Guerre d’Algérie : Macron reconnaît l’assassinat d’Ali Boumendjel

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Le chef de l’État a reconnu que le militant avait été « torturé et assassiné » en 1957 par l’armée française, qui avait maquillé ce meurtre en suicide.

Source AFP

Publié le 03/03/2021 à 02h25 – Modifié le 03/03/2021 à 08h57

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 Il s’agissait de l’une des propositions formulées dans le rapport de l’historien français Benjamin Stora pour une « réconciliation des mémoires » entre Paris et Alger. Emmanuel Macron a reconnu, ce mardi 2 mars, « au nom de la France », que l’avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957. Ce geste « n’est pas un acte isolé », promet le président français dans ce communiqué. « Aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la guerre d’Algérie ne peut être excusé ni occulté. »

Premier président français né après la guerre d’Algérie, qui s’est déroulée entre 1954 et 1962, Emmanuel Macron s’est engagé à prendre des « actes symboliques » pour tenter de réconcilier les deux pays, mais il a exclu toute « repentance » et « excuses ». Le président français a lui-même annoncé cette reconnaissance aux petits-enfants d’Ali Boumendjel en les recevant mardi. À l’époque l’assassinat de l’avocat avait été maquillé en suicide.closevolume_off

« Au cœur de la bataille d’Alger, il fut arrêté par l’armée française, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 », détaille l’Élysée dans un communiqué. En 2000, « Paul Aussaresses [ancien responsable des services de renseignements à Alger, NDLR] avoua lui-même avoir ordonné à l’un de ses subordonnés de le tuer et de maquiller le crime en suicide ».

L’Élysée veut « regarder l’Histoire en face »

« Aujourd’hui, le président de la République a reçu au palais de l’Élysée quatre des petits-enfants d’Ali Boumendjel pour leur dire, au nom de la France, ce que Malika Boumendjel aurait voulu entendre : Ali Boumendjel ne s’est pas suicidé. Il a été torturé puis assassiné », ajoute la présidence française.

« Il leur a également dit sa volonté de poursuivre le travail engagé depuis plusieurs années pour recueillir les témoignages, encourager le travail des historiens par l’ouverture des archives, afin de donner à toutes les familles des disparus, des deux côtés de la Méditerranée, les moyens de connaître la vérité. » L’Élysée ajoute que « ce travail sera prolongé et approfondi au cours des prochains mois, afin que nous puissions avancer vers l’apaisement et la réconciliation », voulant « regarder l’Histoire en face, reconnaître la vérité des faits ».

« La génération des petits-enfants d’Ali Boumendjel doit pouvoir construire son destin, loin des deux ornières que sont l’amnésie et le ressentiment. C’est pour eux désormais, pour la jeunesse française et algérienne, qu’il nous faut avancer sur la voie de la vérité, la seule qui puisse conduire à la réconciliation des mémoires », ajoute encore l’Élysée. Le mois dernier, la nièce d’Ali Boumendjel, Fadela Boumendjel-Chitour, avait dénoncé un « mensonge de l’État (français) qui fut dévastateur ».

2 Commentaires

  1. La question est pourquoi Macron reconnait ce crime à ce moment? Si la rumeur de l’officier indigène parmi les trois auteurs de l’assassinat est un Dafiste janvieriste, la lecture de la reconnaissance de ce crime politique aura une autre signification. C’est la réponse du berger à la bergère ( Rapport de stora, Sahel, reconnaissances des crimes, archives de la guerre d’Algérie…)

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