APPEL A LA MARCHE UNITAIRE DU 1er NOVEMBRE A PARIS.

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– Afin que le retour des manifestations massives en Algérie soit irréversible, le collectif «Libérons l’Algérie» appelle toutes les Algériennes et tous les Algériens résidents en France à participer massivement à la marche unitaire du 1er novembre 2020 à Paris. Pour le départ de cette marche, nous vous donnons rendez-vous à la place de la République, à partir de 13h00.

– Le maintien de l’itinéraire de la marche du 1er Novembre de l’année passée (République-Bastille) qui fut historique, est motivé par les conditions de bonne organisation de la manifestation qu’il permet de réunir. La région de l’Île-de-France étant concernée par le couvre-feu (21h00-06h00), il nous est un devoir de faciliter à nos concitoyens le chemin du retour chez-eux.

Par ailleurs, nous appelons l’ensemble des manifestants à respecter strictement les mesures-barrière de lutte contre la pandémie du coronavirus (port du masque, gel hydroalcoolique, distanciation physique…).

////////////////APPEL/////////////

Salam, salam, sslam n talwit! Que la Silmiya triomphe !

La restauration de l’État algérien, démocratique et social était l’objectif qui définissait la perspective ouverte par l’Appel de Novembre 1954. La Révolution algérienne entendait, ainsi, remettre l’Algérie dans le sens de l’histoire en consacrant « le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race et de confession.»

Cet objectif a été traduit en un projet historique de fondation d’un État moderne, prémuni de toute dérive militaire, monarchique ou théocratique, lors du Congrès de la Soummam, le 20 août 1956. Un État sécularisé, consacrant «la primauté du politique sur le militaire» et de «l’intérieur sur l’extérieur».

Le syndrome colonial agissant, cette construction s’est soldée par l’échec historique qu’incarnent la junte militaire et le système de l’exercice du pouvoir qu’elle a instauré.

La construction de cet échec s’est faite, essentiellement, avec la connivence de deux raisons d’État : celle d’une France officielle incapable d’assumer son passé colonial et celle d’un régime militaire dont le syndrome du colonisé a atteint le stade de le réduire à un supplétif du néocolonialisme.

Le 17 octobre de cette année, les deux raisons d’État ont tenté de réduire la commémoration du crime colonial de 1961 où des milliers d’Algériens ont perdu la vie, à une célébration folklorique, dans les salons huppés de Paris. A cette occasion, leurs représentants diplomatiques ont tenté de vendre l’image de l’«Algérie nouvelle» à laquelle s’accroche le régime pour donner l’impression de pouvoir restaurer sa façade civile. La forte mobilisation des Algériens, des intellectuels et des militants de Hexagone viscéralement attachés au devoir de mémoire et de vérité a fait échouer cette basse manœuvre.

La mémoire de nos martyrs n’est pas à marchander pour faire passer la pilule du soutien officiel de la France au projet de la nouvelle constitution qui porte atteinte à la souveraineté nationale.

«DAWLA MADANIYYA, MACHI ASKARiYYA!»

L’une des revendications populaires qui rappellent la pertinence historique de «la primauté du politique sur le militaire» est «Dawla madaniyya machi âskariyya» ( un État civil et non militaire). Cette revendication rappelle aussi une triste réalité: le maintien des institutions de l’État sous domination militaire.

La militarisation du système de l’exercice du pouvoir a mis le peuple algérien hors circuit politique. Dangereusement, l’Algérie s’est retrouvée dépourvue de toute possibilité de produire sa propre histoire.

En ces conditions, la culture de l’État a été sacrifiée au profit du brigandage clanique.

S’appuyant sur sa police politique, la junte militaire a organisé la dilapidation des richesses du pays. Pire encore! Elle a mené une destruction massive de tout ce qui constitue la communauté du vivant en Algérie.

Des fleuves de sang ont coulé, des milliers de rêves ont été brisés, des terres ont été brûlées, la mémoire des martyrs de la Révolution et l’idéal démocratique portés par Novembre et la Soummam ont été trahis. L’Algérie a été livrée à l’ogre de «l’anti-Algérie», incarné par un régime de brigands et de criminels hostiles à tout ce qui était inscrit dans le projet historique de nos illustres aînés.

Le jour de la célébration du 66e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne a été choisi par les généraux-décideurs pour organiser un simulacre de référendum sur un brouillon de constitution qui s’inscrit en faux contre le projet d’un État civil.

Le présidentialisme de façade auquel s’accroche la junte militaire sert, à la fois, de mécanisme pour sa régénération et de moyen pour maintenir l’équilibre des intérêts économiques des puissances néocolonialistes auxquelles la souveraineté du pays est servie sur un plateau. Inapte à toute participation souveraine aux événements qui conditionnent la scène géopolitique régionale et/ou mondiale, le régime est réduit à la triste condition de supplétif du néocolonialisme.

