L’Algérie entre les élections factices et le véritable changement.

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Encore une fois, le pouvoir va mobiliser sa clientèle larbine et rentière et organiser ce que le peuple appelle le « carnaval fi dechra » pour renouveler sa chambre d’enregistrement, dont la facticité et la vacuité ne sont plus à démontrer. C’est ainsi que le régime se taillera encore une fois sur mesure son « institution » pour le servir et constituer la fausse vitrine d’un régime « démocratique » aux yeux de l’opinion publique internationale – laquelle est loin d’être dupe pour avaler de telles couleuvres.

Au lendemain de ce carnaval électoral à la Naegelen (avec l’intelligence en moins), les propagandistes officiels du régime illégitime et ses thuriféraires attitrés, après que les laboratoires de la fraude aient gonflé et trituré pour l’occasion et comme d’habitude le taux de participation, clameront sur tous les toits que le « peuple » a donné une gifle aux « ennemis de la Nation » en votant (virtuellement) en masse pour la « stabilité » et la « prospérité » du pays.

La société en avance sur ses « élites », n’aura pas besoin de consignes de vote pour faire son devoir qui est celui d’ignorer cette fausse élection. Elle signifiera encore une fois son divorce avec ce régime illégitime. Le très fort taux d’abstention de la population aux dernières consultations électorales, malgré la manipulation des chiffres, avait déjà traduit une prise de conscience et un refus de continuer à s’inscrire dans la stratégie du pouvoir dans la préfabrication d’hommes politiques et d’institutions factices qui ne représentent pas la société.

Malgré ces signaux clairs de la société, ce pouvoir honni et coupé des réalités refuse obstinément de partir. Il est prêt à tout pour se maintenir. Il n’a pas hésité à faire couler le sang de ses propres concitoyens pour sauver ses privilèges à chaque fois que la nation lui a signifié sa retraite (octobre 88, janvier 92, avril 2001). Les tensions entre le système obsolète et arrogant et la société poussée au désespoir par des décennies d’injustice et de mépris risquent de mener droit vers des lendemains plus chaotiques.

Devons-nous rester les bras croisés et attendre le tsunami populaire qui pointe à l’horizon ? Doit-on rester enfermés dans ce cercle vicieux d’un peuple sans souveraineté et d’un pouvoir sans légitimité ? Le moment n’est-il pas venu de prendre nos responsabilités d’Algérien(ne)s libres, devant notre peuple et devant l’Histoire, pour mettre un terme à l’usurpation du pouvoir qui dure maintenant depuis plus d’un demi-siècle ?N’est-il pas temps de mettre un terme à nos « chikayates » idéologiques, claniques et partisanes dans lesquelles nous a enfermé ce régime dans le cadre de sa politique du « diviser pour régner » ?

Le moment n’est-il pas venu d’œuvrer au rassemblement de toutes les volontés sincères, autour de principes et de valeurs communes et de répondre politiquement aux aspirations de la majorité de notre peuple et de sa jeunesse qui nous ont montré la voie un certain 22 février 2019 afin d’imposer un véritable changement du régime politique et mettre le pays sur la voie de l’Etat de Droit et des Libertés Démocratiques ?

Il est clair que seul un réel et authentique processus démocratique, permettant aux citoyennes et citoyens de s’autodéterminer librement, ouvrira la voie vers un véritable Etat de Droit avec ses institutions issues de la volonté populaire. C’est notre devoir à tous, en tant qu’intellectuels et politiques autonomes, de contribuer humblement à concrétiser ces objectifs légitimes. Mais pour cela, l’Algérie a besoin de visages nouveaux et de mains propres. Notre peuple est largement vacciné depuis et ce ne sont pas les aventuriers de tous bords ni les cadavres politiques recyclés qui ont participé directement ou indirectement à asseoir ce pouvoir illégitime depuis 62, qui le tromperont.

N’en déplaise aux défaitistes, notre pays n’est pas stérile en matière de compétences politiques. L’Algérie qui a enfanté Ben M’Hidi, Abane, Ben Boulaïd, Lamine Debaghine, Malek Bennabi et Mouloud Mameri peut également enfanter de véritables Hommes d’Etat qui n’ont rien à voir avec les Pantins de la Boulitique qui ont défilé depuis l’indépendance et qui ont mené le pays vers la faillite sanglante.

Avec beaucoup d’exigence morale et un peu de courage politique, œuvrons humblement, tous ensemble sans exclusion aucune, à libérer notre Algérie des griffes de cette oligarchie et à la mettre sur la voie de l’Etat de Droit.

Salah-Eddine SIDHOUM

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