Dur, dur d’espérer d’autre chose!

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Salim METREF
J’ai eu l’opportunité de lire les articles de ce journaliste. Comme pour beaucoup d’autres avant lui, ce qui lui arrive m’attriste  et je m’étonne qu’en ces temps de tentatives de restitution de toutes ses vertus au droit, seul rempart contre l’arbitraire, et de projet de construction d’une Algérie nouvelle qui soit protectrice de tous ses habitants, une personne, qui aurait pu être une autre, vous, moi-même, quelqu’un d’ici ou d’ailleurs,  soit à maintes reprises convoqué, interrogé puis rendu libre aux siens. Pour rappeler peut-être que dans ce pays l’on peut encore et toujours être inquiété pour un article, des idées et une opinion. Cela va bien entendu refroidir l’ardeur des plus compétents et les contraindre à mutiler leur intelligence et à pratiquer l’auto censure donc le mensonge et la vérité pervertie.
Et plus généralement à décourager celles et ceux qui de leurs seuls écrits, témoignages, commentaires et images  voudront que les choses changent. En bien. Juste pour exprimer au final leur attachement viscéral à ce pays qu’ils voudraient puissant et dans lequel ils aspirent à  vivre eux et leurs familles dans la quiétude et la sérénité. La peur des visiteurs du soir comme on disait il y’a quelques décennies de cela pourrait commencer à s’insinuer de nouveau dans les esprits. Et je désespère souvent de changements véritables que parfois je n’imagine même plus. Je me demande aussi s’il est vraiment nécessaire et utile de me rendre à l’urne ce 12 juin qui vient pour accomplir une nouvelle fois cette véritable prouesse  psychologique, et c’en est bien une puisqu’il me faut à chaque fois vaincre un environnement hostile puisque indiffèrent et qui depuis longtemps a décidé de renoncer à ce devoir civique.
Accomplir cet acte pour continuer de croire que le changement véritable peut encore se produire avec les institutions en place. Pour élire peut-être encore une fois une assemblée croupion puisque la décision, nous suggère-t-on, est ailleurs et qu’il vaut mieux s’adresser à Jésus qu’à ses apôtres. Le délit de presse n’en est pourtant plus un puisque la nouvelle constitution consacre la liberté d’expression. Alors quand devrions-nous vraiment cesser d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui rêvent encore de nous broyer ? Ces organisations qui matin, midi et soir compulsent nos faits et gestes pour pondre au final leurs sempiternels rapports qu’ils prétendent accablants et qui leur servent juste d’alibi pour non pas défendre les droits de l’homme comme ils disent mais pour empêcher ce pays d’incarner de nouveau la puissance qui a de tous temps été la sienne.
Il est vrai que les temps sont durs et qu’ils le seront encore plus. Que la sécurité nationale est un impératif majeur avec lequel il ne faut jamais plaisanter. Que le contexte régional qui est lourd de menaces ne doit pas être méconnu. Que les crises politique, financière, économique, sociale et morale s’imbriquent et compliquent l’équation du renouveau algérien. Que l’espérance tarde à se traduire en réalité quotidienne. Que le passif est lourd et que le sous-développement a conquis de nouveaux espaces. Que le pays est lourdement affaibli par les vrais délits comme ces passe-droits et cette dilapidation de la richesse nationale. Et qu’une actualité riche en scandales continue de charrier son lot de malversations et  de rapines qui impacteront encore longtemps les efforts à consentir pour espérer sortir de l’ombre.
La révolution populaire elle continue pourtant de battre le pavé deux ans après avoir libérer la parole, même celle des récalcitrants, des complices et de ceux qui face à la déliquescence se sont toujours tus et n’ont jamais rien dit. Et elle rêve encore et toujours de voir s’accomplir ce grand destin algérien. Un pays et un peuple prospères, respectés, vivant dans la quiétude et la sérénité et  protégés par le droit et des institutions puissantes !

 

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