LES CLANS DU POUVOIR DIVISÉS, MAIS UNIS CONTRE LE PEUPLE

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Abbes Hamadene

Dans un contexte de grave crise multidimensionnelle (sanitaire, sociale, politique, économique…), le pouvoir s’emploie à multiplier les arrestations, les campagnes de désinformation, de propagande et de manœuvres pour semer la division et la zizanie au sein du Hirak.

La dégradation s’aggrave dans tous les domaines de la vie quotidienne des citoyennes et des citoyens, sans qu’aucune perspective crédible de sortie de crise ne soit proposée.Le système est totalement bloqué et déboussolé car ne pouvant offrir aucune perspective crédible. Il a une seule préoccupation : casser le Hirak qui constitue une menace sérieuse pour lui.Une situation qui exacerbe la lutte des clans qui le constituent.

L’IMPITOYABLE GUERRE DES CLANS

Arrestations, limogeages, règlements de comptes, fuites à l’étranger, trahisons, alliances et désalliances entre clans et factions sont devenues quasi-quotidiennes.Les rivalités féroces qui fermentaient dans les labyrinthes souterrains du pouvoir apparaissent au grand jour. De façon continue, les révélations et condamnations se succèdent, elles semblent être le signe d’une aggravation de la guerre impitoyable que se livrent les généraux les plus influents au sein de l’armée. La guerre des clans au sein du système n’est pas nouvelle, elle fait partie de son fonctionnement depuis 1962.

La violence d’Etat exercée contre le peuple et la guerre des clans émergèrent de façon consubstantielle dès l’indépendance. Les enjeux de cette guerre sans fin concernent essentiellement, le partage des postes stratégiques au sein de l’état, le partage de la rente pétrolière et les chasses gardées commerciales.

LES CLANS SE SUCCÈDENT, LE SYSTÈME RESTE.

La guerre des clans marquée par un cynisme absolu est faite de complots, d’intrigues et de trahisons. Le but recherché est de trouver un équilibre entre les différentes factions. Un équilibre précaire que vient fragiliser chaque crise politique ou économique.Pour sortir de chaque crise, le pouvoir est contraint à chercher un nouvel équilibre et pour y arriver, il n’hésite pas à sacrifier un de ses membres ou un groupe de ses membres.Le président investi par « les décideurs du moment » occupe le rôle de l’expression publique de ce fragile équilibre et le sommet de la façade civile.

A CHAQUE PRÉSIDENT, UNE OU PLUSIEURS CONSTITUTIONS

De Ben Bella à Tebboune, chaque président désigné par le haut commandement militaire se dote d’une constitution et arrive avec les promesses vaseuses qui ne seront jamais tenues : rupture avec le passé, moralisation de la vie politique, lutte contre la corruption, être au service du peuple, assurer son bonheur, élever l’Algérie au rang des grandes puissances …Chaque président cherche à présenter son règne comme une étape nouvelle, dissociée des autres étapes et de leur continuité historique. Il cherchera à faire oublier qu’elles appartiennent toutes au même système autoritaire en place depuis 1962.Le pouvoir s’attèle à donner à chaque étape un habillage politique, pas toujours bien inspiré : « l’Algérie nouvelle » de Tebboune a succédé à « la Badissia novembaria » de Gaid Salah, qui, elle-même a succédé à la « famille révolutionnaire »…

Le peuple algérien dans sa majorité écrasante et durant plus d’un an, a exprimé résolument son rejet de ce système corrompu et défaillant. Il va continuer son chemin vers son but final : récupérer son indépendance confisquée et engager une transition démocratique indépendante du pouvoir. Le peule a travers son civisme et son pacifisme s’est montré digne et a fait honneur à l’Algérie. Il a assumé sa responsabilité devant l’histoire, il appartient aux pouvoir d’assumer la sienne.

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