Il y a 55 ans, le 19 mars 62, Benkhedda annonçait la fin de la guerre de libération.

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9 Commentaires

  1. Décryptage du message de Ben Youcef Ben Khedda du 18 mars 1962
    « L’indépendance n’est pas la fin en soi, mais seulement un moyen qui permettra la transformation de la situation de notre pays, qui passe de l’état de stagnation à celui d’un pays libéré, pleinement engagé dans la bataille de la reconstruction économique et de libération sociale », message au peuple algérien du président légitime du GPRA, Ben Youcef Ben Khedda, le 18 mars 1962.
    Cet optimisme est celui d’un dirigeant politique pieux. Malheureusement, à peine le brasier colonial est éteint, les seigneurs de la guerre invitent les politiques visionnaires à céder leur place. C’est probablement de là que découle la crise actuelle.
    De toute évidence, si le peuple algérien réussit tant bien que mal le contre-projet, à savoir la mise à mort du système colonial, le projet de reconstruction –qui est de loin le plus important –est quelque part négligé. Or, c’est ce projet qui est prioritaire et primordial. Et c’est ce qui se dégage à la lecture du message du président légitime du gouvernement provisoire.
    Bien évidemment, les intentions ne suffisent pas. Il faudrait aussi que les futurs dirigeants se soumettent à la volonté populaire. Pour le président Ben Khedda, la seule légitimité est celle qui sort des urnes. « Cet État sera démocratique. Il souscrira sans réserve à la Déclaration universelle des droits de l’homme et fondera ses institutions sur le principe démocratique et sur l’égalité des droits politiques entre tous les citoyens sans discrimination de race ou de religion », écrit-il.
    Hélas, ce que le président Ben Khedda ignore probablement, c’est qu’un groupe d’officiers a déjà tranché la question. Pour eux, la gestion de la société ne peut pas être un contrat de confiance. En effet, après une longue absence sur le territoire national et n’étant pas pour la plupart d’entre eux des militants politiques, ils n’avaient aucune gêne à se départir des principes énoncés le 1er novembre 1954.
    Ainsi, du lendemain euphorique de la signature des accords d’Evian, entre le GPRA et le gouvernement français, jusqu’à l’entrée des troupes des frontières à Alger, en début septembre 1962, en passant par l’élimination du GPRA et son remplacement par un bureau politique enfreignant tous les statuts de la révolution, le duo Ben Bella-Boumediene engrange victoire sur victoire.
    Toutefois, si le peuple avait la moindre force morale, accepterait-il que les sacrifices des meilleurs enfants de ce pays soient détournés ? En tout cas, bien que les Algériens soient fatigués des affres de sept ans de guerre, il n’en reste pas moins que son manque d’implication s’apparenterait à une pusillanimité qu’à une philosophie de Gandhi.
    Qu’en est-il, 55 ans plus tard, du message de Ben Youcef Ben Khedda ? Il va de soi que sa teneur reste encore d’actualité. En effet, les défis de l’époque sont encore à relever. D’après le président Ben Khedda, « nous avons à édifier une société nouvelle qui reflétera le visage nouveau et jeune de l’Algérie libre, où chaque citoyen doit apporter sa contribution. »
    Pour y parvenir, le président légitime de la révolution algérienne appelle les Algériens à assumer leurs responsabilités. « L’Algérie sera ce que nous, Algériens, nous voulons qu’elle soit », estime-t-il.
    Aït Benali Boubekeur

  2. quel dommage la plupart ont oublier et se sont converties en ancien moujahid pour un intérêt l’argent, ils ont ruiner leurs pays peuple et ont oublier le sang des martyrs ‘khlate alyh’m »

  3. Je me souviens bien de ce dimanche 18 mars 1962 et de ce discours émouvant de Benkhedda. J’avais 13 ans!
    Le lendemain nous ne sommes pas allés à l’école et personne ne savait vraiment pour quelle raison.
    Le mardi matin, nos instituteurs avaient tous la gueule de bois mais aussi paradoxal que cela puisse paraître les cours avait repris et se déroulèrent normalement.
    Quelques jours après l’OAS se déchaînait…
    Gloire à nous martyrs! Vive l’Algérie !

    • Moi j’avais 12 ans et j’ai un souvenir un peu flou.
      Comme je suis né en France et que j’y réside encore en tant qu’algérien. J’ai encore le souvenir de cet après guerre.
      Les ratonnades, pour nous la guerre n’était pas fini. Elle venait juste de commencer.

  4. Allah Yarahmou ce grand moudjahid engagé dans la lutte pour l’indépendance de sa patrie des son jeune âge alors qu’il n’a pas été dans le besoin matériel .
    Pharmacien de formation , il aurait ne penser qu’à son seul avenir et son bien-être !
    Non , de cela il n’en n’était rien pour ce haut personnage plutôt amoureux de son pays et soucieux du bien être de son peuple.
    Oui ! Un personnage d’une engeance bien particulière , épris de justice et de la liberté de son peuple .
    Il a combattu le colonialisme aux côtés de ses frères les plus démunis et a mis son savoir d’intellectuel au service du combat libérateur avec beaucoup de ferveur et de rage .
    Il eut le privilège , après avoir mené une lutte féroce livrée à la quatrième puissance militaire du monde , d’annoncer donc l’arrêt des combats le 18 Mars 62 .
    Malheureusement , il était loin d’imaginer que son Algerie allait être attaquée par un néo colonialisme de l’intérieur .
    Après le congrès de Tripoli , un putsch fut organisé contre le GPRA qu’il présidait et une Dictature allait s’installer pour conduire notre pays vers le chaos que nous connaissons et que nous continuons à vivre à ce jour !

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