LA CULTURE DE LA SOUMISSION

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Nadjib Belhimer

Qu’un ministre confirme la nomination, contre son gré, d’une personne qu’il ne juge pas digne du poste, et assiste ensuite à son installation, qu’une ministre appose sa signature et son sceau à un texte médiocre bourré de grossières erreurs alors qu’elle représente la culture, cela signifie que les gens n’ont retenu aucun enseignement des leçons de leurs prédécesseurs qui croupissent en prison et qui sont maudits matin et soir par les citoyens.

Beaucoup aujourd’hui demandent que des poursuites soient engagées contre Bouteflika en dépit de la maladie qui l’a rendue impotent depuis sept ans et personne n’ose le défendre malgré le grand nombre de ses anciens partisans. Car sa responsabilité politique, morale et pénale ne peut être occultée par l’argument des “forces non constitutionnelles” même s’il échappe à la punition.

L’un des plus importants signes de la déliquescence de l’Etat est que la responsabilité soit vidée de son sens et que des personnages insipides occupent les hautes fonctions; des personnages qui considèrent comme relevant de la “culture d’Etat” le fait de se soumettre au détenteur du pouvoir réel qui attente à leurs prérogatives et qui se réfugient dans le silence pour éviter une chute qu’aucun responsable n’a pu éviter.

Ceux qui défendent un système médiocre et finissant disposent de preuves innombrables de corruption et d’incompétence et, en privé, ils disent des choses que même les plus acharnés des opposants n’oseraient pas. Mais ils préfèrent s’accrocher aux privilèges liés au poste et préserver la relation avec les détenteurs du pouvoir. Dans le meilleur des cas, ils font le choix de la sécurité au lieu de participer – ne serait-ce qu’en dévoilant une partie de la vérité seulement – à défendre ce pays pillé et son peuple patient et opprimé.

L’histoire tranchera, à elle revient le jugement définitif non susceptible de recours.

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