Bradage des richesses nationales : le régime a-t-il au moins une limite ?

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Aït Benali Boubekeur

Sans analyser minutieusement la nouvelle loi sur les hydrocarbures, il est évident que le rejet vient principalement du refus de confier de tels dossiers à l’équipe qui a échoué, depuis 1962, à conduire les affaires de l’État. Est-ce que par enchantement, ce régime vicié pourrait se métamorphoser depuis le 22 février 2019 ?

Hélas, depuis le départ de Bouteflika, il n’y a aucun domaine où les nouveaux maîtres ont brillé par un quelconque succès. Sur le plan politique, la situation s’est même dégradée. En fixant unilatéralement le calendrier politique, le chef des armées refuse uniment que la majorité du peuple algérien puisse suggérer d’autres voies de sortie de crise. Pour convaincre l’opinion, il promet que cette fois-ci le nouveau président exercera le vrai pouvoir.

Pour donner de la consistance à ce mensonge, plusieurs cachiristes défilent sur les plateaux des chaines de propagande pour louer le courage du chef des armées. Bien évidemment, ce scénario est trop beau pour être vrai. Depuis l’indépendance du pays, le régime n’admet une réalité que pour la trahir dans la foulée. En tout cas, si la promesse de Gaid Salah tenait la route, pourquoi alors tant de précipitation à voter la loi sur les hydrocarbures à mois de deux mois de « l’échéance décisive », selon leur propre argumentation.

Qu’il en déplaise aux partisans de Gaid Salah, le régime effectif n’a ni la volonté ni le courage de concéder la moindre parcelle de pouvoir, y compris à ses candidats fantoches. D’ailleurs, est-ce que ces candidats pourraient contredire le choix de leur chef ? Ce n’est pas sûr. Bien qu’il y ait même, parait-il, un candidat du peuple parmi eux, le régime n’invoque le peuple que pour protéger ses intérêts et ceux de sa clientèle. Car, à les entendre, hypothéquer le sous-sol du pays est fait dans l’intérêt du peuple. Pour toutes ces raisons, cette gestion hasardeuse justifie amplement le slogan du hirak : « yetnahaw ga3 ».

En effet, comment peut-on faire confiance à un régime qui brade les richesses nationales dans le but de plaire aux grandes puissances ? Ce calcul machiavélique n’échappe pas au peuple algérien. Ainsi, à l’approche des élections du 12 décembre 2019, le régime est prêt à octroyer des avantages faramineux aux mégas firmes pétrolières en contrepartie d’un soutien politique de leurs pays respectifs.

C’est ce que dénonce la rue algérienne depuis l’adoption de cette loi de la honte par le gouvernement Bedoui. Il faut rappeler que ce gouvernement n’a ni la légitimité ni le droit d’engager le pays sur cette voie hypothéquant l’avenir des générations.

Enfin, s’il existe encore des citoyens qui croient à la bonne foi de ce régime, le double passage en force, à savoir l’imposition d’une élection présidentielle comme seule alternative à la crise politique et ensuite l’adoption de la loi sur le bradage des richesses nationales, devrait mobiliser toutes les franges de la société en vue de mettre en échec cette équipe irresponsable. Bien entendu, la mobilisation doit rester pacifique, et ce, quelle que soit la nature de la provocation.

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