Le nouveau projet de la constitution vise, essentiellement, les objectifs suivants:

  • Constitutionnaliser la primauté du militaire sur le politique en réduisant la Présidence à une boite aux lettres par laquelle passent les décisions prises par les cercles claniques de la junte militaire.
  • Offrir à la junte militaire un semblant de légitimité en lui inventant une «filiation» avec le mouvement populaire en cours, que les représentants «civils» du régime se gardent de qualifier de révolution pacifique.
  • Maintenir la société sous la haute tension des antagonismes artificiels pour l’empêcher d’engager le processus d’une construction citoyenne de l’Algérie.
  • Ôter à l’armée son statu d’institution et la réduire à une milice mise à la disposition des commandements militaires étrangers dans des conflits régionaux.
  • Maintenir le peuple en dehors de toute possibilité d’accéder à l’exercice de la souveraineté.
  • Maintenir l’Algérie dans la condition d’ «anti-État» qui menace l’unité nationale et l’intégrité territoriale.

La machine juridico-policière déchaînée, la police politique multiplie les stratagèmes pour empêcher le retour des manifestations massives dans les rues en Algérie.

Ainsi, les territoires du pays sont soumis a une tentative de séparation sécuritaire selon l’importance territoriale des régions militaires, en l’occurrence la 1re et la 2e régions.

Pour empêcher la relance de la solidarité révolutionnaire entre les Aurès, la Kabylie et Alger, la junte militaire a mis en place un arsenal sécuritaire visant à neutraliser les populations de ces régions par la peur. Alors qu’en Kabylie, l’encadrement sécuritaire oppressif est accompagné d’une tentative de séduction mobilisant les relais locaux de la police politique, Alger demeure sous haute surveillance.

En Kabylie, le régime vise à organiser une visite du désigné d’El Mouradia, Abdelmadjid Tebboune, dont l’impact médiatique est confié aux mercenaires de la plume et du petit écran.

A Oran (siège de la 2e région militaire) et dans d’autres villes de l’ouest du pays, des arrestations sont régulièrement signalées, notamment, depuis la reprise progressive des manifestations.

«YETNEHAW GAA!»

Le peuple algérien a, depuis Février 2019, adopté une stratégie de rupture radicale avec le régime. Une stratégie pacifique inscrite dans la durée. Le sens de cette stratégie est au cœur de la revendication «yetnehhaw gaâ!» (qu’ils partent tous!).

Cette aspiration populaire ne peut être réduite à un slogan dépourvu de tout sens politique. En ce sens, elle renvoie à la nécessité d’ouvrir une transition démocratique et d’organiser le démantèlement de la junte militaire, la dissolution de la police politique et le transfert de la souveraineté vers le peuple via un processus constituant.

A l’aune d’une réorganisation planétaire en faveur de l’oligarchie mondiale, dictée par les réalités liées à la pandémie du coronavirus, la junte militaire tente un hold-up mémoriel (encore un!), en imposant au peuple un simulacre de référendum sur un brouillon de constitution fait sans lui et contre le pays.

Aussi, cherche-t-elle à se parer d’un bouclier géopolitique d’impunité, dans l’éventualité de provoquer une situation insurrectionnelle propice à une répression sauvage.

L’esprit de la Silmiya, sont caractère unitaire, sa puissance subversive et sa dimension populaire qui a largement dépassé les frontières du pays sauront déjouer toutes ces manigances.

Afin que le retour des manifestations massives en Algérie soit irréversible, le collectif «Libérons l’Algérie» appelle toutes les Algériennes et tous les Algériens résidents en France à participer massivement à la marche unitaire du 1er novembre 2020 à Paris. Pour le départ de cette marche, nous vous donnons rendez-vous à la place de la République, à partir 13h00.

Le maintien de l’itinéraire de la marche du 1er Novembre de l’année passée (République-Bastille) qui fut historique, est motivé par les conditions de bonne organisation de la manifestation qu’il permet de réunir. La région de l’Île-de-France étant concernée par le couvre-feu (21h00-06h00), il nous est un devoir de faciliter à nos concitoyens le chemin du retour chez-eux.

Par ailleurs, nous appelons l’ensemble des manifestants à respecter strictement les mesures-barrière de lutte contre la pandémie du coronavirus (port du masque, gel hydroalcoolique, distanciation physique…).

Restons unis et marchons pour :

  • Le rejet du simulacre de référendum sur le nouveau brouillon de constitution, globalement et dans le détail.
  • La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion.
  • L’annulation de toutes les condamnations prononcées contre les militants de la Silmiya.
  • L’arrêt immédiat de toutes les campagnes de diabolisation des militants.
  • La libération du champ médiatique.
  • La libération de la justice.
  • Le démantèlement de la junte militaire.
  • La dissolution de la police politique.
  • L’ouverture d’une transition démocratique indépendante du système.
  • L’instauration d’un État civil, via un processus constituant, garant de tous les droits, de toutes les libertés et de la justice sociale.
  • La consécration du droit du peuple algérien à exercer pleinement sa souveraineté.

Quant un peuple prend en charge sa destinée, l’avenir lui appartient. Ensemble, œuvrons à la naissance du pays dont nos martyrs ont porté le rêve.

VIVE L’ALGERIE LIBRE, PLURIELLE, DIVERSE ET HEUREUSE.

VIVE LA SILMIYA.

GLOIRE A NOS MARTYRS.

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