ON NE CHANGE PAS UNE ÉQUIPE QUI PERD

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Abdellah CHEBBAH             Mars, 2021

Telle est, par principe historique et génétique, la devise du pouvoir politique en Algérie.

Cela dure depuis l’indépendance. Certains hauts gradés et responsables du pays, actuellement au sommet, ont dépassé, et de loin, l’âge de la retraite. Ils sont presque nonagénaires, en bonne santé pour franchir le centenaire. Ils ne sont pas nombreux mais sont aux commandes d’un pays.  C’est miraculeux dans un pays où 70% de la population n’a pas encore atteint 40 ans. Il y a vraiment un gros conflit générationnel en tout point de vue.

Deux mondes diamétralement opposés vivant dans un espace hétérogène, se confrontent, pour certains sur leur avenir et pour d’autres sur leur devenir. Il n’y a aucun lien qui les relie dans la vision des choses. Dans l’immédiat, l’équation n’a point de solutions.

Les plus jeunes, assoiffés et affranchis du sceau de la modernité sont en diapason avec le monde qui les entoure. Les plus vieux, ne voulant point céder au progrès et à l’évolution du monde de crainte de perdre des privilèges mal acquis, se cantonnent au pouvoir afin de faire perdurer un système de gouvernance archaïque qui réduit un pays riche à la misère.

Le problème n’est point personnel mais systémique dans l’affaiblissement des institutions de l’état qui va crescendo depuis 62. La vénalité, la corruption, la médiocrité, le mensonge, la manipulation sont autant de vices qui usent le citoyen et érodent les élites, incapables ainsi de prendre la mesure de leurs responsabilités. Voilà ce qui fait problème et paralyse le système depuis des décennies.

Cet avilissement, cette renonciation, ce pourrissement des institutions inadaptées à l’air du temps, accompagnés de la médiocrité des dirigeants préoccupés beaucoup plus de l’avantage du poste qui engendre des privilèges et des prébendes, que de la responsabilité qui incombe, posent problèmes.

Devant la multiplication des scandales, des affaires douteuses qui impliquent les politiques de tous bords, on ne peut que s’indigner devant une telle rapacité des opportunistes et des pillards de l’état qui non contents de bénéficier de privilèges exorbitants font preuve d’une frénésie indécente dans leur quête de postes et de sinécures. Ils n’en ont jamais assez et en période de crise, la corruption atteint des sommets, ce qui provoque la colère et l’incompréhension d’un peuple qui se sent bafoué dans ses droits fondamentaux.

Comment dans ces conditions oser parler de justice, d’égalité quand au sommet on ne montre pas l’exemple d’intégrité, de franchise, de respect et d’honnêteté. Toutes ces qualités sont battues en brèche par la fourberie, le mensonge, le mépris, l’arrogance, l’entre-soi d’une caste indigne de prospérer qui trahit la confiance du peuple au profit de ses intérêts particuliers.

Ce pacte tacite de nuisance et de paralysie du système est l’abcès purulent qui doit être éradiqué de nos vies au plus vite si nous voulons assainir et préserver une institution initialement saine!

Sans parler d’idéologies fumeuses et malodorantes en « isme » qui perturbent les esprits et de la religion musulmane de tout un chacun qui sème la haine et la confusion. Nous devons changer de voie.

                  Face au Mensonge qui abaisse, une seule issue, la Vérité qui élève.

Voilà finalement pourquoi les Algériens ne veulent plus de ce système despotique et dégradant et ainsi scandent:  TROUHOU GAA.

UN RÊVE QUE FAIT UNE PERSONNE N’EST QU’UN RÊVE. UN RÊVE QUE FAIT UN PEUPLE EST UNE RÉALITÉ. ( John LENNON ).

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