AHMED BENANI : LE SOLEIL HUMAIN.

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Benani Ahmed

Triste nouvelle .

Dda Ahmed Benani, l’intellectuel hors-pair, l’esprit libre, notre printemps humain vient de nous quitter. Il a rejoint le firmament où brillent des étoiles humaines comme son père, hadj Mehdi Benani, le Pr Mohammed Arkoun qu’il aimait appeler « notre maître », Hocine Aït-Ahmed qui était son voisin d’exil des décennies durant, et tant d’autres.

Ainsi prend fin son combat digne, discret et déterminé contre la maladie, en cette tristesse automnale du jeudi 20 octobre 2016, au CHUV à Lausanne. Il avait de 68 ans. Dda Ahmed, le soleil pleure ta lumière, le sens de l’être, des mots et des choses est orphelin de ta présence, la poésie de vivre, l’art d’écouter, de penser et d’enseigner ont choisi de t’accompagner dans ton ultime voyage vers les cieux des printemps humains que tu as semé en chacun de nous.

Prend ton envole

Au-delà des étoiles

Là où l’être n’est que lumière Soleil de nos printemps

Printemps de nos âmes Amour de nos cœurs

Notre Éclaireur Tu es parti pour naître

A nouveau A l’Eden humain

De chacun de nous Enfants de ta sagesse Prend ton envole…

Au-delà de nos nuits

Veuves Au-delà de nos jours

Qui pleurent nos rêves inachevés Vers le bonheur Éternel…

Dda Ahmed, nous gardons de toi le souvenir radieux de notre rencontre chez ta soeur, Souad, à Paris.

Ce jour-là, tu venais de fêter ton anniversaire. Ce jour-là, tu nous avais reçu soleil au visage et printemps au cœur. Les bras ouverts, tu nous avais comblé de ta chaleur. Noble dans ta modestie, tu étais heureux de nous recevoir, de nous apprendre à nous construire en citoyens humains dévoués à la construction de la Confédération nord-africaine des peuples. Ce projet, tu y tenais de tout ton être. Tu le voulais une réalité pour le bonheur des enfants de l’Afrique du Nord. Tu nous voulais affranchis de nos ignorances, nos imaginaires libérés des miasmes de toutes les constructions mythiques aussi hasardeuses que désastreuses.

Ce jour-là, tu nous avais ouvert le livre de ton être. Ainsi, nous avons appris, entre autres enseignements majeurs, que seules deux personnes avaient été lavées de tes propres mains, le jour où elles nous ont quittés pour un monde meilleur : ton père, la noblesse humaine hadj Mehdi Benani et Hocine Aït-Ahmed, ton frère pour l’éternité. Nous avons appris aussi que Hocine Aït-Ahmed te portait au cœur de son être au point de te confier la correction de son ouvrage « Mémoires d’un combattant ».

Ce moment de plénitude humaine, nous l’avons partagé avec une présence d’âme et de cœur puissante de notre frère de sang, de cœur et de combat, Si Abdessamad Mouhieddine, l’autre soleil humain de nos êtres que ton printemps chérissait tant. Comme pour nous apprendre que notre idéal nord-africain était à la portée de nos rêves, tu n’as eu de cesse d’entretenir l’espoir d’une autre rencontre chez-toi à Lausanne. En témoigne ce message que tu nous avais adressé tout récemment : « Merci mes frères, mes pensées vont quotidiennement à vous, mais vous connaissez les raisons de mon immobilisme. Gardons espoir avec notre petite équipe de nous voir à Lausanne avant que le rideau noir de ma nuit ne tombe. Prenons l’engagement de manger une belle fondue au fromage (gruyère, vacherin), façon de transmettre aux jeunes générations le goût des belles choses et d’apprécier l’incomparable truculence de notre homme de culture Abdessamad Mouhieddine. Je vous embrasse très fort, »

C’est dire que même dans les moments les plus difficiles, tu es resté le pédagogue à l’envergure humaine que nous avons toujours aimé. Dda Ahmed, la douleur de ta perle ne peut, en aucun cas, altérer l’immense honneur de t’avoir connu, le bonheur unique de continuer à vivre ta fraternité et de perpétuer ton souvenir en continuant le combat pour une construction humaine de la citoyenneté en Afrique du Nord et dans l’espace méditerranéen, sur la voie que tu nous as tracée.

Ali Ait Djoudi

Essaid Aknine

Hacene Loucif

1 COMMENTAIRE

  1. Je suis profondément triste. J’ai connu Ahmed Bennani par Feu Ali Saïdi au début des années 1990. Je vais attendre demain pour écrire quelque chose. Paix à son âme.
    Ahmed Manai

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