Sur la question du projet politique du Hirak

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Raouf Farrah

🔴 Le #Hirak n’a pas vocation à mettre sur papier un projet politique défini. Ce n’est pas un parti politique. Son rôle est de porter de manière pacifique et forte des exigences de transformation démocratiques fondamentales (et non des revendications): les libertés et l’État de droit de manière générale en sont le socle.

Le départ ordonné et pacifique du régime en est la condition. Cette réalité ne changera pas au fil des prochains mois. Ceci ne veut pas dire que les élites fidèles à la révolution du 22 février, aussi peu nombreuses soient-elles, ne doivent pas discuter, préparer et converger autour du plan de transition le plus optimal, en partant toujours des exigences fondamentales du peuple. Mais la question du projet politique n’est ni une tare du mouvement populaire, ni un préalable à la nécessité du départ du régime.

Par conséquent, accabler le mouvement populaire sur cette question, c’est faire le jeu du régime. Le Hirak en tant que mouvement historique de la société est né pour durer longtemps. Il mûrira sans que des représentants soient élus, sans qu’une plateforme politique du Hirak émerge. Ceci parait contre-intuitif, car tous les mouvements sans représentation ou sans plateforme « projet politique » finissent généralement par se faner.

Mais dans le cas du mouvement populaire du 22 février, c’est une condition de survie et réussite face à un régime qui a soixante d’expérience dans la cooptation, le ravalement des façades civiles et l’embuscade politique. La seule voie qui permettra au peuple algérien de se libérer de cette culture aux antipodes des valeurs et des objectifs de la révolution du 22 février, c’est la permanence dans l’engagement par la silmya et l’union.

*Je reprends la rédaction des textes « Hirak» sous formes de positions plus courtes.

Crédit photo: Raouf Farrah (Annaba)

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