LE CONGRES DE LA SOUMMAM : L’ESPRIT D’INDÉPENDANCE.

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DÉCLARATION-APPEL

La recherche des fondements de l’État est le propre de chaque nation qui aspire à avoir une présence active dans l’histoire humaine. Pour éviter le piège aliénant du discours mytho-idéologique, cette recherche a besoin d’une pensée libre, critique, instructive et constructive. Il faut aussi que des conditions politiques soient réunies pour construire un État garant de la pluralité et de la diversité de la société.

Sans ces conditions, il est extrêmement difficile d’éviter la tragédie historique du dernier des Mohicans, décrite par Mouloud Mammeri dans « La mort absurde des Aztèques » :

« Exilé du présent, débouté de l’avenir, il recrée et mythifie un passé-ghetto qui, sous couleur de l’identifier, l’engeôle. La réserve c’est encore un piège, tendu par des conquérants honteux: les frustrés y tombent quelquefois. C’est à tort. »

LE CONGRES DE LA SOUMMAM ET LE PROJET D’UN ÉTAT MODERNE

Le 64ème anniversaire du Congrès de la Soummam qui a été tenu un an, jour pour jour, après l’offensive militaire du FLN dans le nord-Constantinois, est un rendez-vous avec l’histoire qui doit nous inciter à réfléchir sur le sens de « la primauté du politique sur le militaire » et « de l’Intérieur sur l’Extérieur », celui de » la lutte pour la renaissance d’un État Algérien sous la forme d’une république démocratique et sociale et non la restauration d’une monarchie ou d’une théocratie révolues », le sens du destin commun des peuples nord-africains et méditerranéens et enfin l’importance de l’émergence d’une conscience humaine de la communauté du vivant.

Cependant, avant d’aborder ces questions, il est important de rappeler ce qui a été le souffle révolutionnaire qui a permis aux Algériens de constituer les premiers centres d’exercice de leur souveraineté que furent le Conseil National de la Révolution (CNR) et le Comité de Coordination et d’Exécution (CCE), d’offrir un cadre gouvernemental à leur souveraineté par la création du GPRA et d’atteindre l’objectif de destruction de l’ordre colonial: l’esprit d’indépendance.

Cet esprit a permis aux Algériens de passer le cap des révoltes locales, d’engager une révolution porteuse d’un projet historique d’État national moderne et apte à participer à la construction d’une fédération nord-africaine des peuples. Il leur a permis de sortir du piège de non-État, qui a offert au colonialisme les instruments de leur maintien dans la condition d’indigènes bannis de l’histoire.

L’esprit d’indépendance a également immunisé l’effort révolutionnaire de toute inféodation aux Chancelleries étrangères, comme l’ont si bien précisé les congressistes de la Soummam : « La Révolution Algérienne, malgré les calomnies de la propagande colonialiste, est un combat patriotique, dont la base est incontestablement de caractère national, politique et social. Elle n’est inféodée ni au Caire, ni à Londres, ni à Moscou, ni à Washington. »

L’offensive menée par l’ultralibéralisme globalisé, notamment, contre les pays anciennement colonisés, vise à assassiner l’esprit d’indépendance des peuples pour les plonger dans la condition du néo-indigénat.

Ainsi, la réalité mondiale créée par la pandémie du coronavirus est utilisée pour organiser une redistribution du pouvoir lie aux mouvements des capitaux financiers, favorisant le glissement des démocraties occidentales en des sous-systèmes étatiques répressifs et réduisant les régimes militaires ou monarchiques des pays post-indépendance à des supplétifs.

Dans ces conditions, la Silmiya du peuple algérien a donné un sens nouveau à la révolution, celui d’un mouvement populaire massif dont la force transformatrice radicale et la puissance subversive du sourire sont agissantes à l’échelle de l’histoire.

En ce sens, elle a mis en évidence la totale soumission de la junte militaire aux puissances étrangères et à leurs bras régionaux. Elle a rappelé aussi que face aux tentatives géopolitiques de déstabilisation majeure, le peuple algérien a fait preuve d’un admirable capacité de résistance. Mieux encore,il a montré qu’il dispose de toutes les ressources nécessaires pour offrir au pays un nouveau projet historique : le Projet Algérie.

QU’EST-CE QUE LE PROJET ALGÉRIE ?

Le défi historique auquel fait face la Silmiya, c’est celui d’ouvrir des perspectives permettant de construire un État national libéré du chauvinisme nationaliste archaïque, ouvert à la construction citoyenne de l’espace nord-africain, de l’espace méditerranéen et participant activement à l’instauration d’un Ordre Mondial des Peuples.

Quand des millions d’Algériens scandent « Dawla Madaniyya, machi âskariyya ! » (Oui à l’État civil ! Non au régime militaire !), c’est pour rappeler la pertinence historique la résolution de la Soummam portant sur « la primauté du politique sur le militaire »

La junte militaire maintient l’Algérie dans le piège historique du pays anciennement colonisé. Son maintien porte des dangers majeurs pour toute communauté de vie dans notre pays.

Quand des millions d’Algériens scandent « Leblad blâdna ou n’dirou raynâ ! » (Ce pays est le nôtre ! Nous avons le droit d’y exercer notre souveraineté ! », c’est pour rappeler que « la primauté de l’Intérieur sur l’Extérieur » prend tout son sens aujourd’hui, alors que l’Algérie est la cible de manœuvres néocolonialistes menées par la France, les États-Unis, la Russie, la Chine et leurs bras régionaux que sont l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte, le Qatar et la Turquie.

