Il y a 60 ans, Larbi Ben Mhidi était lâchement liquidé.

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L’assassinat de Larbi Ben Mhidi, le 4 mars 1957, représente un vrai tournant de la révolution algérienne. En effet, malgré sa modestie légendaire, le président du congrès de la Soummam est l’un des principaux fédérateurs des courants intérieurs de la révolution.
D’ailleurs, dès sa neutralisation –son arrestation se situe vers le 25 février 1957 –, les tensions surgissent au sein du comité de coordination et d’exécution (CCE). En dépit des efforts d’Abane Ramdane de veiller sur la place du politique au sein des institutions révolutionnaires, le départ du CCE vers l’Extérieur complique gravement sa tâche.
Hélas, le hasard a fait que les deux pièces maitresses du CCE et, par ricochet, de la révolution algérienne meurent par strangulation. Depuis l’apparition du livre du général tortionnaire, Paul Aussaresses, on en sait davantage sur les circonstances inhumaines de ce lâche assassinat.
Quoi qu’il en soit, bien qu’il soit difficile de faire admettre aux défenseurs de la colonisation l’existence des pratiques inhumaines dont sont victimes les « indigènes », le témoignage de Paul Aussaresses révèle la barbarie des promoteurs zélés de la colonisation et surtout l’absence, voire l’inexistence de toute référence aux droits de l’homme dans le règlement des conflits.
Sinon comment expliquer que les lois de la guerre ne s’appliquent pas au prisonnier Larbi Ben Mhidi ? Bien que son statut de chef révolutionnaire puisse provoquer la panique des autorités coloniales, une autorité qui respecte les droits de l’Homme ne recourt pas à l’assassinat.
En fait, à en croire le général tortionnaire, dès les premiers jours de l’arrestation de Larbi Ben Mhidi, des personnalités judiciaires haut placées cherchent à le liquider. Pour étayer son propos, il cite le juge Bérard. « Ce juge d’instruction, on s’en souvient, avait pour mission de tenir le cabinet de François Mitterrand, le garde des Sceaux, directement informé de ce que nous faisions, sans avoir à passer par le parquet », écrit-il.
Ainsi, pour se débarrasser du chef historique du FLN, le juge propose, de façon à peine voilée, à Paul Aussaresses d’empoisonner le prisonnier. Alors qu’une quantité infime de cyanure est mortelle, le chef tortionnaire s’en procure, sans difficulté, dans une pharmacie algéroise, une bouteille de 75cl.
Finalement, le tortionnaire opte pour une méthode plus dégradante et plus inhumaine. Dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, Larbi Ben Mhidi est entraîné dans une ferme isolée à une vingtaine de kilomètres d’Alger. « Une fois dans la pièce, avec l’aide de mes gradés, nous avons empoigné Ben Mhidi et nous l’avons pendu, d’une manière qui puisse laisser penser à un suicide », avoue, sans honte bue, le général tortionnaire.
Enfin, pour maquiller cet assassinat, le tortionnaire doit convaincre l’autorité judiciaire de sa bonne foi. Et comme le hasard fait bien les choses, son interlocuteur n’est autre que le juge Bérad, cité précédemment.
Pendant longtemps, cette affaire est classée comme un suicide. Sans vouloir remettre une couche sur la polémique provoquée par les propos d’Emmanuel Macron, on se demande qui de Ben Mhidi ou de Paul Aussaresses est le plus barbare. Pire encore, un tortionnaire peut-il accomplir une mission de civilisation ? C’est sans doute aux historiens qu’incombe la mission de répondre et non pas aux politiques dont l’intérêt ne dépasse pas la période électorale.
Aït Benali Boubekeur

1 COMMENTAIRE

  1. ce sont nos vrais héros qui ont mouillé leurs chemises avec leurs sangs pas comme les usurpateurs de la véritables gouvernance d’Alger qui eux ont kidnappé avec le massacre le pouvoir sur le sang des authentiques HÉROS de la nation.
    A ce jours concernant les pouilleux du pouvoir nous constatons que leurs sang n’a été versé que pour le drapeau français ………..

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