La jeunesse :carburant d'un décollage, ou combustible d'une déflagration. Les événements de Bejaia en sont la preuve.

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La jeunesse :carburant d’un décollage, ou combustible d’une déflagration.
Les événements de Bejaia en sont la preuve.
Ce qui s’est passé Hier à Bejaia en grande partie et dans d’autres zones de manière moins marquée, peut faire l’objet de plusieurs lectures toutes négatives.
La première concerne les Objectifs réels et les parties impliquées dans et essais grandeur nature de mobilisation ultérieure des populations juvéniles pour des objectifs aux antipodes avec ceux déclarés au départ.
Ainsi prétendre que la loi de Finances 2017, est le point de contestation principal de cette action, qui a mobilisé dans une seule wilaya le gros des commerçants et des émeutiers, est une tromperie sans nom.
Les commerçants n’ont strictement aucune raison de contester cette loi de Finances, qui ne les pressurise pas du tout, et leur permet même d’engranger des marges conséquentes au nom d’un augmentation de taxes sur les consommateurs, même pas entrées en vigueurs sur les anciens stocks, et il se trouve que le gros de ces détaillants sont taxés selon le régime de l’IFU, qui les dispense même de tenir une comptabilité sérieuse, leur permettant ainsi de doubler leurs marges avec la même fiscalité et d’en faire assumer la charge à un état aussi défaillant dans la prévision des effets de ses actions, que dans leur prise en charge une fois évidents sur le terrain
Les jeunes émeutiers, n’ont pratiquement jamais lu une loi de finances et encore moins celle de 2017, et ne savent même pas de quoi il en retourne en matière fiscale et de pouvoir d’achat, eux qui vivent quotidiennement l’irrationalité économique érigée en règle dans notre pays, au point de contester une augmentation obligée, sur un produit utile et de veiller la nuit à coté d’une crêperie ou ils laissent l’équivalent d’une quinzaine de jours de consommation de ce produit en crêpes et autres gaufres, pour es moins nantis.
On peut donc être surs que cette histoire de Loi de Finances n’a rien à voir avec les motivations des uns et des autres.
Pour ma part j’ai expliqué que ce qui me dérange contrairement aux politiciens de foire, dans cette loi de Finances, n’est pas ce qu’ils prétendent être une attaque sur ce qu’ils appellent des acquis populistes, mais l’exact contraire, qui consiste à essayer de pomper le gros des revenus du pays, vers le financement de leurs lubies politiques et de subventions clientélistes et abrutissantes qui leur garantissent aussi bien des niches de prédation inavouée, qu’une masse de manœuvre leur permettant d’aboyer à l’ombre du statu quo mortel de notre économie
Pour le volet préparation et mise en pratique de cette action, il y a un gigantesque écran de fumée qui la discrédite des le départ, et la rend pour le moins suspecte dans tous ses aspects
Ainsi, cette action, n’a ni promoteurs identifiés et encadrant son déroulement, ni revendications précises, ni alternative à ce qui est contesté en apparence, et tout le monde sait qu’une loi de finances n’est pas récusable après sa signature, à moins de récuser et le gouvernement et le parlement qui l’ont laissée passer, et le président avec.
Il se trouve aussi, que quand on conteste un texte donné, on est censé en préciser les articles contestables, et les remplacer par les siens, ce qui n’est pas le cas dans cette action.
De ce fait, les parties suspectes d’avoir une prise sur ce processus monté comme une machine infernale, avec une pression accentuée sur une zone précise, sont nombreuse et peuvent avoir toutes sortes d’origines, aussi bien au sein de pouvoir que de l’opposition agitatrice professionnelle, et même des individus en mal de positionnement personnel sur le dos des victimes prévisibles de ce genre de mouvements inassumés au départ mais récupérables selon les résultats à l’arrivée.
Le destin et nos insouciances collectives nous ayant affublé d’une forme de classe politique, amatrice et dangereuse, certains ont applaudi sans savoir au juste si leur cible habituelle n’est pas derrière le coup, d’autre ont fustigé sans savoir si leur allié ou maitre du moment n’est pas aussi l’instigateur u coup, et d’autres ont crié à la Fitna, comme pour exorciser leur peur des lendemains, qui font miroiter le loup dans les bois, là ou brille habituellement la lame du boucher du coin, avec cette mentalité propre à tous les troupeaux.
Ceux qui ont fustigé cette action, ainsi que ceux qui l’ont encouragée, se valent dans les faits, en ce sens qu’ils n’ont essayé ni e comprendre les ressorts de la société dans laquelle ils vivent, ni d’anticiper les combines des politiciens sous lesquels ils vivotent sans aucune autre projection, qu’une sécurisé précaire et une pitance sans ambitions.
Ils partagent cette aisance à servir de complément d’objet direct, dans une phrase écrite par d’autres et pour d’autres, de leur naissance à leur mort physique qui n’est en fait que le constat définitif de leur mort personnelle et morale.
Mais ce qui est encore plus grave dans cette affaire, qui semble être une répartition générale pour quelque chose de plus gros, c’est que nous semblons ignorer aussi bien, les développements futurs de ce statu quo improductif à l’ombre d’une gouvernance tétanisée par son incompétence et son acharnement à l’imposer aux autres, que cette capacité que peut avoir n’importe quel aventurier à mobiliser en quelques heures ou même minutes des milliers de jeunes ans un vivier, ou l’oisiveté et l’absence totale de conscience politique, le dispute à un mépris souverain pour un ordre dont les figures les plus médiatisées rivalisent dans le mariage du méprisant et du méprisable dans la même carcasse, avec une indécence qui n’a d’égale que l’incompétence crasse.
