Le Mal de l'Université Algérienne

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Belkacem ELBORDJI
Permettez-moi  de vous livrer le fonds de ma pensée sur la question de devenir de nos « illustres universités » dont le niveau ne cesse de baisser à la vitesse grand « V ». Et pour avoir une idée sur la valeur de nos « universités » il suffit de consulter les classements internationaux des universités pour voir les notre trainer bien derrière des pays qui ne disposent même pas du 1/10ème des moyens financiers qui sont annuellement réservés à ces institutions qui ne cessent de plonger vers les abysses de la médiocrité.
Je reconnais volontiers que je n’ai pas les compétences pour juger d’un secteur que je n’ai, malheureusement, pas eu la chance de fréquenter, mon niveau d’éducation n’est guère supérieur à un modeste BEG décroché en 1966, mais, Dieu merci, j’ai eu la chance de suivre le cursus de mes six enfants que, par la grâce d’Allah, ont tous eu la chance de fréquenter ces universités que je critique en connaissance de cause et cela me donne le droit d’exprimer le jugement d’un père de famille qui regrette amèrement de constater le naufrage de tout un système éducatif décadent.
Revenons à nos moutons, comme dirait, l’autre ! Contrairement à ce qu’on peut croire, l’origine du mal dont souffre « l’université algérienne » est plus profond et très complexe. Malheureusement, ce n’est pas « l’université » qui est gravement malade, mais tout le système éducatif algérien. Les racines du mal tirent leur existence depuis l’école primaire et s’étendent jusqu’à « l’université » et même plus loin après. Je m’explique !
En effet, le sabotage systématique du système scolaire commence avec l’avènement de l’école fondamentale et les contraintes qui l’avaient accompagnée. Ça commence par la fixation des taux de passage et des taux de réussite à l’examen de sixième, puis aux autres paliers et autres examens. Ça a commencé avec le passage quasi systématique des élèves ; même les cancres étaient poussés de force vers la classe supérieure alors qu’ils n’avaient ni le niveau, ni les moyens et encore moins la volonté d’étudier.
Si les licenciés d’aujourd’hui sont des nullards et des analphabètes trilingues, ce n’est pas, par hasard, mais c’est les conséquences de la politique populiste qui consistait à faire en sorte que l’école algérienne ait l’apparence d’une école qui fait des miracles alors que c’est le contraire qui est constaté sur le terrain.
Malheureusement, comme dans tous les domaines – (Education, formation professionnelle, commerce, agriculture, industrie, tourisme, social, sanitaire, etc. …)- ni le mensonge, ni la démagogie, ni la propagande, ni la désinformation, ni la fuite en avant, ni le népotisme, ni toutes les ruses du monde et tous les stratagèmes machiavéliques ne permettent de construire un pays ; seuls le travail, la confiance réciproque et la vérité seront capables de sauver le pays de la catastrophe qui le guette, mais je sais que ce n’est certainement pas avec les actuels dirigeants du pays qui accepteront de le faire parce qu’ils savent que cela ne peut que les discréditer aux yeux du peuple algérien.
Et quels seraient les solutions salvatrices me diriez-vous ? Je n’en vois pas beaucoup, mais j’en propose celles qui me paraissent dignes d’intérêt : (La liste des propositions n’est pas exhaustive. …)
– Bannir le populisme et rendre à l’école son rôle majeur qui consiste à donner les principales bases pour l’Algérien de demain.
– Revoir les méthodes de réussite aux examens et de passage en classe supérieure.
– Bannir les taux de passage et de réussite aux examens. (Ne réussiront aux examens que les élèves méritants, les autres seront orientés vers la vie active.)
– Le système des orientations est à revoir dans sa globalité. (Taux de passage, moyennes d’admission, exclusions, formation professionnelle, etc. …)
– Réouverture des centres de formation professionnelle et les lycées techniques. (Ils accueilleront les élèves qui ont des prédispositions pour faire un métier !)
– Seuls les élèves avec un niveau d’éducation digne de ce nom seront orientés vers les universités.
– Rouvrir les écoles normales et les ITE pour la formation des futurs enseignants qui doivent impérativement passer par ces centres de formation.
– Seuls les meilleurs bacheliers seront orientés vers cette formation des futurs éducateurs qui doivent bénéficier de tous les égards à cause de leur statut particulier de futurs cadres chargés de FORMER et de donner les bases aux futurs algériens.
– Pour réussir à glaner et attirer le plus de candidats vers ces écoles normales et ces ITE, l’Etat doit leur réserver les meilleures grilles de salaires possibles.
– Etc. …
Ce sont là quelques unes parmi les propositions que j’ai jugées dignes d’intérêt et comme la liste n’est pas exhaustive, je laisse le soin à mes compatriotes pour la compléter et pour dialoguer sur un problème majeur qui mérite que les Algériens pétris de patriotisme acceptent de s’y pencher, d’autant plus que c’est une cause noble que de disserter sur un sujet aussi complexe que celui du système éducatif dans sa globalité.
Je remercie toutes celles et tous ceux qui, parmi mes compatriotes, prendront la peine de me lire et de partager ou non mes idées. Encore merci et bonne journée. Elbordji.

