FATIGUÉ ET ÉPUISÉ DE CES GOUVERNANTS DÉBILES À LA MERCI D’UN POUVOIR OCCULTE RÉPRESSIF.

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                        Abdellah CHEBBAH   Août, 2020

L’Algérie est un pays rongé par le malheur et le désespoir. Cette indépendance arrachée par le sang et les sacrifices n’a pas donné les résultats escomptés. Elle a été confisquée, violée et malmenée par des intrus sortis des ténèbres. Nul ne s’attendait à une sortie pareille. Perplexe, ébahi, ahuri, ébêté et désemparé par tant de maladresses et de faussetés, le peuple, après 58 ans d’errance, se retrouve complètement démuni de toute raison, de tout sens, de toute moralité.

Épuisé et fatigué de ces politiciens, de ces bandits à cravate et de tous ses discours et promesses incohérents non tenues, ce peuple s’en est remis à dieu qui lui même ne comprend pas ce qui arrive. Et pourtant il leur a tout donné, une mer, un ciel, un soleil et des richesses.

Trop de sattélites sont en orbite autour de ce pays lançant des signaux de désespoir, de détresse et de menaces qui présagent une catastrophe mortifère. Des appels lancés du fin fond des tripes de ce peuple ne reçoivent aucun écho de ces lanceurs de signaux.

Il fallait attendre une révolution populaire pour éructer à la face du monde les dégats de 58 ans de règne absolu imposé par une horde d’usurpateurs, de caravaniers venus d’ailleurs, ruiner le pays.

On continue à le ruiner avec un semblant de redressement folklorique où chacun se jette la balle en blamant les prédécesseurs. Quelle différence y a t-il entre le règne de Boumédienne, de Chadli, de Zéroual ou de Boutéflika? Aucune. C’est tout le temps un retour en arrière, encore moindre. La dictature, l’armée aux commandes, la corruption, les passes droits, le piston, le favoritisme, la fausse fierté, l’arrogance, le mépris et le dédain envers un peuple, ont été la ligne de conduite d’un système de gouvernance à la merci d’une mafia sanguinaire et sans scrupules, ignare, inculte, incompétente, qui n’a en tête que de ruiner le pays et de se pérenniser.

La ressource humaine dominante, toujours imposée, ne correspondait pas et ne souhaitait pas être aux services et répondre aux doléances du peuple.

Et tout bêtement, oubliant tous ces tenants et aboutissants, on se pose parfois la question: Pourquoi certains pays réussissent mieux à gouverner leurs pays avec moins de richesses?

L’ occident en exemple, a compris depuis belle lurette qu’à un certain moment, on ne peut plus gérer un peuple ni par le bâton, ni par un tout autre moyen, mais uniquement par des lois. On organise la société en la balisant de lois justes et équitables.

La justice est avant tout le fer de lance du progrès et de la modernité. Quand la justice est au dessus de tout le monde, y compris ceux qui détiennent le pouvoir, le citoyen lambda se mettra au diapason. L’acte de dénonciation est un acte de civilité. Dénoncer le mal est un acte de citoyenneté. En Chine on récompense le bon citoyen qui dénonce le mal.

Dans mon pays, on passe son temps à régler des comptes parce que le système en place depuis 1962 est une mafiocratie, pire que la mafia Sicilenne. Elle est systémique, dans les gênes.

Au lieu de s’empresser et de mettre, sérieusement en place, une vraie justice indépendante, une presse libre qui informe honnêtement et un projet de socièté que tous les Algériens doivent respecter, on répète les mêmes gestes et les mêmes mécanismes de gestion pensant leurrer le plus longtemps possible le peuple.

Après la fatigue, l’épuisement et le désespoir, il faut s’attendre au pire, au suicide collectif.

La reprise du harak est envisageable. La trève de huit mois imposée par la pandémie du Covid-19 aurait été l’occasion de mettre de l’ordre dans certaines institutions essentielles de l’état. A commencer par les services hospitaliers, les finances publiques, les services sécuritaires, les services électriques et hydrauliques, l’agroalimentaire, les services d’urgences en général. Malheureusement, on s’est attelé à régler des comptes sur un antécédent lourd et compliqué, comme d’habitude à épier et à s’acharner les uns contre les autres comme des chiens enragés.

Cela va prendre des lustres pour démêler cette Algérie. L’urgence est à l’apaisement et à la  sagesse. Il faut se remettre au travail et sérieusement avec de vraies compétences, de la rigueur, du sérieux et de la volonté. De nouveaux sacrifices sont nécessaires.

Nous avons fait un très gros gâchis d’un pays qui était pourtant bâti et près à décoller.      

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