LES NON-DITS DE LA RÉVOLUTION ALGÉRIENNE

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1928

 » Seuls ceux qui ont la mémoire longue sont capables de penser l’avenir. »
Friedrich Nietzsche – Philosophe Allemand (1844 – 1900)

Le 1er Novembre nous donne la possibilité chaque fois de revenir sur l’Histoire de notre pays qui n’a point exhaussé tous ses secrets.

Nous détaillerons séparément six (06) faits historiques que nous considérons comme cardinaux. Ils donnent l’impression d’être déconnectés, mais leur essence constitue un continuum infinimum qui préside jusqu’à aujourd’hui.

Les dettes françaises pour le blé algérien (1)

Peu avant et ensuite sous Napoléon 1er, la France contracta l’achat de blé algérien pour son armée auprès de deux marchands juifs d’Alger, M. Bacri et Bouchnak, et était en retard pour les payer. Ces marchands avaient eux-mêmes des dettes envers le Dey et prétendaient incapables de les honorer jusqu’à ce que la France paye les siennes.

Après une réunion contentieuse le 29 avril 1827, le Dey frappa le consul Français Duval avec un éventail. Le 05 Juillet 1830, la France envahit l’Algérie.

Le Décret Crémieux de 1870 (2)

Le 24 Octobre 1870, le décret Crémieux accorda la nationalité française aux 37 000 juifs d’Algérie. Sa paternité en revient au ministre Français de la Justice de l’époque, Isaac Crémieux, lui-même juif. La raison principale de cette promulgation était l’élévation des juifs d’Algérie à la citoyenneté française pour qu’ils prêtent main forte à la colonisation du pays.

Appel du FLN à la communauté Israélite d’Algérie (3)

Le 1er Octobre 1956 le FLN lança un appel à la communauté Israélite d’Algérie en lui demandant d’affirmer solennellement son appartenance à la nation algérienne et d’être du côté du combat libérateur afin de dissiper tous les malentendus. L’Appel resta sans écho.

Protocole de Sèvres (4)

Le Protocole de Sèvres était un accord entre les gouvernements d’Israël, de la France et du Royaume-Uni conclu entre le 22 et 24 octobre 1956 à Sèvres, France. Il détaille leur alliance pour renverser Nasser en envahissant l’Égypte.

Israël s’y engagea aussi à fournir du renseignement sur les dirigeants du FLN à la France. En contrepartie celle-ci promit d’armer l’État hébreu et une coopération totale dans le domaine nucléaire.

Pour rappel, le détournement de l’avion des dirigeants FLN a eu lieu le 22 octobre 1956.

Les essais nucléaires Français dans le Grand Sud Algérien (5)

Suite au Protocole de Sèvres, le 27 Mai 1957 Moshe Dayan et Shimon Peres respectivement Chef d’Etat Major des Armées et Directeur Général aux AE d’Israël visitèrent Béchar dans le sud algérien pour sceller l’alliance franco-israélienne.

Le 13 février 1960 à 07 h 04 dans la région de Reggane et durant la guerre d’Algérie la bombe atomique franco-israélienne fut explosée.

Le partage de l’Algérie (6)

A l’approche de l’indépendance et dans la rancœur et la colère contre la France, les juifs d’Algérie vont grossir les rangs de l’OAS.

Les responsables politiques français souhaitant éviter des drames aux Européens d’Algérie une fois l’indépendance algérienne acquise avancèrent l’option de la partition du pays, que De Gaulle lui-même qualifia, d’un « Israël français ».

Alain Peyrefitte secrétaire d’État à l’Information et sous les conseils de David Ben-Gourion alors Président d’Israël rédigea en 1961 son fameux rapport : Faut-il partager l’Algérie ?

Conclusion

Sans pour autant occulter les difficultés actuelles du pays, il ne faudrait pas oublier que ces mêmes difficultés ont une Histoire aux acteurs multiples, sur plusieurs paliers et avec des manipulations à plusieurs niveaux.

Pour le peuple algérien, surtout pour sa jeunesse; revoir le passé, donne la possibilité «d’apprendre de l’histoire» afin de mieux nous comprendre dans le présent, en comprenant les forces, les choix et les circonstances qui nous ont amenés à notre situation actuelle.

