UNE BASE MILITAIRE FRANÇAISE SECRÈTE EN ALGÉRIE JUSQU’EN 1986

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Abbes Hamadene

De 1935 à 1986, l’armée française a expérimenté toutes sortes d’armes chimiques et biologiques dans la région de Beni Ounif (willaya de Béchar) sur une base militaire gigantesque de 100 kilomètres de long et de 60 kilomètres de larges. Une base tombée dans les abysses de l’oubli jusqu’à sa révélation au grand public par le Nouvel Observateur en octobre 1997.

LA REVELATION-CHOC DU NOUVEL OBSERVATEUR

Le 23 octobre 1997, le Nouvel Observateur fait une révélation fracassante jamais démentie, ni du côté de l’Etat français, ni du côté du pouvoir algérien. Cette révélation porte sur la présence dans le plus grand secret d’une base militaire française dans le Sahara algérien qui portait le nom de « B2 Namous ».
Cette base militaire située près de Beni Ounif (Willaya de Béchar) est restée en activité avec l’autorisation des plus hauts responsables algériens. L’armée française a mis en œuvre un programme expérimental d’armes chimiques. Un programme dans lequel était testé : des grenades, des mines, des bombes et des missiles, tous porteurs de munitions chimiques. Ces expérimentations en vraie grandeur ne se donnaient pas de limites, elles allaient jusqu’à l’utilisation de tirs réels d’obus d’artillerie et d’armes de « saturation avec toxiques chimiques persistants » et d’opérations d’épandages de gaz les plus dangereux (gaz moutarde, phosgène).Dans un contexte de guerre froide extrême, l’armée française disposait de la base de Mourmelon (en région de Champagne) spécialisée dans les expérimentations d’armes chimiques peu toxiques et en petites quantités pour ne pas mettre en péril la santé et la vie des citoyens français.
Alors qu’à la B2-Namous, on peut procéder aux expérimentations les plus dangereuses en complément du programme nucléaire comme l’écrit un document de la division Programme de l’état-major des armées françaises, le 16 janvier 1967 : «L’effort doit porter essentiellement sur l’étude des agents chimiques, mortels et incapacitants, et des agents bactériologiques; sur la protection contre ces agents; et sur la définition de systèmes d’armes susceptibles de les mettre en œuvre (…) La réalisation industrielle d’armes chimiques et bactériologiques sera éventuellement entreprise après l’achèvement du programme nucléaire».

BOUMEDIENE ACCEPTE LA DEMANDE DE DE GAULLE POUR LE MAINTIENT DE B2 NAMOUS

D’après l’enquête citée du Nouvel Observateur, à la demande de De Gaulle, un accord est signé dans le secret, le 27 mai 1967, entre l’ambassadeur français à Alger, Pierre De Leusse et le commandant Chabou représentant personnel de Boumediene. Conformément à cet accord, les militaires français peuvent continuer leur mission durant 5 ans en utilisant une couverture civile. C’est ainsi que ces militaires deviennent des salariés d’une filiale de la société Thomson pour continuer leurs expériences en catimini. En 1972 et au terme de cet accord, un nouveau round de négociations entre les autorités des deux pays va aboutir à la signature d’un nouvel accord autorisant le maintien de cette base pour une nouvelle période de 5 ans. On ignore toujours si Boumediene a eu une contrepartie. Le sera t-on un jour ?

LE GENERAL RACHID BENYELLES FAIT UNE REVELATION SENTATIONNELLE : LA BASE MILITAIRE FRANÇAISE « B2 NAMOUS » N’A ÉTÉ FERMÉE QU’EN 1986

Selon les autorités françaises, la base B2 Namous était démontée en 1978 et rendue à l’Algérie à son état naturel. Cette affirmation a été démentie par le très sérieux général Benyelles Rachid. Dans son livre paru en 2017, « Les arcanes du pouvoir », le général Benyelles, grand admirateur de Boumediene et ancien Secrétaire général du Ministère de la défense, affirme que cette base n’a été réellement fermée qu’en 1986. Il écrivait à la page 119 : « Je n’avais personnellement appris l’existence de cette base qu’après ma désignation au secrétariat général de la Défense, lorsque l’officier spécialement chargé des problèmes de liaison, était venu m’en entretenir ».Boumediene alors qu’il endormait les gens avec ses discours prétendument anti-impérialistes et hostiles à l’ancien colonisateur, s’est accommodé de la présence d’une base militaire française effectuant des essais d’armes chimiques et bactériologiques avec des effets dangereux pour les humains et sur l’environnement pour une période indéterminée.

Lors de son voyage en Algérie en 2013, François Hollande répondant à une question des journalistes français, s’est engagé à mobiliser tous les moyens pour dépolluer ce gigantesque site. Bien que l’on continue d’ignorer évidemment la nature de ces contaminations et leur niveau de dangerosité.

Le 21 octobre 1997, Mr Mesmer ancien Ministre de la défense De Gaulle (1960-1969) déclarait sur la chaîne TV FR2 : « Mais B2-Namous c’est au Sahara, et au Sahara, comme on le sait, il n’y a pas beaucoup d’habitants et les expérimentations de la France à B2-Namous ne gênaient pas du tout l’Algérie. ».Des propos parfaitement hypocrites !

4 Commentaires

  1. Cherchez sur google earth : B2- Namous. A l’Est comme a l’Ouest de la base, les dégâts, visibles, sont inimaginables. Cette region de la terre doit maudire la France jusqu’au jour du Dernier Jugement.

  2. Cest malheureux que ces bouffeurs de cuisses de grenouilles grace aux traitres ont pu foutre la merde chez nous apres 62 je ne commente pas cet evenement les traitres et vendus sont toujoyrs la et bien places allah la trabahkom

  3. On impose cette présence militaire française à une armée nationale qui n’est forte que pour réprimer son peuple. Dans les années 90 interrompant des élections perdues d’avance elle provoquera un putsch et déclarera la guerre aux civils faisant plus de 250000 morts. Et depuis le Hirak, les monstres de cette même armée qui refusent de laisser le pouvoir aux civils sont prêts à recommencer. Pauvres algériens.

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