Abbes Hamadene
Il est triste de constater que 59 ans après l’indépendance, on retrouve dans une certaine mesure les grandes lignes de la structure politique du colonialisme : les citoyens algériens continuent d’être exclus de la décision politique, humiliés, délaissés, opprimés et privés de leur liberté et de leur dignité.
L’arrogance, le mépris, le mensonge d’état, le trucage, les magouilles, les manipulations, la division, une corruption généralisée, une misère morale et sociale galopante, une vie politique apocalyptique, c’est à cela que se résume votre système politiqueLa violence d’Etat continue de fonctionner comme une incurable pathologie concrétisée par le mépris, le mensonge et l’oppression physique et psychologique.
Rien n’a été épargné à notre peuple : les injustices, les humiliations, les larmes, le sang, l’exil forcé, les prisons…Aujourd’hui, le Hirak a mis à nu toutes vos techniques de manipulation et vos méthodes criminogènes de division, il a montré qu «’il y’a des choses qu’on arrive à détruire, rien qu’en les montrant » comme l’écrivait Ciceron.
Il vous reste la violence qui n’arrive plus à faire peur. En effet, peuple s’est libéré de sa peur et il montre tous les jours, qu’il est porté par une soif de liberté et de dignité : rien, ni personne ne peut venir à bout de sa détermination. Alors, où voulez-vous emmenez l’Algérie ?
À l’image des dictatures en fin de règne, vous êtes prisonniers de cette incapacité chronique à vous extraire de vous-même et prendre conscience de tout le mal et des souffrances infligés au peuple depuis trop longtemps. Reste t’il encore des patriotes dans les sphères du pouvoir pour faire entendre la voix de la sagesse ?