Cette jeunesse qu’on a voulu, apolitique, méprisant le politique et par la même occasion toute forme de civisme, en lui imposant depuis sa naissance, une justice bancale et borgne, une administration incapable et nuisible et une classe politique plus proche de la confrérie des pirates des caraïbes que de la formation politique citoyenne, ne constitue pas comme le pensent les initiateurs de ce plan qui sont eux même des accidents politiques et parfois génétiques, une masse inerte facile à manipuler dans le même sens du vent.
Mais une masse gigantesque de plusieurs millions d’individus laissé sur le coté de la route, en matière de perspectives claires d’avenir, mais prise en charge par toutes sortes de prébendes légalisés ou illégaux, censés la maintenir du bon coté de la barrière tant que les moyens sont présents pour ce faire.
Cette jeunesse recensée comme masse active dans des statistiques d’emplois Bidouillées, ou sur 6 Millions de déclarants à la CNAS dont une bonne moitié exerce dans des secteurs précaires ou sans plus value, il reste en face 5 Millions considéré comme occupé, juste parce qu’on leur a ouvert les portes de la combine provisoire et de la débrouillardise, en lieu et place de celle de l’emploi productif ou de l’ambition saine d’avancer dans la vie.
Ces millions de jeunes, que se disputent habituellement tous les abrutisseurs de foules et les charmeurs de serpents déguisés en derviches de la morale, ont un sain mépris de toute cette faune de pseudo politiques, qu’ils écoutent parfois dans l’espoir de gratter quelque chose au passage, et sur lesquels ils peuvent renverser la table, pour un oui ou un non!
Ils constituent une gigantesque poudrière, ou une allumette mal allumée au mauvais moment par n’importe quel idiot de village, peut faire sauter la baraque, avant même que n’importe quel moralisateur immoral ne commence ses incantations futiles.
Ces jeunes ne sont pas homogènes ni même enrôlés dans un plan quelconque ou une vision du monde, que chaque politicard croit pouvoir colorer à sa guise, c’est des atomes désordonnés, qu’une réaction en chaine peut provisoirement fédérer en noyau nucléaire, à la faveur d’une fission incontrôlée, entrainant une réaction en chaine dont les effets s’amplifient au fur et à mesure qu’on s’éloigne de l’impact initial.
Ils ne sont pas aussi, les imbéciles que croient les différentes chapelle politiciennes et les officines de squat du pouvoir, essentiellement peuplées de quidam qui prennent les autres pour des copies d’eux même.
Pris individuellement, ils sont capable de réflexion et même de projections logiques et intelligentes, et pour preuve, ils excellent même dans les mauvais penchants, et font souvent bien le travail dont ils sont convaincus même quand il s’agit d’actes répréhensibles comme le vol ou les combines.
Le tout est de parler à leur intelligence, et non à leurs instincts en pariant sur leur imbécilité.
Et pour cela, il n’est point besoin de gesticulations et autres moralisations de façade, la vérité suffit.
La verité, sur tout ce qui a trait aux questions légitimes que peut poser un jeune à ses ainés, en matière de vision du monde, de projections d’avenir, d’ambitions collectives et individuelles, mais surtout en matière de situation réelle du pays et des voies et moyens de l’améliorer ou de la changer, au bénéfice de tous ceux qui s’inscrivent dans une démarche constructive claire et définie.
La vérité, tout comme le courage de la dire à toutes les parties, ne peut du jour au lendemain, habiter des façades humaines, devenues avec le temps l’enseigne du mensonge sous toutes ses formes.
Il n’est donc pas concevable, de demander au personnel actuel grillé du pouvoir, de changer de ton et de nature, en adoptant une démarche génétiquement contraire à leur raison d’être, mais de commencer déjà, par mettre au placard, tous les symboles de l’échec répété de plusieurs générations de politiques promus dans un canevas qui est l’antithèse de l’honnêteté.
Il appartient aux décideurs, hors façade de ce pays, de trouver un moyen intelligent et efficace de changer cette donne morbide, en couvrant leur retraite, par la promotion des meilleurs éléments des deuxièmes collèges de toutes les institutions du pays, qui se rapprochent de la retraite sans avoir jamais pu avoir voix au chapitre derrière un premier collège vicié et sans envergure ni morale personnelle.
Le pays est riche de ses cadres, et en dehors d’une propension au suicide collectif, rien ne justifie le maintien en émersion d’un ilot de médiocrité, juché sur un iceberg immergé d’aspirations et de compétitivité.
Il n y a strictement aucune raison, pour que les autres nations, croient que nous sommes une proie facile en pensant que le gros de notre encadrement est plus médiocre que ce qu’elle voient aux avant postes de notre destinée, alors que c’est l’exact contraire qui est la réalité.
Telle est la porte de sortie principale, et l’unique façon d’exorciser un futur funeste.
Toute autre démarche, n’est que fumisterie et incantations sans objet, pouvant retarder la réaction en chaîne en l’amplifiant.
Si l’avenir est tributaire du présent, nous sommes arrivés à un carrefour ou le présent peut être compromis par l’absence d’avenir clair.