3 Commentaires

  1. Permettez-moi de partager avec mes amis internautes ce commentaire que j’avais écrit et posté sur le site du quotidien national « Elwatan » en date du 24/04/2014. Je n’y ai rien changé dans le contenu parce que, selon moi, rien n’a changé, pire encore, les choses se sont de plus en plus dégradées.
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    Titre : Mais, de quelle université peut-on parler ?
    Abdelhamid Mehri, ce grand SEIGNEUR que Dieu ait son âme avait dit, je le cite : « Nous sommes à l’ère de la médiocrité et la médiocrité a ses adeptes ! » (Fin de citation) Il faut reconnaitre que ce sont là de sages paroles qui doivent être écrites en lettres d’or sur les frontons de toutes nos Institutions. Malheureusement, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire et je ne suis pas fataliste, rien ne va plus dans ce pays qui, telle une épave, vogue au gré des humeurs de ceux qui, malgré la faillite de tous leurs programmes et tous leurs rafistolages, sont en train de mener le pays vers l’inconnu.
    Sans avoir lu le contenu de l’article, je vais me permettre de commenter juste le titre parce que je crois savoir l’état de délabrement que le système scolaire dans sa globalité a fini par atteindre. En effet, la MÉDIOCRITÉ de notre « Université » n’est que le reflet et le prolongement naturel de l’École primaire et de l’ensemble du système éducatif qui ne cessent de se dégrader de jour en jour. Quoi que les responsables essaient de nous montrer comme côté positif de l’école, la vérité est toute autre, l’École est SINISTRÉE, elle gravement MALADE et son état ne cesse de se dégrader de jour en jour.
    Contrairement à ce qui se passe ailleurs où l’école a pour mission principale de FORMER les hommes de demain et les futures élites qui seront chargées de prendre le destin du pays en main, chez nous, tout est entrepris et tout est minutieusement programmé pour SABOTER l’école et cette opération de destruction a commencé en 1976 avec l’avènement de la tristement célèbre « ÉCOLE FONDAMENTALE » confiée à des bricoleurs comme BENBOUZID qui avaient pour mission de déstructurer l’ancienne école qui arrivait à former des cadres de haut niveau capable de faire des miracles et dont la majorité furent obligés de FUIR le pays à cause de la bureaucratie et des contraintes ubuesques qui consistaient à leur mettre les bâtons dans les roues pour les décourager et les pousser à abandonner toute idée de réformer utile.
    Pire encore, en plus des programmes bancals et des contraintes bureaucratiques astreignantes, les enseignants étaient obligés de se soumettre à de nouvelles règles qui consistaient à mettre sur le même pied d’égalité le bon élève et le plus médiocre et c’est ainsi que des quotas, ou plutôt des pourcentages furent appliqués pour le passage, les examens de 6ème et les autres furent banalisés au point de devenir de simples mises en scène et non des OUTILS d’ÉVALUATION qui permettaient de se prononcer sur l’avenir des élèves méritants et de pousser les autres à se remettre en question en les redoublant dans leur intérêt.
    En effet, avec les nouveaux règlements, c’est la quasi-totalité des élèves qui passent l’examen qui doit réussir et rares sont les élèves recalés et souvent, les cancres et les surdoués sont mis sous le même pied d’égalité. Cette politique va s’appliquer à tous les niveaux, le passage est devenu un DROIT et gare à celui qui osera s’opposer à cette façon de faire et c’est ainsi que le niveau va finir par DÉGRINGOLER à tel point que, un grand nombre d’enfants et d’étudiants vont finir leur cursus scolaire sans être capable de lire ou d’écrire ou encore de compter. Cette médiocrité va se répercuter sur les résultats du BAC qui seront « POLITISÉS » et souvent ce diplôme autrefois SACRÉ va finir par être « OFFERT » gracieusement à des analphabètes trilingues qui atterriront à l’Université qu’ils vont POLLUER.
    Et pour ne pas trop m’étaler, je vais me contenter dire deux mots sur le fameux « SEUIL » que je condamne tout en lançant un appel solennel aux autorités qui ne cessent de céder face au chantage pour leur dire que cette fuite en avant est suicidaire et que le fait de plier face à l’exigence des élèves va finir par se répercuter sur la valeur du BAC qui ne cesse de perdre de son poids et de sa qualité. Quant à l’université algérienne et ce qu’elle forme comme « étudiants » ou futurs « cadres », il vaut mieux ne pas en parler parce que c’est tout simplement catastrophique dans tous les domaines. Belkacem.

  2. ce sont des filtres scandaleux, afin que seul les enfants des « élites » qui gèrent le pays pourront avoir accès.
    quand papa « partira à la retraite » sa fi-fille ou son boy hériterons ainsi à continuer à bouffer dans la gamelle
    une especes d’aristocratie « crasse »

  3. Il faut pas rêver! Une université des lumières est incompatible avec un système politique des ténèbres. Je veux bien être démenti en me trouvant dans le monde une seule université qui soit reconnue reconnue dans un pays pourri.

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