L’agence CNAS du 126 rue Didouche Mourad à Alger est sans connexion depuis plus de huit jours. Une situation très mal vécue par les assurés, souvent malades chroniques et âgés et également par le personnel de l’agence.
« Ce n’est pas croyable, cela fait cinq jours que je reviens, ne me dites pas que ce n’est pas du sabotage ». La soixantaine très largement dépassée, une barbe plus sel que pouvoir, l’homme, malade chronique, est en colère car il n’a pu mettre à jour sa précieuse carte Chifa à l’agence CNAS (caisse nationale d’assurance maladie) au 126 rue Didouche Mourad à Alger.
C’était le mardi 13 novembre. Le jeudi 15 novembre 2016, à 10 heures, les assurés sociaux qui cherchent à activer et à mettre à jour leur carte Chifa entendent toujours la même réponse déprimante : « macache réseau, on ne peut pas mettre à jour ou activer les cartes ».
Le personnel de l’agence Didouche Mourad était mortifié d’avoir à donner la même réponse à des gens souvent âgés et malades chronique depuis le mercredi 7 novembre dernier la même déprimante réponse. « Cela nous dépasse, c’est un problème d’Algérie Télécom ».
Un homme, la cinquantaine, allure cadre explose : « c’est quoi ça, ils réparent un satellite de la NASA? Sept jours sans pouvoir rétablir la connexion, ils font quoi dans cette boutique ? ».
Le chef de l’agence CNAS qui revoit, la mort dans l’âme, les gens venir et repartir bredouille est accablé : « Comment expliquez à des personnes âgées et malades qui ont un besoin vital de leur carte que cela n’est pas de notre ressort ».
Ce jeudi matin, il était en longue discussion avec trois vieilles dames pour essayer de leur expliquer ces histoires de réseau. A l’agence, le personnel est, il faut le signaler, à l’écoute pour tenter d’aider ceux qui sont dans l’urgence.
« Vous pouvez dire à votre pharmacien de vous prêter les médicaments et de revenir chez lui mettre les choses à jour quand votre carte sera mise à jour » suggère un agent à une vieille femme qui disait ne pas avoir les moyens financiers de se passer de la carte Chifa.
Pourquoi ils nous haïssent?
Ce jeudi 15 novembre à dix heures, huit jours après la panne qui laisse sur le carreau des assurés, une équipe de techniciens d’Algérie Télécom s’affairait devant la grande boite des connexions. L’agence, d’habitude pleine de monde, est vide. Les gens arrivent et repartent, tristes, abattus, dans le désarroi.
« Wach darnlahoum, hna zawaliya ? » disait il y a quelques jours une vielle femme. « Qu’est-ce qu’on leur a fait, nous ne sommes que des pauvres gens ». Ce jeudi, un homme qui a compris dès l’entrée que les choses n’ont pas été rétablies a secoué la tête : « Mafhmatch, 3lach yekrhouna? ». « J’ai pas compris pourquoi ils nous haïssent ».
Huit jours sans rétablir la connexion d’une agence CNAS vitale pour les assurés, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond en effet. Si incompréhensible que cela a poussé un quadragénaire au dérapage… révisionniste.Vite réprimé par un sexagénaire : « Non, ne demande pas le retour de la France mais le départ de ceux qui ne sont pas à leur place. Tu es rue Didouche… Didouche Mourad! Ne l’oublie pas ».
Citation : « « Je n’ai pas compris pourquoi ils nous haïssent ?» se demande cet assuré désemparé. Malheureusement, c’est la question que les assurés de la CNAS Didouche Mourad se posent, mais c’est aussi la même question que se posent des milliers d’autres qui sont souvent confrontés à la bureaucratie et à la Hogra de certains agents qui oublient vite que ces assurés sont leur raison d’être et que sans eux, ils ne seraient pas là où ils sont et grassement payés de surcroît.
En tant que vieil assuré social souvent en litige avec la CNASS, je peux vous dire que nous autres vieux assurés sociaux sommes devenus les souffre-douleur des agents de la Caisse qui éprouvent un plaisir sadique à nous humilier et à nous rabaisser à chaque fois qu’ils ont l’occasion de le faire. Rares sont les agents qui se distinguent par leur comportement respectueux envers les vieilles carcasses que nous sommes.
Malheureusement, ce n’est pas seulement la CNASS et les PTT qui se foutent des vieilles personnes, le phénomène est général et on a que ce qu’on mérite. Et puis, je me demande souvent si nous ne sommes pas damnés pour recevoir un accueil aussi froid et un traitement de faveur particulier qui consiste à nous mortifier pour toucher à notre dignité.
En plus de la restriction qui nous est imposée et qui consiste à ne pas dépasser deux (02) visites par trimestre faute de quoi vous êtes automatiquement obligés de vous justifier en vous astreignant à un contrôle médical qui se solde souvent par le rejet de la troisième ordonnance et le remboursement des médicaments qui vous ont été prescrits par votre médecin puis délivrés par votre pharmacien, faute de quoi votre carte est automatiquement bloquée.
Profitant de l’occasion qui m’est offerte pour m’exprimer sur un sujet tellement d’actualité qu’il mérite que je lui accorde toute mon attention. En effet, en plus des trois visites, du contrôle médical et de l’accueil des assurés qui laisse à désirer, il n’est pas inutile de mettre sur la table quelques autres questions épineuses qui méritent que l’on y réponde ; entre autres :
1. Le « remboursement » des analyses médicales qui nous coûtent les yeux de la tête.
2. Le nombre de boîtes de bandelettes réactives limité à une par trimestre pour les diabétiques de type 2 et trois pour ceux qui utilisent l’insuline.
3. Le remboursement des Radios, IRM et autres Scanners.
4. Il est impératif de restituer et puis de revoir les taux de remboursements de certains médicaments indispensables qui ont sauté de la liste.
5. Le bénéfice aux cures thermales qui ne profite qu’aux assurés pistonnés et à ceux qui ne le méritent pas.
6. Le renouvellement des dossiers médicaux des malades atteints de maladies chroniques. 5Ils nous coûtent les yeux de la tête !)
7. L’abus des contrôles médicaux auxquels les malades chroniques sont astreints est tout simplement excessif, voire souvent vengeur !
8. Revoir les tarifs de remboursements des soins dentaires.
9. Instaurer des visites de contrôle à domicile pour les handicapés moteurs ainsi que pour les invalides et autres personnes atteintes de pathologies lourdes.
10. Etc. …, la liste n’étant pas exhaustive, elle peut être complétée par mes amis internautes.
J’aurais bien aimé prendre le temps pour rédiger cette modeste contribution qui mérite qu’on lui accorde et le temps et la réflexion nécessaires, mais comme le sujet m’a souvent interpellé, je ne peux remettre ça à plus tard de peur de rater l’occasion de clouer au pilori les responsables de la CNASS tout en leur rappelant qu’ils ne sont pas à l’abri de la plus cruelle des maladies incurables pour peu que les malades se plaignent au Créateur de l’Univers.
Et avant de terminer mon coup de gueule que j’ai voulu soumettre à l’appréciation de mes compatriotes et en particulier aux malades chroniques qui souffre le martyre et qui sont souvent confrontés à l’incompréhension des responsables de leur caisse d’assurance, je n’oublie pas de remercier toutes celles et tous ceux qui, parmi mes frères et sœurs qui accepteront de me lire et de partager mes idées. Votre frère Elbordji qui vous salue fraternellement.