2 Commentaires

  1. Les services de sécurité et de la justice au niveau de notre chère wilaya de Bejaia font un travail exceptionnel ,ils enquêtent sur plusieurs affaires de corruption au sein des entreprises !!!Donc ces sieurs pour fuir a leurs poursuites judiciaire et protéger leur bien mal acquêt avec leur argents sale ,ils attendent que ces occasions pour transformer notre wilaya a une boucherie comme en temps des westerns .Méfiance ,méfiance la violence n’engendre que la violence ,on doit aide a construire mais pas a détruire ,les seules perdants si nous les citoyens ,a titre d’exemple: En 2011 le tribunal de sidi-aich a été brulée qui a souffert?

  2. Bonjour à tous,
    Par Mustapha Hammouche,
    Des grèves de commerçants qui évoluent en émeutes, des rumeurs de troubles qui occupent la conversation et les réseaux sociaux… Les on-dit et les appréhensions font peser sur la ville une lourde atmosphère de peur et de mouvement larvé.
    Étrange cette grève à revendications variables ! Étrange ce soulèvement contre “la loi de finances ! ” Une augmentation de deux points de la TVA induit-elle un dommage à ce point significatif qu’il appelle une telle réaction ?
    En supposant que ce soient des professionnels réguliers qui sont à l’origine de cette grève de protestation qui, par endroits, dégénère, on ne peut que s’étonner de les voir s’élever contre une hausse de la TVA après avoir supporté, pendant des décennies, avec une grande passivité, la concurrence déloyale du commerce informel qui gruge leur revenu global. Certes, la TVA sanctionne le pouvoir d’achat du consommateur et, partant, affecte la demande globale, mais la corporation marchande n’a pas à exiger un niveau de demande : elle s’adapte au modèle de consommation qui lui-même s’adapte aux conditions économiques évolutives du pays.
    De son côté, le consommateur a le droit de faire valoir son mécontentement de voir son niveau de vie régresser. Mais, en la circonstance, notre soudain déclassement est l’effet d’un contrat social tacite volontairement passé avec le pouvoir : il a consisté à déconnecter les revenus, et les salaires en particulier, de la productivité du travail. Depuis plus de quinze ans que nous nous vautrons dans notre modèle rentier, nous n’avons pas dénoncé cette situation qui fait mécaniquement dépendre notre condition du prix du baril !
    Même le sous-développement du système de distribution, qui fait que les grossistes et les détaillants se comportent en groupes de pression plus qu’en agents économiques, trouve son origine dans l’archaïsme de notre modèle économique. Tout cela avec la complicité d’une société qui, sans se soucier du piège du non-développement, redoublait, à mesure que le pétrole renchérissait, d’exigences “sociales” : augmentations brusques de salaires de la Fonction publique, logements sociaux et semi-sociaux, crédits à taux bonifiés… Ce n’est pas un hasard si la seule “institution”, dont les “décisions” retenaient notre attention, était la tripartite.
    Pendant que le gros de la rente partait sous forme de privilèges exorbitants aux castes favorisées du régime, de marchés de gré à gré de complaisance, de corruption, les couches moyennes et inférieures s’abandonnaient à leur confort de “sous-rentiers”. Elles étaient dans la situation, rapportée par la sagesse populaire, de ce malheureux emporté par l’oued en crue et qui se délectait de sa fraîcheur !
    Nous nous sommes tant accommodés d’une politique rentière corruptrice : pourquoi se désolidariser du pouvoir aujourd’hui qu’il n’a plus les moyens de nous servir la soupe ? Les Algériens ne se réveillent-ils donc que lorsqu’ils ont peur d’avoir faim ?
    M.H.

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