ON LIQUIDE LA FAC, ON BAZARDE LE FONCIER, L’ALGÉRIE NAGE EN PLEIN D.R.M

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De la liquidation de l’université au bazardage du foncier, l’Algérie est livrée au DRM (Dab Rakab Moulah) comme pour nous prouver qu’on a plus à perdre qu’à gagner à nous débarrasser de l’autoritarisme. Grossier, mais la pudeur ne fait pas partie de la «culture » au pouvoir, celle du Dra3, des gros bras et des transferts en cercles fermés.

Dans la série du Dab Rakeb Moulah, le fameux DRM destiné probablement à envoyer un message subliminal sur la chance qu’ont les Algériens d’avoir une police politique qui sait «réguler » la foultitude (El Ghachi), nous avons eu droit à la faculté des sciences politiques à Alger à une intrusion violente de voyous (ils ne sont pas dignes de qualificatif d’étudiants) contre des enseignants. 

Le but de cette attaque de nervis programmés était d’empêcher les enseignants de tenir une assemblée générale pour installer un bureau du Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes).

Dans un pays «normal » où la mule ne monte pas son propriétaire et où seules les lois (et le bon sens) régulent, des étudiants présumés n’ont pas à se mêler des affaires syndicales des enseignants. Mais dans l’Algérie où l’on liquide, des balatguis programmés peuvent casser de l’enseignant au motif qu’il existe déjà une section du Cnes. 

Bien sûr, on peut reprendre la formule rugueuse d’un sétifien « Wach ferrahoum » ! Voire l’autre formule « wach Q…» qui se dit volontiers à l’est du pays mais qui fait un peu rougir au centre, mais cela ne sert à rien. Le DRM est l’une des manifestations scandaleuses de ce que le fameux hadith a énoncé : « Quand tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux… »

Clonages et violences

Et de fait, le DRM s’accompagne de cette pratique éventée, mais qui continue à se faire avec aplomb, du clonage qui consiste à tuer ou à paralyser des partis et des syndicats en leur créant des dissidences et des clones. Ceux qui tentent d’organiser la société sont, depuis toujours les pires ennemis du DRM dans toutes ses variantes. 

A l’université d’Alger – où les vrais étudiants se mobilisent pour de vrais problèmes et se font tabasser ou rafler au niveau des gares – face à des dénonciations de pratiques de népotisme qui font honte, des clones du Cnes ont été mis en place et on envoie de faux étudiants casser de l’enseignant. On joue du «muscle » là où l’on est censé faire jouer le cerveau, les neurones, l’intelligence. 

Sur la page Facebook du Cnes Alger 3 des enseignants agressés mettent en cause un «oustadh » surnommé « Boubarita » d’avoir mené cette descente de Baltaguis contre les enseignants. Parmi les présumés étudiants qui se sont livrés à l’agression figure, selon eux, un «étudiant » en faveur duquel le Boubarita a falsifie les notes des épreuves du concours du Doctorat. Les enseignants mettent ouvertement en cause le recteur de l’Université. 

Cette affaire – comme d’autres – est une illustration d’un inquiétant processus de décomposition et de clochardisation où la violence, directe ou indirecte, est utilisée par casser toute forme de résistance à la clochardisation des esprits. 

Des enseignants, qui défendent becs et ongles les règles élémentaires d’un fonctionnement correct d’un lieu de savoir, sont désormais attaqués physiquement. Il y a comme une entreprise de liquidation pour dissuader ceux qui tentent de sauver l’université et les lieux de savoir qui sont, on le sait tous, les seuls atouts pour l’avenir.  

Les mots ont perdu de leur sens en Algérie, mais il faut insister, le DRM qui s’incruste par la violence est une entreprise morbide. Une trahison de l’esprit même du combat de nos aînés qui faisaient de l’acquisition du savoir par les jeunes algériens une priorité aussi importante que l’indépendance. 

Ne lâchons pas les enseignants attaqués par les meutes des voyous. En les défendant, nous défendons nos enfants, leur avenir. Le DRM c’est la mort, il faut le répéter sans cesse.

Frappe ton coup !

On liquide aussi dans le foncier. Selon Azzedine Kerri, directeur général de la finance locale au ministère de l’intérieur, les Walis ont récupéré 819 lots de terrain attribués dans le cadre du foncier industriel, soit une superficie de 528 hectares. 

Ces récupérations, est-il expliqué, concernent des hommes d’affaires qui ont reçu ces lots de terrain mais n’ont pas réalisé les projets d’investissements promis. L’information est censée nous convaincre que le dossier du foncier est géré sérieusement. 

