Par Omar Benderra
Beaucoup a été dit et écrit sur un régime illégal qui conduit, entre prédation et incompétence, l’Algérie vers une zone de turbulences que l’on pressent extrêmes. Mais, le sujet semble inépuisable car en matière de régression politique et morale, ceux qui maintiennent le pays dans une désastreuse impasse se révèlent en effet particulièrement féconds.
Au fil de son délitement, ce système semble avoir fait le serment d’extirper – ou au moins de porter systématiquement atteinte à – tout ce qu’il y a de plus élevé et de plus digne de respect dans le capital politique du peuple algérien. Ceux qui le dirigent et en tirent bénéfice semblent avoir fait le serment de ne laisser qu’un champ de ruines en héritage aux générations qui viennent. Cette dictature amnésique, dont la brutalité n’a d’égale qu’une illégitimité intrinsèque, a habitué les populations aux agissements les plus répréhensibles, aux scandales et aux discours plus démagogiques les uns que les autres.
Régression et machisme

La camarilla au pouvoir, qu’elle apparaisse sous les feux de la rampe du gouvernement des apparences ou tapie dans l’ombre, situation qu’elle affectionne car elle se sait imprésentable, parvient à chaque détour de l’actualité à étonner par sa capacité à descendre toujours plus bas les échelles de l’indignité. Hocine Aït-Ahmed avait observé avec sa finesse légendaire que « ce régime ne se reproduit que par amputations successives ». Les événements ne cessent de donner sens à l’oxymore du leader disparu. À corruption égale et continue, ceux qui se succèdent pour incarner le système semblent décidément à chaque fois plus ineptes.
Désemparés par la contraction durable des revenus pétroliers depuis la chute des prix du baril, les porte-voix du régime rentier exposent leur incompétence au grand jour. Ainsi, les déclarations d’une « ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine » ( !) qui propose le 30 novembre que les femmes cadres reversent leur salaire au Trésor public, car « nos maris s’occupent de nous », n’ont pas fini de choquer une opinion qui pensait pourtant avoir tout entendu. Même si bien peu de monde garde quelque illusion sur une bureaucratie dont la vaine parole est le fidèle écho du vide qui la constitue. Et l’on voit bien que face à une crise dont elle appréhende l’ampleur, cette bureaucratie panique et ne trouve de ressources que dans sa culture d’expédients et de bricolages, dénuée de la moindre vision et de toute morale.
Rafle raciste
Mais ces sottises ministérielles ne sont que vétilles à côté de la rafle de quelque 1 400 sans-papiers africains dans la nuit du 1er au 2 décembre dernier. La descente de police et de gendarmerie qui a commencé jeudi soir s’est poursuivie vendredi matin. Des éléments de ces services de « sécurité » ont fait irruption dans des locaux occupés par des migrants subsahariens en les sommant de monter dans des bus.
Il s’agit là d’une forfaiture renouvelée digne d’un régime fasciste. Par ces pratiques criminelles réitérées, l’Algérie de la Révolution africaine, l’Algérie solidaire de tous les peuples en lutte, l’Algérie de Fanon est ainsi ramenée au rang honteux des pays racistes. Sans fard ni vergogne, des Algériens occupant des fonctions d’autorité ont ordonné la déportation brutale et inhumaine de frères et de sœurs de notre commun continent broyé par les guerres et la misère.
La servilité du régime
Comment une telle atrocité a-t-elle pu se reproduire ? Les précédentes expulsions auraient dû servir de leçons. Au regard des valeurs de ce peuple, une telle atrocité est totalement injustifiable et rigoureusement inacceptable. Qui a pris sur lui de cracher à nouveau sur l’Histoire ? Au nom de quel racisme « d’État », au nom de quelle xénophobie officielle expulse-t-on des femmes, des enfants et des hommes réfugiés sur le sol national ? Aucune « raison » ne saurait être opposée à la tradition nationale d’accueil et de solidarité forgée au cours des âges et souvent lors des plus sombres périodes.
Cet acte cruel et inhumain est un odieux désordre. Il est le fait d’un régime mercenaire sans assise populaire et sans repères historiques qui s’empresse de complaire à ses maîtres. Le peuple algérien bâillonné est la première victime de la brutalité d’une tyrannie servile, sans éthique et sans mémoire. Il n’est en rien complice des crimes de la dictature qui l’opprime avec férocité. Les nombreuses expressions concrètes de solidarité de citoyens anonymes en sont la preuve. Ce n’est point en son nom que ce régime commet ces exactions à l’endroit de personnes vulnérables.
La déliquescence de l’État
Ce que révèlent essentiellement les pratiques d’expulsion éminemment condamnables de la dictature et les propos choquants d’une ministre, c’est avant tout l’inquiétante carence de l’État. Incapable de formuler des stratégies d’adaptation à la crise des recettes pétrolières et incapable de concevoir des politiques d’accueil des migrants, le régime n’a plus d’autres recours que d’ineptes balbutiements et la brutalité policière.
De fait, le recul de l’État peut être observé à tous les niveaux d’autorité. De l’administration locale complètement défaillante jusqu’aux centres de décision les plus élevés, entre absence et incompétence avérée. Les annonces qui se succèdent ne sont suivies d’aucun effet, sinon de scandale, conférant à l’action officielle un caractère de pure gesticulation. S’agissant des populations de migrants condamnées à la précarité et aux violences, l’inexistence d’une politique publique claire et cohérente fondée sur les principes fondateurs de l’État algérien est la démonstration claire et nette de l’irresponsabilité du pouvoir face à la situation de quelque 100 000 migrants subsahariens qui vivent dans des condition déplorables en Algérie, comme l’a dénoncé Amnesty International.
L’informel, dont sont directement victimes ces populations sans droit ni titre de séjour, ronge la société toute entière et contrecarre à la racine les évolutions rendues urgentes par l’imminence des ruptures sociopolitiques. Il est donc vital pour tous ceux qui aspirent à une transition la moins coûteuse possible d’envisager les formes de mobilisations pacifiques qui doivent pallier le déficit d’État et les manipulations politiciennes visant à stimuler les fausses contradictions pour opposer migrants et citoyens. Une démarche elle aussi importée d’Europe où elle connaît un tragique succès.
Les rafles des Africains sont une autre souillure indélébile que devra assumer ce régime.
Installé dans une surenchère démagogique et brutale, les « décideurs » sont ainsi aspirés dans une spirale d’indignité qui les entraîne à chaque fois plus bas dans l’infamie.
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kassaman antoum houkouma la tastahi.Dixit Ahmed Nouaimi
Anta, wa ana, wa huwa, wa hiya, wa hum, wa huna, radayna Bihukuumatin la tastahi idan kassaman nahnnu aussi la nastahi. Alors entre nous un cha3b qui accepte autant d’injustice mérite bien une houkouma la tastahi et quand la tastahi alors la if3al ma chi’t . Alors il faut s’attendre a tout a ce train, ils vont finir par nous chasser tous et changer de peuple….qui les empecheras
nous n`avons que les gouvernants qu`on mérite….
par combien de fois et en combien de manières et par combien de gouvernants avons été humiliés ….!
soit on fait quelque chose de concret ou bien on continu a enumérer les variantes de l`humiliation en continu…meme Dieu n`accorde aucun intérêt a un peuple qui se laisse humilier….24/7 around
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