Abdenour Ali Yahia-Hachemi Djiar : vingt sages et de gros ronrons

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Publié par Saoudi Abdelaziz

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Toujours gaillard et toujours véhément, le vieil avocat nonagénaire brandit dans El Watan une énième procédure de sortie de crise : « Un comité de 20 à 30 sages doit sortir le pays de la crise qu’il traverse et éviter une explosion ». De soncôté Hachemi Djiar, « proche du président Bouteflika » selon l’Expression, ronronne longuement pour conclure que « pour l’heure, il n’a y a pas d’alternative crédible à Bouteflika ».  

Résumé du dialogue de sourds à distance.

Vingt sages…

« L’Algérie est-elle sous la menace d’une guerre civile ? écrit Ali Yahia Abdennour dans  El Watan . L’après-Bouteflika a commencé. Il y a un conflit au sein de l’Etat. Le pouvoir étouffe les divisions au sein de l’armée et leur surgissement au grand jour est nuisible à chacun des clans. Tout pouvoir qui n’a pas le consentement libre des gouvernés est illégitime. Le pouvoir sera-t-il transféré de manière constitutionnelle par des élections pour la première fois propres et honnêtes, qui éliront comme Président un homme ou une femme de manière démocratique ?

La succession du président Bouteflika selon le système politique sera assurée par l’armée, qui comme d’habitude désignera une façade civile. La maladie grave et durable du Président a ébranlé le pays dans ses profondeurs et les conséquences ont pris de l’ampleur. Le système politique s’est trouvé face à trois difficultés, dont il a mesuré l’extrême gravité : le maintien du Président au pouvoir qui ne fait que déléguer ses responsabilités, l’armée qui détient la force et veut elle aussi le pouvoir, tout le pouvoir, peut avoir recours non pas au coup d’Etat, mais à l’état d’urgence, ou à l’état de siège, le peuple qui veut reprendre sa souveraineté et élire ses représentants à toutes les institutions de l’Etat par des élections propres et honnêtes.

L’Algérie est divisée en deux, celle du pouvoir, de ses alliés et de ses ralliés et celle du peuple toutes tendances confondues. Deux idées sont à étudier. La première est que pour relier les deux parties de l’Algérie séparées par une rivière en crue, il faut un pont. La deuxième est que le feu dans la maison Algérie risque de s’étendre et il est urgent de l’éteindre. Réunir 20 à 30 personnes qui ont des convictions et des vues divergentes, mais unies par l’amour, qui ont une vision, une stratégie et une tactique, qui donneront à notre pays la politique réaliste et progressiste dont il a besoin.

Ce comité de sages doit sortir le pays de la crise qu’il traverse et éviter une explosion. La recherche de la paix est primordiale, et les difficultés nombreuses. Elle est l’expression de la volonté, se bâtit sur la liberté et conduit à la liberté qui libère des forces nouvelles. Réaliser la collaboration la coordination la communauté d’action de toutes les forces patriotiques pour construire une Algérie forte et solidaire, qui puisse faire entendre sa voix au niveau régional et international, afin de réunir les peuples ayant la vision lucide d’un avenir commun.

…et de gros ronrons

« La priorité est à la réformation intellectuelle et morale pour mettre à niveau les mentalités, affirme   Hachemi Djiar L’Expression. Elle est tout simplement à une pratique de la politique par la raison, la sagesse et la science. Ajoutez à cela l’absence d’un chef de l’opposition capable de fédérer autour de lui des ambitions disparates, sans compter la fragilité interne de plusieurs partis dont l’action se réduit le plus souvent, sauf exception, à des stratégies d’individus ou de petits groupes. C’est dire en bref que si le système n’est pas exempt de reproches, les partis ne le sont pas moins dans la mesure où nombreux sont ceux qui sont atteints dans leurs sources vives. Et aucun ne peut constituer la panacée qu’il arbore. Le fait de s’absorber dans une activité strictement partisane ne suffit plus dans les circonstances actuelles à former une alternative crédible. En fait, le pluralisme doit se rénover dans ses méthodes de pensée et d’action. Faute de quoi, ce sera un dialogue de sourds permanent au sein du monde de la politique dans notre pays.

Les Algériens sont sans doute sceptiques à l’égard de la politique et de ses acteurs. Pour l’heure, leur confiance n’est accordée à l’évidence qu’au chef de l’Etat dont ils apprécient aussi bien les réalisations en matière d’équipement du pays que l’intérêt qu’il porte aux démunis et aux classes moyennes dans des domaines sensibles comme le logement, la santé, l’éducation, l’eau, le gaz et l’électricité domestiques, le pouvoir d’achat. A cet égard, la politique menée est une politique de progrès, même si beaucoup reste à faire (…)

C’est que les Algériens ont compris que, pour l’heure, il n’a y a pas d’alternative crédible à Bouteflika. Et que l’avenir n’est pas dans les clivages partisans et les combinaisons politiciennes, mais à leur faire comprendre que l’avenir est dans une dynamique dont les jalons ont été clairement posés. C’est une dynamique qui ne laisse personne sur le bord du chemin et qui fait la part des choses entre la théorie et le vécu social. De plus, il faut bien reconnaître qu’aucun opposant n’a réussi à convaincre mieux que ne l’a fait Bouteflika avec sa doctrine et son action.

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