Mais déjà, dans le même article on apprend que 1473 «bénéficiaires » des lots de terrain dans le cadre des projets d’investissements ont refusé de  remettre leur « petits arpents » cédés par l’Etat au motif qu’ils disposent d’actes de propriété. Le fait qu’ils n’aient pas exploité le terrain pour réaliser leurs projets, n’est pas une raison suffisante. Ils ont un « Titre de propriété » !  

L’article précise que les 819 lots récupérés font partie d’un total de 7640 lots distribués et non exploités d’une superficie globale de 2317 hectares.

Mais comment ont-ils obtenu des titres de propriétés pour des lots de terrain censé être conditionnés à la réalisation d’un investissement ? On entre déjà dans le trou des Bermudes où des opérations des transferts du domaine public se font d’une manière opaque. 

Le Jackpot

Dans la wilaya de Bejaïa, Chafaa Bouaïche, député FFS, donne, malgré les menaces, régulièrement des informations sur la manière dont on s’accapare le foncier. On prend et on revend vite. Le Jackpot. Comme ce patron de cabaret à Melbou qui bénéficie d’un terrain « au bord de la plage dans le cadre d’un investissement. Le patron qui n’a rien réalisé a vendu ce terrain à Naftal à 27 milliards de centimes !!! Naftal est en train de construire un centre de vacances. »

On bazarde. A Bejaïa, les nouvelles sortent, mais dans le pays les choses se font discrètement. Et il n’y a aucune raison de croire que les choses se déroulent autrement. 

Ce n’est pas un hasard si le Forum des chefs d’entreprise (FCE) a adressé un courrier « urgent et important » en date du 5 février à ses membres sur la préparation de la prochaine tripartite où le sujet principal porte sur le «climat des affaires » très clairement associé à la question du foncier. 

La direction du FCE demande ainsi à ses membres leur « appréciation concernant l’évolution récente du climat des affaires dans notre pays. Plus particulièrement, la situation de votre entreprise en matière d’accès au foncier industriel (délais de régularisation des concessions déjà obtenues – Obtention de nouvelles concessions – difficultés rencontrées) »

Certes, le FCE peut dire qu’il laisse à ses adhérents le soin de proposer d’autres sujets, mais quand la «centrale » réduit la question du climat des affaires à la seule diligence dans la cession du foncier, on peut légitimement ne pas le séparer de climat actuel où les appétits s’aiguisent comme s’il s’agit de prendre un «max » avant qu’il ne soit trop tard ! Il y a pourtant plein de sujets plus importants… 

Dans un pays où la rente pétrolière rétrécit, le foncier devient plus que jamais un enjeu majeur. C’est là que s’opèrent les transferts du domaine public au privé sans aucune transparence.  

Dans le climat permanent de fin de règne créé par un système où l’informel écrase l’institutionnel, on «frappe son coup » le plus vite possible. Pourquoi pas, pour ceux qui sont dans les «circuits » du DRM ! Quoi de plus jouissif que prendre un terrain donné de l’Etat pour le revendre à une entreprise publique et gagner le gros lot. De l’accumulation primitive, brute, brutale, immorale. Un blanchiment en accéléré.  Qui se fait au grand jour et qui fait le lit des colères. 

3 Commentaires

  1. A Bejaia ces jours-ci le président de l’APC a octroyé un parc de la commune situé à l’arrière port à un particulier. Il ne reste que quelques petites poches qui sont en train d’être distribuées en catimini aux proches et autres «bon citoyens» la liquidation va tous azimuts.

  2. c’est partout le même b…
    beaucoup ont amassé des fortunes faramineuses et écoutez ceci: dans une wilaya des hauts plateaux n’importe qui vend des terres au vu et au su de tout le monde sans que les autorités ne bronchent
    Du jamais vu dans aucun pays, c’est la jungle et chacun profite de ce laisser aller

  3. Dans une région des hauts plateaux un charlatan a bénéficié d’un lot de terrain de pres de 800 M2 dans la ville, il disait qu’il allait bâtir une zaouia, en guise de zaouia il a bati des locaux commerciaux près d’une vingtaine et les a loué, le bonhomme est devenu du jour au lendemain riche sans compter le service du charlatanisme qu’il éffectue, il reçoit même des visites de « hauts placés » pour un ptit talisman
    Il n’a nullement été inquiété et coule des jours heureux

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