de faire un article ou de vouloir évoquer I. Eberhardt, il faut lire ce qui est paru ou faire de vraies recherches et non gloser d’après des compilateurs.

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