Quand des millions d’Algériens scandent « Istiqlâl ! Istiqlâl ! » (Indépendance !Indépendance !), c’est pour rappeler que l’objectif d’émancipation politique du peuple reste à réaliser dans le cadre de la citoyenneté et de la justice sociale.

Le Projet Algérie, c’est celui d’une citoyenneté ouverte sur le monde.
Le Projet Algérie, c’est celui de la répartition juste des richesses et de l’égalité des droits pour l’accès à l’emploi, au logement et à des conditions de vie respectueuses de la dignité humaine.
Le Projet Algérie, c’est celui d’une économie libérée de la rente.
Le Projet Algérie, c’est celui d »un État organisé autour de la séparation des pouvoirs.
Le Projet Algérie, c’est celui d’un champ politique libre, d’une justice et d’une presse indépendantes.
Le Projet Algérien, c’est celui d’un État sécularisé garant de tous les droits et de toutes les libertés démocratiques.
Le Projet Algérie, c’est celui de la liberté de conscience, de la liberté d’expression.
Le Projet Algérie, c’est celui de l’exercice de la souveraineté par le peuple.
Le Projet Algérie, c’est celui d’un vivre-ensemble préservant toutes les communautés de vie.

Nous, signataires de cet appel, appelons l’ensemble des Algériens résidant en France à participer au rassemblement qui aura lieu jeudi, le 20 août 2020, à la place de la République à Paris, de 19h00 à 21h00, dans le strict respect des mesures-barrières liées à la prévention contre le coronavirus.

Ensemble pour :

– La libération immédiate et inconditionnelle de Khaled Drareni, de tous les journalistes incarcérés et de tous les détenus d’opinion.

– La dissolution de la police politique et le démantèlement de la junte militaire.

– L’arrêt immédiat de toutes les poursuites judiciaires et de toutes les persécutions policières dont sont victimes des militants de la Silmiya.

– L’arrêt immédiat de toutes les campagnes de diabolisation des militants de la Silmiya et de toutes les opérations de division du peuple.

– Une transition démocratique indépendante du système.

– Une Algérie diverse et plurielle.

– Une Confédération Nord-Africaine des Peuples.

– Un Ordre Mondial des Peuples.

La révolution pacifique du peuple algérien est un processus qui s’inscrit dans la durée. Elle est le prélude à une Algérie où la junte militaire n’a pas sa place.

VIVE L’ALGÉRIE LIBRE, PLURIELLE, DIVERSE ET HEUREUSE.

VIVE LA SILMIYA DU PEUPLE ALGÉRIEN. GLOIRE A NOS MARTYRS.

4 Commentaires

  1. Merci à la Rédaction du Quotidien d’Algérie pour cet appel subliminal

    Bon Dieu de Bon Soir, en principe tout était clair au départ du mouvement citoyen du 22 février 2019, mais çà s’est compliqué depuis que le conflit de l’ego entre islamistes et progressistes ont jeté le trouble sur la révolution citoyenne. D’un autre côté , il est incompréhensible que les conservateurs refusent le lien ombilical qui existe entre démocratie et liberté, et ils ne souhaitent pas que le pays soit gouverné dans cet esprit là. Ils sont entrain de mettre de la khalouta et de la tchektchouka dans les têtes des citoyens algériens ! Le Hirak du 22 février , en principe, çà se résume dans cet appel, point barre. Et si on y réfléchie bien, cela arrange tout le monde, même les islamistes, en tout cas cela ne gène personne d’accéder au pouvoir dans une Algérie pareille. Pourquoi un deal sur cette base entre la vraie opposition pour parler d’une seule voix face au pouvoir n’est-il pas possible ???

  2. Voila l’Algérie que nous voulions en 62 et ce sera l’Algérie que nous devons avoir maintenant et que nous aurons. retroussons nous les manches et travaillons dans ce but a tous les niveaux.

  3. Déjà en tant que musulman on a beaucoup de problème pas réglé dans notre société, des problèmes dans la plupart de comportement, il faut affronter les vérités si un jour on veut arrivés? des problème tels que : des citoyens allah yahdihoum wa yahdina vont à la mosquée pour prier et ne pas font tahara, certains d’entre eux prient a coté de vous avec leurs chaussettes dans la poche?! ce que j’ai trouvé personnellement, des angles sur le tapis, du tabas »chamma » sur le tapis de la poussière sur le tapis plusieurs fois je chope une allergie au front, voilà un exemple y on a d’autre comme les chaffeurs de taxis les bouchers les marchands fruit et légume, en Matinale mettent dans leur radio de versets du saint coran alors que juste après quand ils commencent a travailler vols sans cesse le citoyens, ils ne savent même pas le bénéfice qu’ils prennent conformément au coran, la, moi je les qualifier de voleurs priant donnant une mauvaise image à l’islam, tant qu’on a pas fait le trie, et nous acceptons tout le monde viennent avec leurs culture de forêt et se prétendent musulmans c’est grave, pourquoi ils restaient pas comme ils étaient au lieu de dire musulman et prendre un verre et aller mendiait! d’autres intellectuelles musulmans ou chefs de partie n’ont aucun savoir vivre, esprit droit de l’homme où tout simplement humains ce que l’islam ne cesse de nous le confier, julian assange ou edward snowden deux grand hommes humains, moi je les considère comme des héros musulmans chrétien etc..ils ont fait quelques choses sont mieux que ces donneurs de leçons qui se disent musulmans et leurs seul but de marier leurs enfants et faire des grand fêtes? infect, etc…..on doit faire le ménage avant de revendiquer quoi que soit si on est pas un exemple. sallam

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