Un peuple valeureux ne peut être représenté par des médiocres.

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Aït Benali Boubekeur.

S’il y a un défaut rédhibitoire que tous les peuples évitent, c’est d’étaler les différends internes devant les étrangers. En expliquant le plan du pouvoir à Vladimir Poutine, le chef de l’État intérimaire franchit le rubican de la honte. Bien que ce défaut soit banal chez tous les dictateurs, en vendant son honneur, le régime algérien prouve, si besoin est, que son maintien est un danger à la souveraineté nationale. Dans le fond, que signifie cette attitude pusillanime de Bensalah ? Lors de cette rencontre de Sotchi, le régime quémande honteusement le soutien de la Russie.
Tel un écolier devant son maître, il rassure le président russe sur l’évolution de la situation interne de notre pays. Profitant de cette tribune, il saisit, toute honte bue, l’occasion de descendre en flammes le mouvement populaire. Pour lui, il n’y a que quelques éléments qui manifestent hebdomadairement, alors que chaque semaine, on assiste à des manifestations par millions. Bien qu’il n’y ait rien qui échappe à l’ancien patron du KGB, ce mépris du mouvement populaire ne fera que renforcer la contestation. Car, le hirak n’est pas né pour s’opposer ou déstabiliser un régime moribond. Après 57 ans de règne sans partage, marqué par la dilapidation des richesses nationales, les Algériens souhaitent tout bonnement la refondation d’une nouvelle République, débarrassée de ces corrompus sans scrupules.

Cependant, même si le dialogue était difficile entre la majorité du peuple et le régime –il n’y a qu’un seul point sur lequel il pourrait y avoir un dialogue : le calendrier de la restitution du pouvoir au peuple –, il ne faudrait pas associer les étrangers au débat. D’ailleurs, le président russe était très gêné. Peut-on imaginer Vladimir Poutine expliquer les difficultés de son pays à un autre dirigeant étranger ? Il n’y a que les tout petits chefs qui sont capables de cet exploit. Pour ces raisons, il va de soi que le peuple algérien, qui est cité comme un modèle par son pacifisme et son civisme, ne peut être dirigé par des irresponsables, dont la seule préoccupation est de s’emparer des richesses nationales. Même pendant la guerre d’Algérie où le peuple souffrait du napalm et de la question, les responsables authentiques du FLN n’ont jamais marchandé le soutien des autres pays à la cause algérienne. En tout cas, cet épisode russe prouve une chose : même si les dirigeants actuels prétendent avoir participé à la révolution algérienne, ils ne sont pas de la même lignée que les vrais guerriers.

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