Ce qui importe, c’est de mettre à jour le fil conducteur qui est derrière l’Histoire, la cause de ces effets : la force qui ramène la multiplicité apparente que nous constatons à une unité fondamentale imperceptible au regard commun, invisible à l’œil intelligent, inaccessible à la pensée qui ne sait pas penser.

C’est la grande tâche qui est dévolue à la jeunesse algérienne dans l’acte et la pensée.

Khaled Boulaziz
Kaerdin Zerrouati

(1) http://dspace.univ-eloued.dz/xmlui/handle/123456789/1987
(2) https://www.jeuneafrique.com/79685/archives-thematique/promulgation-du-d-cret-cr-mieux/
(3) https://algeria-watch.org/?p=62211
(4) https://www.duo.uio.no/bitstream/handle/10852/51583/Masteroppgave-DUO-Les-accords-de-S-vres-de-1956.pdf?sequence=1&isAllowed=y
(5) https://www.geo.fr/histoire/france-israel-l-accord-secret-189322
(6) https://excerpts.numilog.com/books/9782259275163.pdf

3 Commentaires

  1. @
    Khaled Boulaziz
    Kaerdin Zerrouati

    L’Algerie à travers la statistique, la demographie et l’histoire pour une réflexion et une meilleure compréhensions ……

    La démographie de l’Algérie avant et pendant
    la période Francaise

    1
    La démographie figurée de L’Algérie
    http://algeroisementvotre.free.fr/site0301/demogra/demo0000.html

    Ce que je retiens:

    1
    Dans une brochure officielle : Etat actuel de l’Algérie publiée en 1878, l’administration Française évalue la superficie de l’Algérie à 43 millions d’hectares.

    Messieurs Duval, Warnier, Reclus proposent le chiffre de 66 millions.

    Ces chiffres s’expliquent par la difficulté de fixer l’exacte limite de l’ Algérie au Sud.

    M. Fillias chef du bureau de la statistique : « Notre frontière dans le Sud ne peut ètre poussée au-delà des points où l’autorité de la France est effectivement reconnue »

    L’Algérie serait donc comprise entre la 37° et le 32° de latitude Nord et entre le 4° longitude Ouest et le 6° longitude Est. Dans cet espace est disséminée une population de 2.807.685 habitants (recensement de 1876).

    L’Algérie est divisée administrativement en deux territoires :
    un civil :
    Administrée par l’autorité civile ,où le peuplement et la colonisation sont de date ancienne.

    Un militaire ou de commandement :
    Placé sous l’autorité des officiers de l’Armée dans lequel la population générale est plus clairsemée (compte tenu de la surface) et l’élément européen plus rare.

    Provinces Territoire Civile Territoire Militaire
    Population Superficie Population Superficie

    Alger 380.135 8.268 529.155 96.899

    Constantine 365.216 17.975 650.337 109.088

    Oran 301.741 15.355 238.823 70.747

    Nationalités Territoire Civile Territoire Militaire
    Population Superficie Population Superficie

    Français 136.826 41.600 7.055 276.734

    Etrangers 114.411 2.338

    Israélites 32.639 448

    Musulmans 763.216 1.408.474

    Population par Nationalités : La population d’origine Européenne est loin de constituer une société homogène, une unité ethnique ou même une nationalité distingue. Elle est composée d’éléments fort disparates au point de vue de la race, de la latitude, du degré de civilisation non moins que de l’importance numérique. Presque tous les Etats de l’Europe comptent en Algérie des représentants, les plus nombreux sont par ordre d’importance : Les Français, Espagnols, les Italiens, les Maltais , les Allemands, On compte en outre, mais en proportions bien moindres ; les Suisses, les Anglais, les Belges, Les Polonais, les Grecs, les Hollandais.

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    Un peu d’histoire

    L’évolution de la population de la région de 1000 à 1850.

    Les caractéristiques dominantes,
    de la toile de fond du deuxième millénaire dans le nord de l’Afrique sont l’instabilité politique, la désorganisation économique,
    et l’insécurité, dont les effets se sont dramatiquement combinés avec ceux des fléaux naturels qui n’ont pas épargné la région.

