POURQUOI SOMMES-NOUS SI SUBVERSIFS?

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     Abdellah CHEBBAH Mars, 2020

En général, l’Algérien de nature est un personnage vivace, révolté, impulsif, habile, futé, intransigeant, auto inflammable, mais paradoxalement, amorphe, stagnant, ambivalent, désordonné, amnésique, patient. Son esprit est tout le temps en alerte de tout ce qui se passe autour de lui. Il est le spectateur de son quotidien et le metteur en scène des événements. Il n’arrive pas à être lui-même pour exprimer ses fonds de pensée. Il est là à critiquer, à dénigrer, à démanteler, à arbitrer, à se mettre à la place de l’autre. Il est le parfait donneur de leçons qui remet tout en question. Il sait tout, au courant de tout et est partout. Mais il ne sait rien de lui-même. Il oublie qu’il est partie prenante de son environnement.

La révolution que mène le peuple Algérien en ce moment contre un système de gouvernance malsain et ignorant de ce qu’est un état de droits et de justice risque de nous mener à une quadrature semblable à celle du ‘’cercle’’. Pour les matheux, ceci est très compréhensible, mais pour le citoyen lambda qui déambule dans la rumeur et la propagande, cela aurait un impact sérieux sur cette révolution qui risque l’effritement.

Ceci m’amène proprement dit, au cœur d’un sujet gravissime et dangereux.

L’avènement du multipartisme sous Chadli nous a montré que les Algériens, idéologiquement, sont très divisés, essentiellement sur la question du rôle de la religion en politique. Soixante-sept partis politiques de différentes tendances se sont constitués, dont quatre à connotations religieuses. En politique ce nombre est astronomique. Cette question revient aujourd’hui dans les rouages du pouvoir dont le but est de diviser le peuple, bien entendu, mais aussi chez certains concitoyens, apeurés de se retrouver dans le scénario des années 90. Il y a un risque pour que le hirak se retrouve en quadrature.

Les slogans et les portraits que nous percevons ces temps-ci, ici et là, pendant les marches du vendredi et les propos tenus par certains ‘’DAWLA ISLAMIA’’ nous ramène à une époque sombre de notre histoire. Les visites et réunions que font certains dignitaires de la politique déplaisent à beaucoup de citoyens.

Voudrait-on réveillé des démons?

Les réseaux sociaux fulminent sur cette question. On a essayé bien avant, de mettre à l’écart la diaspora qui s’est avérée être le porte parole de la cause Algérienne à l’étranger. On a aussi essayer de diviser les ethnies en l’occurrence les Kabyles et les Arabes. On a plus encore, essayer de diviser les régions. Tout cela n’a pas réussi aux flambeurs de la fitna.

De grâce, aux noms de Dieu, de nos martyrs, de notre révolution, de nos ancêtres, de nos nouvelles générations, de nos vieux, de nos mères, de l’avenir de l’Algérie, apaisons nos émotions et nos rancunes et faisons admettre à chacun de nous l’alternance au pouvoir. C’est la seule et unique solution qui nous propulsera de l’avant. Acceptons tous cette alternative pour ne pas sombrer dans une conjecture de désastre et de suicide collectif.

L’histoire d’un pays ne s’écrit pas sur des années mais bien plus, sur des siècles. Elle s’inscrit par les générations qui se précèdent, qui apportent chacune d’elles ses amendements et celles qui les succèdent qui en témoigneront. L’histoire de notre pays depuis nos anciens ancêtres a été écrite sur des conquêtes, des invasions et des colonisations. Arrêtons de reproduire cela en nous-mêmes. Nous pouvons tous vivre sur cette terre avec toutes nos différences. Acceptons l’altérité de nos différences et l’alternance au pouvoir, qui en réalité,revient au peuple.

   Nul n’est parfait dans ce bas monde, mais il existe des degrés de perfectionnement qu’il faudrait considérer et accepter. Le mérite reviendra à celui ou à ceux qui  rédigeront la nouvelle constitution d’une vraie république basée sur les besoins et les mœurs de notre peuple dont la religion musulmane, les langues, nos traditions et nos us et coutumes resteront constants comme paramètres identitaires. Ces ainsi que nous serons tous citoyens de ce pays. Tous ce qui pourra nous différencier dans la gestion de la cité se réglera par les urnes.

L’Algérie pour tous, tous pour l’Algérie.

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