APPEL AUX CONSCIENCES

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La contestation populaire est à son dixième mois. Loin de s’affaiblir, elle ne cesse de s’intensifier et de s’élargir. Elle est installée dans la durée. La longue mobilisation pacifique et unitaire a réussi à faire émerger une nouvelle conscience collective dans le pays. Elle a constitué un rempart solide contre toutes les tentatives de division et de diversion. La détermination sans faille du mouvement a enfin mis en échec les opérations de répression et d’intimidations. Les murs de la peur et du silence sont définitivement brisés et rien ne pourra désormais arrêter les citoyennes et les citoyens dans leur marche pour la liberté et le progrès.

Le commandement militaire, en véritable pouvoir réel, ne semble pas avoir pris la mesure de ce bouleversement profond ni le sens de cette irrépressible aspiration populaire au changement. Otage de paradigmes éculés, il tente par la manière forte de contourner la volonté du peuple.

L’élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain est inadaptée aux exigences de la situation. Elle est à l’opposé des revendications du Hirak. Le seul but de cette consultation est de garantir la survie du système en place. En effet, le pouvoir réel, en l’occurrence le commandement militaire, est en quête d’une représentation formelle devant lui permettre de poursuivre l’exercice d’une souveraineté confisquée sans avoir à apparaitre ni à rendre des comptes.

En voulant à tout prix imposer une élection massivement rejetée par les citoyennes et les citoyens, le commandement militaire s’inscrit dans la défiance et fait le choix de l’affrontement. Le risque est grand de voir le pays à nouveau plonger dans le drame.

L’évolution qualitative survenue dans l’opinion est incompatible avec le maintien du statu quo ou le retour au régime ancien. La rupture est réelle et demande une traduction politique appropriée. Par leur engagement soutenu, les algériennes et les algériens ont collectivement ressuscité l’utopie libératrice inaugurée par les pères fondateurs de l’Algérie indépendante. Le Hirak est le prolongement logique du mouvement de libération nationale. Ne pas le voir c’est se mettre en marge de l’Histoire. Le Hirak est porteur d’une ambition nationale.

Aussi, le devoir patriotique aujourd’hui commande en priorité à tout un chacun de se mobiliser pour empêcher la tenue de cette aventure électorale. Il commande ensuite de construire les convergences nécessaires à l’élaboration d’une alternative démocratique au chaos programmé. Les énergies du Hirak sont  dans ce sens interpellées.

Dans le cas spécifique de notre pays, la première étape de la transition consiste en un transfert de souveraineté du commandement militaire vers le corps des citoyens. C’est une étape incontournable et décisive car elle déterminera tout le reste du processus.

Les algériennes et algériens sont attachés à l’institution militaire. Ils refusent de se projeter dans une opposition avec celle-ci car une telle perspective est absurde et destructrice.

Les officiers supérieurs de l’armée doivent se mettre au diapason des exigences populaires. Il y va de l’intérêt de l’Etat  et de l’avenir du pays.

Lahouari ADDI

Djamel  ZENATI

4 Commentaires

  1. Vous terminez par
    « Les officiers supérieurs de l’armée doivent se mettre au diapason des exigences populaires. Il y va de l’intérêt de l’Etat et de l’avenir du pays. »

    Si on avait un état qui se respecte et qui respecte sa legislation, on en sera pas là. Ces officers supérieurs sont des HORS LA LOI pour la plupart. Ils ne veulent pas appliquer la loi qui fixe le départ en retraite de tous les militaires; comme l’exige la loi en vigueur. Il suffit d’appliquer les dispositions de l’Ordonnance n °06-02 du 28 Février 2006 portant statut générale des personnels militaires. Qui ne fait aucune exception pour le grade du militaire.

    Le jour ou ils appliqueront la loi, ils se mettront aux diapasons des exigences populaires. Ils doivent céder leurs places à des jeunes plus compétent et mieux instruit. D’ailleurs, cette jeune génération doit s’impliquer et s’imposer pour l’application de la loi.

    TOUS LES GÉNÉRAUX DE L’ÉTAT MAJORS SONT CONCERNÉS PAR CETTE LOI. BRANDISSANT DES PANCARTES LORS DES MARCHES POUR EXIGER SON APPLICATION. QUE PENSENT LES CANDIDATS A LA PRÉSIDENTIELLE; LE CONSEIL CONSTITUTIONNELLE, AINSI QUE NOS MAGISTRATS DE CETTE QUESTION ? A QUAND UN COLLECTIF D’AVOCAT POUR SOULEVER LE PROBLÈME AU NIVEAU D’INSTANCES INTERNATIONALES.

