‘’Pour toutes les tâches révolutionnaires, on a essentiellement besoin de l’individu. La révolution ne tend pas, à standardiser la volonté et l’initiative collectives; au contraire, elle libère les capacités individuelles de l’être humain.‘’
Che Guevara, Révolutionnaire cubain – (14 Juin 1928 – 09 Octobre 1967)
Il y a de cela 50 ans jour pour jour, la mort ravit à la fleur de l’âge l’une des figures révolutionnaires des plus emblématiques du vingtième siècle.
La disparition tragique du Che mettait fin à un processus d’abord intellectuel dont les contours esquissaient déjà l’élaboration d’un modèle sociétaire dont la base matérialiste devait lui insuffler une conscience et une morale dont l’idéal était d’essence révolutionnaire.
Le travail et combat acharnés du Che sont toujours d’actualité. Et sa vision du monde formulée dans un système de pensée peut se prétendre même aujourd’hui de mettre au devant de la scène une autre conception sociétaire.
Même si sur de nombreuses questions, telles que la planification, la lutte contre la bureaucratie, et ainsi de suite, son esprit reste à compléter.
Sa force motrice derrière cette quête d’une vision nouvelle – au-delà des questions économiques spécifiques – était la conviction que la justice sociale n’a de sens et par conséquent ne peut triompher à moins de mettre au devant une alternative à dimension humaine d’abord, avec une éthique nouvelle dans un modèle de société qui sera totalement antagoniste aux valeurs de l’individualisme, de l’égoïsme absolu, de la concurrence déloyale, et de la guerre de tous et contre tous qui sont tellement caractéristiques du modèle capitaliste et ses banksters, un modèle dans lequel une pseudo-élite prétend aux destinées de ce monde.
De tout temps, l’une des causes de cette condition, se trouve dans le rapport que les puissants de ce monde entretiennent avec l’argent, et dans son acceptation de son empire sur les êtres et les sociétés. Ainsi les crises successives du capitalisme ont fait oublier leur origine première qui est située dans une profonde crise anthropologique. Dans la négation du primat de l’homme ! On s’est créé des idoles nouvelles.
L’adoration de l’antique veau d’or a trouvé un visage nouveau et impitoyable dans le fétichisme de l’argent, et dans la dictature de l’économie sans visage, ni but vraiment humain.
La crise du capital dans son model néolibéral, sur le plan financier et l’économique semble mettre en lumière leurs difformités, et surtout la grave déficience de leur orientation anthropologique qui a réduit l’homme à une seule de ses nécessités : la consommation.
Et pire encore, l’être humain est considéré aujourd’hui comme étant lui-même un bien de consommation qu’on peut utiliser, puis jeter. Cette dérive se situe au niveau individuel et sociétal. Et elle est promue !
Alors que le revenu d’une minorité s’accroît de manière exponentielle, celui de la majorité s’affaiblit. Ce déséquilibre provient d’idéologies promotrices de la puissance absolue de l’argent et son avatar la spéculation financière, niant ainsi le droit de contrôle aux États chargés pourtant de pourvoir au bien-commun.
S’installe finalement une nouvelle classe tyrannique, invisible et transcendante des frontières, qui impose unilatéralement, et sans recours possible, ses lois et ses règles dont sa volonté de pouvoir et de possession est devenue sans limite
Le combat contre cette dictature et la réalisation de la justice sociale d’ailleurs toujours d’actualité fut pour le Che inséparable de certaines valeurs morales, au antidote des conceptions purement «économistes» de Karl Marx et ses successeurs, qui considèrent uniquement le volet du «développement des forces productives », c’est-à-dire l’homme dans sa dimension matérialiste seulement.
Le Che développa une critique implicite du manifeste socialiste, qu’il qualifie comme étant sans conscience. Il prône que la lutte contre la pauvreté doit se faire en même temps aussi contre l’aliénation spirituelle afin de se défaire de l’angoisse existentielle primaire : la finalité de l’effort humain.
Si la justice sociale prônée est dissociée de la conscience, alors elle est réduite à une méthode de redistribution de richesses dénuée de morale révolutionnaire.
Si le manifeste socialiste prétend lutter contre le capitalisme et le vaincre sur son propre terrain, celui du productivisme et de la consommation, en utilisant les armes du capitalisme – individualisme à outrance et l’accaparement d’une élite des leviers du pouvoir politique – alors cette lutte est vouée à l’échec.
Le combat pour la justice sociale, pour le Che, représente un projet historique allant vers la construction d’une nouvelle société fondée sur les valeurs d’égalité, de solidarité, de collectivisme, d’altruisme révolutionnaire, de liberté de pensée et la participation de masse, en mettant à égalité le coté matérialiste et spirituel de cette quête.
Déjà dans son célèbre « Discours d’Alger » en Février 1965, Ernesto Guevara a appelé les pays se réclamant du socialisme à «mettre un terme à leur complicité implicite avec les pays exploiteurs de l’Ouest».
La justice sociale prônée, de l’avis du Che, « ne peut exister sans conscience et qu’avec l’émergence d’une nouvelle attitude fraternelle envers toute l’humanité, à l’échelle mondiale et vers tous les peuples qui souffrent de l’oppression impérialiste. » Oppression impérialiste qui prend la forme aujourd’hui d’une croisade et mainmise d’une pseudo-élite capitaliste à teinte raciale aspirant à la domination de toute l’humanité.
A bien des égards, la démarche du Che est plus que pertinente et reste d’actualité pour tous ceux et celles qui œuvrent à construire un monde plus juste et faire face à l’hémogénie de cette pseudo-élite.
Ernesto Che Guevara, a jeté les jalons d’un monde du domaine du possible et c’est à toutes les femmes et à tous les hommes de bonne volonté de relever le défi moral pour le réaliser.
Même disparut, son message vit toujours, car ses paroles prophétiques résonnent à jamais dans la conscience humaine :
‘’Vous me demandez ce qui me pousse à l’action ? C’est la volonté de me trouver au cœur de toutes les révoltes contre l’humiliation, c’est d’être présent, toujours et partout, chez les humiliés en armes.’’
Khaled Boulaziz.
Salamalikoum,
Un petit bourgeois-Médecin ,une preuve que les grands combats pour la liberté et la justice sociale peuvent commencer par le renoncement matériel et le rejet du confort social.
Il est triste de voir que sa mémoire n’est évoquée qu’à l’anniversaire de son assassinat, de tristes agendas qui témoignent que les choses n’ont pas réellement changé dans le Tiers –monde.
Son parcours a marqué des générations et continuera à faire rêver celles qui viendront.
Les combats contre l’oppression, l’injustice et la misère qui ont été livrés hier ,sont repris aujourd’hui sous d’autres formes par d’autres catégories comme la pratique de la cyberguérilla par les Anonymous, les Alter mondialistes, une grande partie des Verts ,au centre de cette dynamique beaucoup de courage et de générosité