Turbulences régionales et opportunités pour l’Algérie

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Salim METREF

Clausewitz contre Zen Tsu, guerre classique contre guerre asymétrique, toutes les comparaisons sont invoquées pour décrire les tensions que connait actuellement cette zone que certains appellent Golfe Persique et d’autres Golfe Arabique. Et là-bas, les iraniens ne cachent plus leur aversion pour les navires Us qui patrouillent au large de leur littoral dans cet espace réputé servir de transit à une part importante du pétrole mondial.

L’Iran affirme par la même occasion et par la voix de ses plus hauts dignitaires que du Golf Persique jusqu’à une partie de la mer d’Oman s’exerce la souveraineté Perse, démontre ses capacités militaires de puissance réémergente et juge inacceptable la présence de l’arsenal US à proximité de ses cotes et le fait savoir en déployant sa puissance d’interception aussi bien navale que balistique. Qui peut oublier et à propos du voisinage de l’Iran et dans un moment de colère et de tensions géopolitiques la terrible phrase de NasraAllah, leader du Hizbollah Libanais, comparant les monarchies du Golfe à des villes de verre. Terrible. La Turquie aussi se redécouvre des  ambitions expansionnistes. Après une intervention militaire compliquée en Syrie, elle se projette en Libye, avec armes, bagages et chair à canon, y indisposant par la même occasion les pays frontaliers. Là aussi, la même appartenance religieuse ne résiste parfois pas au retour du nationalisme et la Turquie semble avoir hélas définitivement oublié son navire arraisonné par Israël ainsi que l’humiliation infligée à son ambassadeur auprès de l’entité sioniste pour se rappeler subitement sa qualité de membre de l’OTAN.  Israël profite présentement de cette situation régionale pour avancer ses pions, réfute toute concession aux palestiniens en continuant de le réprimer et pense désormais, et pour en finir définitivement avec cette question, annexer la Cisjordanie. Mais l’entité sioniste sait pertinemment que son leadership militaire dans la région est chaque jour que Dieu fait remis en cause et que tous les scénarios seront possibles à l’avenir. Et le soutien militaire US ne lui sera peut-être plus d’aucun secours.

Pendant ce temps les monarchies du Golfe Arabique, à l’exception peut-être du Qatar et du Koweït, et après avoir âprement défendu les intérêts US et être devenus sans le savoir les alliés objectifs d’Israël dans la région continuent de subir les déboires de leur intervention militaire au Yémen et oublient en même temps que la seule cause qui vaille d’être vraiment défendue dans la région est celle du peuple Palestinien.

L’Algérie qui milite pour un nouvel ordre mondial, pas celui de l’Empire, mais celui des peuples et d’un monde multipolaire a tout intérêt dans le contexte actuel de continuer de consolider son émergence géopolitique qu’une décision comme le triste véto US contre la nomination par les Nations-Unis de l’un de ses plus brillants diplomates pour prendre en charge le dossier libyen ne pourra pas contrer. S’appuyer sur une saine et intense coopération avec les puissances amies, développer encore plus la montée en puissance de son armée tout en insufflant du génie et de l’imagination, qui ne manquent pas dans ce pays ni au sein de sa diaspora, à une économie qui ne demande qu’à être puissante et à se déployer au profit de son peuple et des peuples de la région sont les clés d’un grand destin qu’il ne faut plus contrarier. Hâter la mise en œuvre urgente de la réforme politique devenue incontournable et dont l’état de droit dans toute son acception notamment le respect des libertés est le corolaire est une priorité. Les premiers signes de la nouvelle gouvernance de ce pays laissent espérer que la volonté politique pour le sortir de l’impasse semble s’affirmer !

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