    SI NOUS SOMMES INCAPABLE D’ORGANISER UNE ACTION COMMUNE. AUTANT PENSEZ A AUTRE CHOSE TELLE QU’EXIGER LE DÉPART EN RETRAITE DES GÉNÉRAUX CONCERNÉS GAID A LEUR TËTE.

    Le temps presse, le gang ne chôme pas. Le General Bouaicha entre en lice et pas avec des fleurs. Le gang table toujours sur la violence, et fait diversion avec le relancement du programme de fakhamatuhu et les 10 wilayas du sud. L’heure est vraiment grave et le peuple fait de son mieux. Mais, si on continu d’agir en rangs dispersés, les généraux auront l’avantage n’oublions pas qu’ils ont le soutien de l’extérieur.
    Pas de Panique, la grève ne fut pas suivie complètement, c’était prévisible, il n’est pas trop tard pour bien faire. Au lieu de renforcer les rangs et de lutter tous ensemble contre le « gang », on continue de naviguer à l’improviste. La coordination pour FEDERER et COORDONNER les actions du Hirak n’a pu se concrétiser sur le terrain. Elle subit le destin du « compromis politique » tant attendu. Mais positivons ce peuple ne renoncera pas de sitôt et n’a pas dit son dernier mot.

  2. le deroulement des elections pour le 12 decembre prochain ne fera que confirmer la volonté de nos gouvernants a entretenir le systeme qui les nourrit! depuis le 22 devrier a ce jour le hirak a reussi a se faire un nom et a faire parler de lui …il a reussi surtout a montrer le visage reel du pouvoir algerien qui ne veut laisser aucun role a la societe et qui verrouille tous les secteurs d une main de maitre ..
    nous savons tous que lorsqu’ un etat s’attribue des roles marchands il oubliera l essentiel ! il fera du commerce au lieu de faire du developpement et c est ce qui se passe sous nos yeux ! une partie de nos gouvernants est mise en prison car devenu encombrants le reste se fait discret pour ne pas se mettre sous les projecteurs …mais ils sont tous lies par le pacte celui de la predation qui les empeche de faire beneficier l algerien des attributs d une justice independante ou d une presse libre en mesuire de devoiler leurs nuisances! cet etat commercant ne veut pas et ne voudra jamais laisser les forces du marché faire leur travail il empechera toujours l emergence dune bourse qui lui enlevera son autorité ! c est cet etat qui fait des partenariats qui nous importes ce dont on a besoin ..une tutelle pour des citoyens consideres comme mineurs a vie….le hira promet l emancipacition de la societe et de rendre l algerie une destination attractive au moins pour tous ses enfants il sait que la tache sera rude et ce ne sont pas ces cinq candidats qui pourront changer quoi que ce soit……..

  3. Le peuple dans sa globalité est conscient car il a subit et subit encore les affres de la dictature militaire. L’appel concerne plutôt les jeunes officiers de notre armée, enfants du peuple, qui doivent se prononcer et désobéir pour une fois au haut commandement qui s’obstine dans sa démarche. Le peuple ne se soulèvera pas contre son armée et réciproquement cette armée ne pourra pas tirer sur ses frères, ses enfants et ses parents. Ils doivent jeter les armes, déserter les casernes et se rallier au hirak. Nul ne voudra succomber à la violence. La mitraillette et la Khobza sont les seuls freins de cette révolution.

  4. Je pense que le temps viendra où certains officiers militaires finiront par prendre leur responsabilité. C’est juste une question de temps. Durant les années quatre vingt dix où la conscience populaire n’était pas aussi importante, il y avait déjà des officiers déserteurs. Ils ont choisis de mettre leur vie et celle de leur famille en danger, mettre fin à leur carrière et s’exiler à l’étranger) que de cautionner des pratiques contraire à leur conscience. Quant à maintenant, la situation a radicalement changé. On assiste à un éveil populaire intergénérationnel, plutôt à une révolution populaire intergénérationnelle : elle touche toutes les couches et toutes les catégories sociales et tous les domaines de la vie. Ces officiers ne peuvent pas ne pas être atteints par ce mouvement exemplaire. Ils ne peuvent pas être tous hors de l’histoire pour reprendre votre expression, autrement dit, ils ne peuvent pas être tous fous ! Ils sont aussi victimes des injustices et de l’arbitraire comme la majorité de leurs concitoyens. Je suis persuadé que le temps travaille la conscience de ces officiers. Si la révolution des œillets était possible au Portugal, la révolution du sourire est possible en Algérie. C’est, du moins, mon espoir !

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