L’ÉPOUVANTABLE ‘’NOUVELLE ALGÉRIE’’. SON RAPPORT AVEC LE MONDE.

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   Abdellah CHEBBAH                                                                                 Déc. 2021

Tous les Algériens, sans exception, rêvent d’une Algérie nouvelle. Un pays où il ferait bon vivre, où tout le monde serait égal devant la loi, où le vivre-ensemble ne serait pas uniquement un slogan mais une réalité fraternelle, où ses richesses seraient équitablement distribuées, où les faibles et les pauvres seraient considérés, les femmes et les vieux protégés. Ils veulent une Algérie fière, digne et prospère où chacun aura sa place et son statut. Une Algérie où le travail serait noble et valorisant, où le sacrifice, l’effort et la compétence seraient le credo de la réussite, où l’école et l’université des lieux de savoir et de citoyenneté, où le bien serait encouragé et le mal combattu, où le respect, les bonnes manières et l’obéissance seraient le socle de leurs valeurs et où, tout simplement, vivre en Algérie serait un plaisir et une joie éternels.

C’est peut-être trop demander, mais c’est aussi l’Algérie que les martyrs auraient souhaité au peuple.

La nouvelle Algérie que promeut le président Tebboune et le pouvoir qu’il incarne, va à l’encontre de tout cela. Elle n’est pas celle que souhaitent les Algériens. Pas du tout. Elle est virtuelle. Elle est embaumée de mensonges, de manipulations et de fraudes, semblable, même pire, que celle qui a colonisé leurs parents et leurs ancêtres.

Un pouvoir si vil, appuyé par une horde de généraux en désaccord, font subir au peuple d’inimaginables atrocités ?

Si rien n’est entrepris réellement, correctement et honnêtement, cette nouvelle Algérie promise va connaître les plus sales moments jamais connus de son histoire. Ce sera l’Algérie de l’effroi, de l’épouvante, de la hante.

‘’La politique est le moyen pour des hommes sans principes de diriger des hommes sans mémoire’’. (Voltaire).

La jeune génération par contre, soucieuse de son avenir, soumet, pacifiquement, depuis deux ans, à ce pouvoir vieillissant, des doléances raisonnables pour éviter le pire, le crime fratricide.

Le système en place, bâti depuis 1962 sur des promesses, des espoirs, des mensonges odieux et irraisonnables, fait encore rêver les populaces, ces démunis qui espèrent s’accrocher pour s’en tirer d’affaire.

Cette nouvelle Algérie tant espérée commence mal. Avec une crise multidimensionnelle, rien ne présage un avenir radieux. Bien au contraire, elle s’achemine vers l’effondrement de tout le pays, institutions et état lui-même. Que restera-t-il alors? Un peuple qui s’entre-déchirera pour survivre et un pays en jachère livré aux conquérants de toute nature.

Le pouvoir en Algérie ne veut pas innover dans le politique. Le système mis en place depuis 62 est figé pour toujours. C’est la même chanson, orchestrée par le même chef, qui se répète avec différents musiciens, mais les paroles restent les mêmes.

Comment persuader le commun des Algériens que la nouvelle Algérie qu’on lui propose n’est pas celle qu’il imagine, celle dont il rêve, mais celle qu’on lui impose de force par la répression et l’asservissement ?

Comment pourra-t-il convaincre ses enfants, que partir c’est mourir et rester c’est se suicider ?

Comment pourra-t-il encore s’abreuver d’espoirs, quand sa situation se dégrade de jours en jours ?

C’est à coup de ‘’comment ’’ que l’avenir s’évanouit devant une Algérie fatiguée, usée, à bout de souffle.

A chaque étape, les Algériens se disent ‘’Ah ! Si nous avions su’’. Malheureusement, ce n’est jamais la dernière. Chacune vient ronger encore plus le quotidien des citoyens.

‘’Un rêve que vous faites seul n’est qu’un rêve. Un rêve que vous faites ensemble est une réalité’’. (John Lennon).

Notre rapport avec le monde s’est aussi détérioré. Actuellement, la politique étrangère que mène l’Algérie vis à vis de ses partenaires et de ses voisins va l’isoler de plus en plus de l’échiquier mondial. Aucun pays, ni institutions internationales, ne solliciteront son avis ou son apport sur les questions qui la touche de près ou de loin. Le rapport avec le reste du monde se dégrade de plus en plus. L’Algérie n’est plus crédible économiquement et diplomatiquement. Elle est en porte à faux avec les réalités du monde. Coupée du monde politique.

Dernièrement, le non-recevoir de notre ministre des affaires étrangères par les autorités françaises démontre bien que le pouvoir Algérien n’est plus considéré.

Le vote sur l’affaire Sahraoui a aussi écarté toute ingérence de l’Algérie dans ce conflit. Le rejet de cette affaire au prochain sommet de la ligue arabe, proposé par l’Algérie, a bien été signifié. Cette affaire ne sera plus à l’ordre du jour.

Aucun pays dans le monde n’a appuyé l’Algérie dans cette affaire. Bien au contraire, ils se sont tous abstenus ou contre.

L’étau se resserre de plus en plus sur les autorités Algériennes qui pensent dicter leurs politiques étrangères sur une partie de l’Afrique à coup de mensonges et de manipulations. Les stratégies géopolitiques, géostratégiques et géoéconomiques se dictent pas les grandes puissances qui dirigent et gèrent le monde. L’Algérie ne fait aucun poids. Le Maroc allié direct de toutes ces puissances et des monarchies Arabes aura probablement le dernier mot sur cette affaire. Israël vient de s’introduire au Maghreb et un dirigeant du Hamas Palestinien est au Maroc sur invitation du roi. L’Algérie se retrouve donc écartée de tout processus de politique étrangère. Sa diplomatie, autrefois, tant flattée se retrouve à quémander des droits qui ne lui sont plus octroyés, ignorés même par ses alliés. La Russie, entre autre, vient de signer un accord avec le Maroc pour la construction d’une grande raffinerie. Les États-Unis sous le président Trump avaient reconnu implicitement le droit au Maroc de disposer du Sahara occidental dont Joe Biden n’a pas l’intention de remettre en cause. La Chine observe la situation sans parti pris. Elle se proclame neutre dans ce conflit. La France vient d’écarter l’Algérie du processus de paix en   Libye. Et en reste, l’Éthiopie, autrefois pays pauvre et sous développé, a interdit toute représentation diplomatique Algérienne sur son sol. Sa représentation dans certains pays Africains n’est plus sollicitée.

Que reste-t-il à l’Algérie comme allié solide ? Aucun. Le seul allié qu’aurait pu avoir ce pouvoir aurait été son peuple. Malheureusement ce dernier a été écarté depuis 62 de toutes décisions politiques et de toutes ingérences dans les affaires de l’état et ce, jusqu’à date. Ce pouvoir est donc lâché de toute part.

Que va-t- il faire ?

Toute tentative de bienfaisance ou de de bienséance qu’il entreprendra ne lui redorera pas son image. Tout le monde sait aujourd’hui, y compris ses alliés, que ce pouvoir est malhonnête et malfaiteur.

Les dernières élections communales qui ont bouclé un processus constitutionnel a été encore une fois boycotté. Politiquement, le peuple est en grève contre ce pouvoir.

Le seul salut qui lui reste est de revenir à la raison et de transféré ce pouvoir au peuple dont son avenir a été hypothéqué depuis 1962.

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