    Pendant que les empires arabo-espagnol, berbères, mamelouk et ottoman s’affrontaient,
    faisant alterner les guerres de conquête triomphales et les longues phases de décomposition, famines et épidémies se succédaient
    à un rythme insoutenable, les époques fastes, où un pouvoir fort a pu imposer la paix et le progrès à une vaste région, ont été
    trop rares et trop brèves.

    Même la longévité de certains régimes ne doit pas faire illusion :

    L’Algérie et la Tunisie ont été des régences ottomanes,
    pendant près de trois siècles, entre le dernier quart du XVI siècle et les interventions européennes du XIX.

    Les sultans turcs ne se sont souciés,
    que d’en tirer des revenus faciles et sont généralement restés indifférents aux conditions d’existence de leurs populations.

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    Quel était le chiffre exact, personne ne pouvait donner un chiffre vérifié !

    Dans son rapport de 1808, Boutin rapportait « l’opinion générale »,
    suivant laquelle la population de la Régence était de 2.800.000 âmes, mais dans l’aperçu historique sur l’Etat d’Alger,
    à l’usage de l’armée expéditionnaire, on utilisa l’évaluation du Journal des sciences militaires qui donnait le chiffre de 1.800.000,
    tout en précisant que ce chiffre était très exagéré.

    Dans son livre, Sketches of Algiers, political, Historical, and civil,
    M. William Shaler, consul général des U.S.A, nous donne le chiffre de moins de 1 million.

    « I am of opinion, that the population of this kingdom must be rather under than over a million of souls. »

    Ce chiffre du consul, est jugé même excessif, par M. Juchereau de Saint Denys, qui précisait qu’il était de moins de 800.000.

    La vérité est que, en l’absence de tout dénombrement, personne n’en savait rien.

    Sur le tableau précédant, si nous écartons l’estimation de Bodichon, qui concernait l’Afrique du nord,
    le chiffre le plus élevé est donné, en 1833, par Sidi Hamdane Ben Othman, c’est la seule « estimation turque », que nous possédions,
    mais le caractère de libelle de cet ouvrage, et, ses affirmations très fantaisistes, ne permet pas d’accorder le moindre crédit à ce chiffre.

    Note :

    On lit dans le livre d’Hamdane, que les Français exportaient les ossements humains en France pour fabriquer du noir animal,
    on lit aussi, que les Bédouins devenus fanatiques, mettent en pièces et dévorent les Français fait prisonniers.

    De 1830, au dénombrement de 1845, les statistiques étaient fausses et les opinions très libre.

    Dans son rapport, M. Boutin rapportait l’opinion générale, évaluation que l’on rejette comme très exagérée en invoquant,
    les chiffres de la population urbaine, cités par le même Boutin qui n’était en 1808, que de 172.500 âmes, donc, on optera pour
    le chiffre, « environ 1 million » , estimation de M. W. Shaler, consul général des U.S.A., et, celui de M. Juchereau de Saint-Denys,
    qui n’allait pas au-delà de 800.000 âmes.

    Tableau de M. Juchereau de Saint-Denys.

    Turcs et Koul-Oglous 40.000
    Maures (habitants des villes et cultivateurs) 400.000
    Arabes nomades 120.000
    Cobayles 200.000
    Juifs 20.000

    Total 780.000

    Les premiers chiffres, se présentant sous forme d’une estimation détaillée,
    sont ceux que M. Tatareau indique dans sa notice de 1833, et ceux que M. Marcel publie en 1835 dans le Journal Asiatique.

    Le but étant d’apprécier les forces de l’ennemi, on s’intéresse, non à l’ensemble de la population,
    mais, seulement au nombre de cavaliers et de fantassins, que chaque tribu peut aligner.

    Le lien:

    http://algeroisementvotre.free.fr/site0301/demogra/demo0002.html

  2. « continuum infinimum » C’est vraisemblablement aussi du fait du Mossad que l’Algérie a été mise en coupe réglée par la caste militaire (héritière de la glorieuse armée des frontières qui jamais ne tira un seul coup de feu contre l’armée française) ?
    « Sans pour autant occulter les difficultés actuelles du pays » Cela va mieux en le disant, difficultés qu’un tranquille antisémitisme permettrait de surmonter ? J’en doute !

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      La mayonnaise label « antisémitisme », ne prends pas ici !

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